C’était au mois d’août dernier dans les Pyrénées. Sur le terrain de Loudenvielle, au cœur du Val Louron où le Stade Toulousain peaufinait sa préparation estivale, Alexandre Roumat (25 ans) dressait la petite « to do list » qu’il s’était fixée pour son arrivée dans son nouveau club : « Je vais essayer de gagner le maximum de temps de jeu. […] Quand la chance se présentera, ce sera à moi de la prendre. » Convenu ? Oui. Mais alors que le championnat vient d’entamer sa phase retour, l’ancien troisième ligne du BO (2015-2017) et de l’UBB (2017-2022) peut tout de même rayer…
C’était au mois d’août dernier dans les Pyrénées. Sur le terrain de Loudenvielle, au cœur du Val Louron où le Stade Toulousain peaufinait sa préparation estivale, Alexandre Roumat (25 ans) dressait la petite « to do list » qu’il s’était fixée pour son arrivée dans son nouveau club : « Je vais essayer de gagner le maximum de temps de jeu. […] Quand la chance se présentera, ce sera à moi de la prendre. » Convenu ? Oui. Mais alors que le championnat vient d’entamer sa phase retour, l’ancien troisième ligne du BO (2015-2017) et de l’UBB (2017-2022) peut tout de même rayer d’une croix rouge les deux objectifs pré-cités : ils sont d’ores et déjà remplis.
Dans un Stade Toulousain qui devrait procéder à plusieurs changements pour son déplacement à La Rochelle, Alexandre Roumat ne sera pas nécessairement titulaire samedi soir. Mais avec 838 minutes de temps de jeu au compteur, il est tout de même le deuxième joueur le plus utilisé en Top 14 par Ugo Mola après Sofiane Guitoune (918).
S’il a été bien moins sollicité lors des deux premiers rendez-vous de la Champions Cup, le troisième ligne formé à Biarritz a su se ménager rapidement une place dans le groupe toulousain. Et cela alors qu’on a coutume d’affirmer qu’il faut toujours un certain temps d’adaptation pour se fondre dans les spécificités de son jeu.
« On a tous été agréablement surpris : il a vite trouvé sa place dans le vestiaire », salue Jean Bouilhou, en charge des avants rouge et noir, sans oublier de recontextualiser cette intégration : « Il a aussi bénéficié de circonstances favorables avec les blessures de François (Cros) et de Thibaud (Flament) en début de saison. C’est ce qui fait qu’il a enchaîné les matchs et engrangé de la confiance. » Celle qui l’anime a une nouvelle fois transpiré, dimanche soir, de sa prestation face aux Clermontois (13-32).
Premier essai de 2023 : signé @StadeToulousain ! 👌#ASMST pic.twitter.com/gQEL7oAV8l
Cette jolie histoire de greffe n’est cependant pas écrite par la main du hasard. Les explications à cette acclimatation express sont tangibles. « Il a les qualités au niveau de ses skills : il a une adresse au-dessus des autres et une belle vision de jeu », recense Jean Bouihou, sans oublier de faire mention de son importance dans l’alignement : « Il s’est épanoui rapidement. »
Son père Olivier Roumat, ancien deuxième ligne international, confirme : « Je savais que c’était un joueur qui avait la capacité de s’adapter au jeu du Stade Toulousain : c’est basé sur la vitesse, la lecture de jeu, la qualité technique. Et Alexandre est performant dans ces secteurs-là. […] Aujourd’hui, il se régale. Il est conscient de la chance qu’il a d’évoluer dans un tel club. Il sait aussi la chance qu’il a de jouer avec des joueurs de ce niveau-là. Il essaie d’amener tout son enthousiasme, et il en a. »
Il faut admettre que sa dernière saison en Gironde lui a permis de l’économiser… S’il apparaissait encore régulièrement sous le maillot de l’UBB, il ne semblait plus faire partie des choix prioritaires aux yeux de l’ancien manager Christophe Urios lorsque arrivaient les matchs qui comptaient.
Sans nier ce constat, Alexandre Roumat l’a minimisé cet été : « Même si ça s’était mieux passé à Bordeaux, je ne sais pas si je serais resté pour autant. » Oui, car le Stade Toulousain avait déjà commencé à lui faire les yeux doux juste avant qu’il ne paraphe sa dernière prolongation de contrat à l’UBB à l’été 2020. Mais ça ne signifie pas qu’il ne s’en est pas servi observe son père : « Cette expérience va lui servir. C’est un gamin très posé, très réfléchi. Il s’est nourri de la frustration qu’il a connue. »
Et cela dès cet été, en redoublant d’efforts pour arriver au meilleur de sa forme à Toulouse. « Quand il est rentré des Barbarians, au lieu de couper complètement, il est reparti sur un rythme d’entraînements toute la semaine, témoigne Olivier Roumat. Il a pris 4 ou 5 kilos : ça lui permet de gagner tout ce qui est duel et ligne d’avantage. Il faisait quand même deux entraînements par jour au lieu de bronzer à la plage ! » Le régime lui va tout de même bien au teint…
L’ancien Bordelais a rédigé une belle introduction au chapitre toulousain de sa carrière. Mais il lui reste encore du chemin à parcourir pour s’affirmer comme un élément incontournable lorsque les phases finales approcheront. « Comme tous ces joueurs talentueux, il a une marge de progression sur le jeu sans ballon, observe Jean Bouilhou. Sur les phases de ruck ou défensivement, pour marquer l’adversaire. Offensivement, avec le ballon, c’est l’un de nos meilleurs joueurs, mais s’il veut franchir un dernier step, ce sera celui-là. » Le technicien ne se fait pas de souci : « Il fait quasiment 2 mètres (1,98 m) pour 110 kilos : je ne suis pas inquiet. »