Ils le reconnaissent eux-mêmes, « l’équilibre reste fragile ». Mais leur implication est totale et le succès est pour l’instant au rendez-vous. Propulsés à la tête du staff de l’Union Bordeaux-Bègles en novembre suite au départ du manager Christophe Urios, Julien Laïrle (37 ans) et Frédéric Charrier (45 ans), les deux adjoints respectivement en charge des avants et des arrières, sont parvenus à remettre le club girondin sur les rails.
Après un premier succès à l’extérieur sur le terrain de La Rochelle (8-12) et deux succès bonifiés face à Brive (33-13) et Montpellier (40-10), l’UBB a posé un pied dans le top 6…
Après un premier succès à l’extérieur sur le terrain de La Rochelle (8-12) et deux succès bonifiés face à Brive (33-13) et Montpellier (40-10), l’UBB a posé un pied dans le top 6 et tentera d’enchaîner face à Bayonne (ce samedi à 15 heures) pour terminer ce bloc en position de qualifiable.
Si les deux coachs en place n’assurent qu’un intérim jusqu’à la fin de la saison en attendant l’arrivée de Yannick Bru et son équipe, leur motivation reste intacte. « Ça n’aurait pas été honnête de lâcher le groupe et d’en faire moins qu’avant, souligne Julien Laïrle. Il n’y a pas d’esprit de revanche, on a juste envie de montrer nos compétences. Il y a des gens qui aimeraient être à notre place, alors il faut savourer et se donner à 200 %. »
Frédéric Charrier ne dit pas autre chose : « Si on est restés avec Julien, c’est non seulement pour faire le job mais aussi pour montrer qu’on n’était pas là pour attendre la fin de la saison. L’équipe s’est toujours qualifiée depuis trois ans, on a envie de rester dans les objectifs qu’on s’est fixés en début de saison. Ne pas finir dans le top 6 serait un échec ».
Les co-entraîneurs, qui travaillent ensemble depuis 2019, parlent comme un seul homme et avancent d’un même pas. Tous les deux gardent le plus grand respect pour Christophe Urios, leur mentor. Ce dernier travaillait avec Charrier depuis douze ans (Oyonnax, Castres, UBB), et a donné sa chance à Laïrle en Top 14 alors que celui-ci était manager du SA XV (Pro D2). « La cohésion avec Fred est très importante, explique le coach des avants. Quand on nous a demandé de reprendre l’équipe, on ne voulait pas que l’un soit au-dessus de l’autre. Ce n’était pas possible de par le travail accompli jusque-là, et ça aurait été faire injure à Christophe. On est deux co-entraîneurs et ça nous va très bien comme ça ».
Le départ du « big boss » a été un moment très compliqué à vivre pour les deux adjoints (« ça a été brutal comme décision »). Au-delà des sentiments, ils ont dû s’organiser et reprendre les commandes de l’UBB en urgence. Un mois et demi après, la tension du quotidien n’est pas retombée. « On a enlevé une personne qui faisait un boulot de titan, souligne Julien Laïrle. On avait déjà beaucoup de travail et on doit faire le sien en plus. On était conscients de tout ça. Les semaines sont toujours aussi chargées et intenses mais on a trouvé notre rythme de croisière dans l’organisation et la responsabilité de chacun. C’est une formation accélérée. Il y a le DES que tu fais en un an et devenir co-entraîneur à l’UBB où tu es obligé de basculer en une semaine. Il faut prendre le bon côté de la chose ».
Dans de telles conditions, les relais sont nécessaires. « Ça commence par le président, ça passe par le staff et l’implication des joueurs, explique Julien Laïrle. On peut construire le rugby, les semaines d’entraînement, mais après, ce sont les mecs sur le terrain qui jouent. L’implication des joueurs, c’est 70 % de la réussite ».
Suite au départ d’Urios, les leaders ont été obligés de sortir du bois. « Si personne n’avait pris le leadership, on serait encore 11e ou 12e », estime le demi de mêlée Maxime Lucu. Sans arrière-pensée, les joueurs suivent les coachs en place à l’unisson. « Ce n’était pas facile pour eux de prendre l’équipe à ce moment de la saison, rappelle l’international français. On a voulu être avec eux et leur donner notre confiance car on n’avait pas envie de vivre huit mois de merde. Au regard de ce qu’on fait depuis quelques semaines, on est dans la lignée. Une équipe de rugby ne fonctionne pas sans entraîneurs. On se sert d’eux pour avancer ».
Depuis que Laïrle et Charrier ont repris les commandes, l’UBB a pris des points sur chaque match (15 sur 20 possibles en Top 14). « C’est une vraie satisfaction. On est contents de retrouver cette confiance et cette dynamique mais chaque match a son histoire. Il n’y a pas si longtemps, nous étions très bas et c’était assez compliqué. Ça reste fragile car en deux matchs, tu peux te retrouver 10e. La saison est encore longue, on a encore beaucoup de choses à confirmer. » À commencer par ce match face à Bayonne, pour terminer le bloc dans le haut du classement.

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