Un doux parfum d’euphorie flottait au-dessus de Marcel-Deflandre, une heure après le coup de sifflet final du match entre le Stade Rochelais et son homologue toulousain, conclu par la large victoire du premier (30-7). Dans les bodegas du stade, les gens échangeaient avec un large sourire accroché aux lèvres, rejoints par des joueurs accueillis chaleureusement mais sans non plus d’effusion délirante. On n’était pas sur une température digne des plus grands exploits du club à…
Un doux parfum d’euphorie flottait au-dessus de Marcel-Deflandre, une heure après le coup de sifflet final du match entre le Stade Rochelais et son homologue toulousain, conclu par la large victoire du premier (30-7). Dans les bodegas du stade, les gens échangeaient avec un large sourire accroché aux lèvres, rejoints par des joueurs accueillis chaleureusement mais sans non plus d’effusion délirante. On n’était pas sur une température digne des plus grands exploits du club à la caravelle, non, mais plus dans une ambiance sereine, débarrassée de cette série négative rabâchée avant puis après chaque retrouvaille avec les Rouge et Noir depuis de trop nombreux mois.
L’envie d’en profiter ensemble était réelle, à l’image des émotions partagées depuis l’arrivée des joueurs devant leur antre, une heure et demie avant le coup d’envoi. Accueillis par des supporteurs chauffés à blanc, les Maritimes avaient tous le visage fermé. Pas par la peur, ou la pression, mais par une détermination palpable qui s’est retrouvée à l’échauffement puis dès la première minute. « Aux abords du stade, on sentait que les gens étaient là pour un gros choc et qu’il ne fallait pas les décevoir. L’atmosphère était vraiment pesante, même dans le discours d’avant-match, personne ne parlait, il n’y avait pas de sourire, témoigne Rémi Picquette. On savait à quoi s’attendre, on a bien répondu. »
Le public aussi, à chaque instant. Chauvin souvent, de mauvaise foi parfois, sur des décisions arbitrales contraires, reconnaissant aussi comme lors de la sortie d’Arthur Retière avant qu’il ne revienne inscrire le seul essai des siens, et respectueux avant et après le match envers les Haut-Garonnais. On regrettera juste un « Et ils sont où les Toulousains » qui détonnait dans cette soirée qui mettait fin à une série de huit défaites… Quoi qu’il en soit, il a été un acteur majeur, à l’unisson de son équipe. Bien loin, comme elle, de son triste et attentiste visage affiché face à l’UBB (8-12) le 23 décembre. Ce que n’avait pas manqué de relever Ronan O’Gara, d’ordinaire si laudateur envers le peuple jaune et noir.
« C’est un grand privilège d’être entraîneur avec un public comme ça. Les occasions de vivre des moments comme ça sont très rares – sauf peut-être à Bayonne. C’est un vrai public, je l’ai piqué il y a quelques semaines, tout le monde a vu la différence ce soir, souligne le manager irlandais. Il était énorme, meilleur que mon équipe. Même avant le match, l’ambiance était différente, il y avait quelque chose de spécial dans l’air. J’adore les supporteurs ici, il y a une vraie connexion. »
« Je ne pense pas que Ronan ait piqué le public, il a envie que tout le monde soit connecté, confirme Brice Dulin. Il nous a beaucoup plus piqués sur les séances vidéos ou d’entraînement (sourire). C’était une manière de dire qu’on aurait besoin d’eux, comme par le passé. Ce soir, ça a été le cas, l’arrivée au stade, tout au long de la rencontre, l’après-match… Ces moments de partage comptent, et quand ils sont comme ça avec nous, c’est un surplus d’énergie. »
« ROG » n’a pas oublié les défaites contre Bordeaux et Pau, même si « c’est le passé. On a perdu 4 points contre ces équipes, mais on n’enchaîne pas deux fois la même faute, le groupe a montré beaucoup de maturité. Pour la première fois, on a vu une performance de 23 mecs, un groupe soudé avec beaucoup de talents et une ambiance de feu ! On reste dans la course pour la 2e place. C’est obligatoire si tu joues sur les deux tableaux, il faut une mentalité complètement différente des équipes qui ne jouent que le Top 14. »
« C’est surtout bien pour la continuité du championnat, parce qu’on a besoin de points, c’est serré et on avait déjà fait deux faux pas à domicile, même si on les a vite rattrapés à l’extérieur. On reste dans la course, ce qui est hyper important, face à un concurrent direct. Il faut qu’on continue sur cette dynamique, qu’on soit très réguliers, développe son arrière. La plupart du temps, lors de nos défaites, c’est nous-mêmes qui nous tirons une balle dans le pied car on n’est pas à notre niveau. On ne peut pas en faire un peu moins car tout le monde joue pour prendre des points. On a un groupe qui commence à se connecter, j’espère que ça va continuer. »

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