C’était la grande force des Rochelais lors des trois premières journées, les entames de match sont devenues plus fragiles à l’occasion des deux suivantes, à Clermont puis face au Racing. Contre les Ciel et Blanc, le 1er octobre, les Maritimes ont particulièrement manqué de maîtrise (7-16 à la pause). « L’adversaire était une belle équipe, qui nous a mis sous pression, avance Romain Carmignani. Mais on a pas mal manqué de précision, sur nos sorties de camp, les ballons portés, au contact. » « On n’a pas maîtrisé ce qu’on devait », complète Yoan Tanga.
Alors que les Jaune et Noir sont, à la moitié d’un premier bloc de dix matchs, deuxièmes avec 17 points, n’oublions pas que toutes les équipes sont encore en rodage et en quête d’une certaine vitesse de croisière (qui ne devrait plus tarder pour les mieux classées). Cela ne veut pas dire qu’il ne faudra pas corriger la donne à Bayonne, chez une équipe managée par un ancien entraîneur des avants stadistes Grégory Patat à qui les difficultés rochelaises n’ont certainement pas échappé. À Clermont puis contre le Racing, le club à la caravelle s’est fait secouer physiquement dans les contacts, mais aussi tactiquement en touche.
Or, face à l’UBB puis contre ces mêmes Franciliens, c’est en insistant sur ces deux secteurs que les Basques sont parvenus à s’imposer devant leur public. « À nous de ne pas faire les mêmes erreurs trois fois », tranche Léo Aouf. « Toutes les semaines, on bosse. La conquête est un point hyper important. Notre mêlée fonctionne bien, notre touche doit aussi être une rampe de lancement, il faudra qu’on soit bons là-dessus, insiste Yoan Tanga. En attaque comme en défense car ils se lancent beaucoup en touche et se nourrissent beaucoup de ballons portés. »
« C’est très bien ce qu’ils font, avec des joueurs de qualité à des postes clés », souligne Carmignani à propos des joueurs de l’Aviron. Il pense sans doute à l’expérimentée charnière composée par Maxime Machenaud et Camille Lopez (et aux passes décisives au pied de l’ouvreur) ou encore au buteur patenté Gaëtan Germain. « Ils ont aussi des facteurs X capables de faire des différences. Il faudra qu’on soit bon en défense, reprend son 3e ligne. On s’attend à une défense agressive, qui va essayer de bloquer nos porteurs, on est prévenu, on sait comment les attaquer. Toutes les équipes vont essayer de nous contrer, de monter fort, de nous plaquer à deux et de nous faire reculer. Il faudra avancer, tout simplement. »
En l’absence de Grégory Alldritt et Jonathan Danty, les atouts ne manqueront pas pour défier la ligne adverse. Parmi eux Will Skelton, Uini Atonio, le Basque Teddy Thomas mais aussi Levani Botia et Joel Sclavi, de retour cette semaine. « Un joueur de cette classe-là, c’est top pour le jeu et pour le groupe », salue Romain Carmignani à propos du centre fidjien. Et l’entraîneur des avants de relever l’importance des retours de plusieurs joueurs sur le terrain et en dehors.
Ainsi, en attendant Raymon Rhule « qui court comme un lapin » après son entorse à la cheville, Ulupano Seuteni « est top. On fait des séances à bonne intensité, il est mis sous pression, on veut l’imprégner de notre jeu. Il apporte son énergie, sa bonne humeur ». Le pilier droit Joel Sclavi, remplaçant à Jean-Dauger, vient lui « de passer trois mois avec l’Argentine (lors du Rugby Championship, NDLR), il a vécu de super choses, il arrive plein d’énergie. Il est solaire, il compte beaucoup dans la vie de groupe ».
Les débuts de ces éléments de retour de blessure ou de sélection ne sont pas les seuls éléments explicatifs de la bonne atmosphère qui se dégage de l’Apivia Parc. La répartition du temps de jeu au sein de l’effectif est tout sauf neutre également, puisque après ce match à Bayonne, sauf coup dur, seuls Thomas Lavault et Matthias Haddad-Victor, bientôt rétablis, n’auront pas encore été alignés. « C’est comme ça qu’on conçoit notre équipe et notre club, valide Romain Carmignani. Physiquement, je trouve nos joueurs plutôt bien. Le groupe vit bien, chacun à sa chance et tire le collègue vers le haut. »
Ainsi, Léo Aouf va vivre à Bayonne sa seconde titularisation en 2022-2023, lui qui avait dû attendre le 29 janvier pour y parvenir la saison dernière, après 6 entrées en jeu lancées à partir de la 7e journée. « Ce n’est que mon 2e match, on va voir, mon objectif est de gagner du temps de jeu. L’avenir nous le dira, tempère le pilier gauche de 25 ans, en concurrence avec Reda Wardi et Thierry Paiva. En tout cas, je suis content de commencer, c’était bien de pouvoir le faire contre « Perpi », aussi. J’espère enchaîner si possible, à moi de faire des bonnes performances. Le staff essaie de concerner tout le monde et sait qu’il faut un groupe complet pour faire une grosse saison, surtout quand on joue les deux tableaux. À nous de montrer qu’on vaut la peine d’être mis sur la feuille. »

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