Finale du Supersevens samedi – Quart de finale Section Paloise – Bayonne à 14h16 à la Défense Arena
Il fait partie de cette race de joueurs qui « puent le rugby ». En 4 matchs et 82 minutes de jeu en Top 14, Clément Mondinat a déjà faussé compagnie à 6 défenseurs cette saison. Soit le deuxième meilleur total parmi l’effectif de la Section Paloise ! « C’est un gros duelliste. Même avec un gabarit assez restreint, il a la capacité à jouer autour de lui en provoquant des plaquages ratés puis en réalisant des offloads. Il est très fort là-dessus, s’enthousiasme Geoffrey Lanne-Petit. À XV, il fait déjà des différences. Alors à 7, c’est décuplé…
Il fait partie de cette race de joueurs qui « puent le rugby ». En 4 matchs et 82 minutes de jeu en Top 14, Clément Mondinat a déjà faussé compagnie à 6 défenseurs cette saison. Soit le deuxième meilleur total parmi l’effectif de la Section Paloise ! « C’est un gros duelliste. Même avec un gabarit assez restreint, il a la capacité à jouer autour de lui en provoquant des plaquages ratés puis en réalisant des offloads. Il est très fort là-dessus, s’enthousiasme Geoffrey Lanne-Petit. À XV, il fait déjà des différences. Alors à 7, c’est décuplé ». À condition que la Section Paloise brille sur le synthétique de l’Arena samedi en finale du Supersevens, l’entraîneur des trois-quarts voit bien Mondinat « illuminer la journée ».
Car en plus d’un œil affûté et de sa capacité « à répéter les efforts à haute intensité, plus que beaucoup de joueurs confirmés de Top 14 », dixit GLP, l’ouvreur de 19 ans a un coup de pied bien aiguisé. Quand on connaît l’importance des renvois et des transformations frappées en drop à 7, le Bigourdan a tout de l’atout à dégainer le plus tôt possible. D’autant que le garçon adore travailler son coup de patte. « Je l’ai toujours bossé. Quand j’étais jeune, je tapais aux poteaux sans me prendre la tête. Maintenant, je travaille aussi les coups d’envoi, les drops, les chandelles », nous expliquait-il cet été. Entré au centre de formation de la Section la saison dernière, Clément Mondinat s’est immédiatement entraîné avec le groupe pro.
Un nouveau monde s’est ouvert à lui. « Il y a de belles infrastructures. Et on est super bien accompagné pour la muscu ou le jeu au pied ». Depuis, le jeune ouvreur a épaissi son corps et son jeu, notamment grâce à Brandon Fajardo. « Techniquement, j’ai plus progressé en un an avec lui que sur les cinq-six dernières années ». Pourtant, le joueur convoqué en stage avec l’équipe de France U20 n’a jamais rechigné à la tâche. « J’ai toujours buté. Pendant le confinement, j’ai retrouvé des vidéos où à 6-7 ans, je tapais par-dessus le fil à linge. Dès qu’on est allé sur grand terrain en minimes, c’est moi qui butais. J’adore aller seul pendant des heures taper dans le ballon. Je suis dans ma bulle, je peux y passer l’après-midi, c’est top ! » Souvent, son père vient lui tenir compagnie, lui renvoyer les balles et lui donner quelques conseils.
Le paternel est un amoureux de la balle ovale. Il y a joué, jusqu’en juniors, un peu en seniors, puis il a arrêté à cause d’une blessure au tibia péroné. Mais il n’a jamais cessé de le suivre ni de le regarder. « Il m’a entraîné toute l’école de rugby et m’a toujours emmené partout pour jouer. Il n’a pas loupé beaucoup de mes matchs et j’ai droit au débrief à chaque fois, sourit Mondinat fils. Ma mère et ma sœur suivent aussi, je suis bien accompagné ». Mais son père reste son principal confident : « Quand ça ne va pas, je lui en parle. Et je l’appelle souvent pour des conseils sur le rugby ou la vie ». C’est que l’enfant de Marseillan, dans les Hautes-Pyrénées, a bien grandi. D’abord dans le club du village voisin, Pouyastruc. Ensuite pendant une saison à Tarbes. Enfin, à la Section Paloise, où il joue depuis 2018 et sa deuxième année cadets.
Logé au Prytanée et scolarisé à Saint-John Perse pendant trois ans, le Bigourdan a son appartement à Pau depuis l’année dernière. Un changement qui n’a pas rimé du tout avec chamboulement. « Ma vie c’est le rugby. Si on me demande ce que je fais en dehors, c’est compliqué de le dire. Quand je suis chez moi, je regarde le Top 14, les VI Nations, les test-matchs internationaux, des vidéos. Ce n’est pas parce que j’ai rangé les crampons que c’est fini ». Depuis tout petit, il va aussi au stade, à Tarbes et à Pau, « surtout depuis la remontée en Top 14. Quand la Section Paloise est venue me chercher, j’ai dit oui tout de suite. Je me suis dit que l’opportunité ne se représenterait peut-être pas deux fois. C’est un grand club, une équipe de l’élite ».
Attaché aux valeurs locales que suggèrent son bel accent, Clément Mondinat aime le « côté club un peu famille, pas le truc des grandes villes » que dégage l’institution verte et blanche. L’ouvreur ne se voit pas grandir ailleurs : « Si j’ai de l’avenir ici, c’est le cadre idéal […] J’ai toujours rêvé de jouer au plus haut niveau. Je me suis dit qu’avec le temps ça passerait mais ça n’a jamais été le cas ». À Pau, le joueur de 19 ans qui peut aussi jouer arrière grandit à vue d’œil. Parfois au prix de quelques frayeurs. « L’an dernier, en arrivant avec les pros, j’ai fait deux semaines comme seul 10 : Antoine (Hastoy) et Thibault (Debaes) étaient en sélections, Zack (Henry) n’avait pas encore le visa. Il fallait assumer les responsabilités, c’était dur à 17 ans », raconte Mondinat. Qui se sent désormais prêt à les assumer : « Je sais ce que je veux. Il faut être confiant et sûr de soi pour jouer ouvreur ». Bon pied, bon œil. Et tête bien faite.
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