C’est une Section encore sonnée par son revers au Hameau contre le Stade Français qui avait rendez-vous au mythique stade Matmut Gerland. En face, le Lou qui sortait d’un succès sur le terrain de Montpellier, champion de France en titre… Déséquilibré sur le papier. Mais la réalité du terrain a laissé entrevoir une autre histoire. La Section avait visiblement envie de se faire pardonner de ses errements. Et un compte à régler avec elle-même. Surtout, elle s’en est donné les…
C’est une Section encore sonnée par son revers au Hameau contre le Stade Français qui avait rendez-vous au mythique stade Matmut Gerland. En face, le Lou qui sortait d’un succès sur le terrain de Montpellier, champion de France en titre… Déséquilibré sur le papier. Mais la réalité du terrain a laissé entrevoir une autre histoire. La Section avait visiblement envie de se faire pardonner de ses errements. Et un compte à régler avec elle-même. Surtout, elle s’en est donné les moyens en empêchant le Lou de développer son jeu. Une défense agressive en recette prometteuse. Lyon en a été étourdi. « Nous n’avons été ni pragmatiques ni cliniques. On a voulu jouer à la baballe face à une défense qui montait très vite et qui était prête à nous chasser. On a manqué de patience et de clairvoyance », regrettait Xavier Garbajosa, patron du Lou. Résultat, Lyon n’a pas validé ses temps forts. Et Pau a fait la course en tête, portée par une pénalité de Zack Henry (5e) puis par un essai d’Ikpefan à la conclusion d’un joli lancement né d’une touche sur un 50-22 obtenu par Gailleton sur un en-avant de Veredamu (11e ; 0-10)….
La semaine dernière contre le Stade Français, les Palois n’avaient pas été tueurs. Contre Lyon, s’ils ont montré tout autre chose, ils ont conservé cette regrettable facette de leur personnalité. S’ils ont su arracher un point de bonus défensif, ils auraient objectivement pu prétendre à mieux à la lecture des occasions gâchées. Sébastien Piqueronies, attentif à la capacité de son équipe à marquer des points au prorata de ses incursions dans les 22 adverses, n’a pas vu la Section de ses rêves. En première mi-temps, Jack Maddocks avait notamment fait un break remarquable (20e) mais Pau fut pénalisé au déblayage (Metz). À souligner aussi une transmission ratée entre Henry et Ikpefan (27e), un en-avant sur un lancement après un deuxième 50-22 signé Laporte et cette pénaltouche gaspillée (38e). On peut ajouter aux comptes une pénalité ratée (42 m à la 30e). Sur son premier temps fort, Lyon avait été plus efficace : franchissement de Regard, enchaînement et essai de Niniashvili (7-10 ; 15e) Même si le Lou a vu Berdeu échouer face aux perches, cela aurait pu faire mieux que 7-10 à la mi-temps.
Le premier essai du Lou déclenché par une percée de Regard a mis en exergue un point noir de ce samedi dans le Rhône : Pau malgré sa vaillance n’a pas été assez efficace en défense pour museler un cador du Top 14. La preuve avec ces 25 plaquages ratés (81 % de réussite). Lyon de son côté a tourné à 90 %.
Le deuxième essai du Lou signé Dumortier au relais de Regard (59e, 17-17) en illustre les conséquences : malgré les retours de Gailleton, Maddocks et Laporte, l’ailier appelé chez les Bleus est passé.
Dommage parce que dans l’abnégation et l’esprit de sacrifice, les Béarnais ont honoré ce rendez-vous : Ikpefan (32, 46e), Maddocks (38e, 68e) ont ainsi été décisifs.
C’est l’autre point noir de ce début de saison dans la maison sectionniste : les difficultés dans le jeu au sol. Lui aussi n’a pas été neutre dans le résultat de cette 8e journée : encore une fois sur les rucks offensifs, Pau a donné les ballons pour se faire battre. Huit ballons égarés : le Lou n’en demandait pas tant.
Ça ressemble à une revanche sinon à une révolte. C’était salutaire et l’affaire a permis à Pau d’exister : en conquête directe, Pau a rendu une copie parfaite. Sans faute en touche avec trois ballons récupérés en prime, sans faute sur ses introductions en mêlée. Un regret cette pénalité sur introduction lyonnaise qui a donné une munition exploitée par Dumortier sur le deuxième essai du Lou.
Pau a compté dix points d’avance à la 52e : après une mêlée et un ballon écarté, le une – deux entre Maddocks et Ikpefan a fait mouche grâce au Wallaby (7-17). Un match en main. Mais pas une option définitive sur la victoire. Parce que l’indiscipline a joué des tours : trois pénalités ont fait mal en étant à l’origine de l’essai de Dumortier puis de celui de Marchand sur pénaltouche et enfin de Tuisova (78e, 31-20). Et encore, Berdeu a raté une autre occasion. Dix pénalités concédées en tout. C’était trop face aux 6 du Lou.
Il faut reconnaître aux Palois le mérite d’avoir évacué le traumatisme du Stade Français. Rattrapés, ils n’ont pas abdiqué. Quand ils ont cru perdre une première fois le bonus offensif, ils se sont remobilisés pour aller chercher une pénalité via Zack Henry (74e, 24-20) et rester dans le match. Quand ils ont été crucifiés par Tuisova, ils se sont relevés pour jouer le coup à fond : mettre sous pression, récupérer le ballon et conclure en force par Gorgadze (80e ; 31-27). Un essai synonyme de bonus défensif et qui malgré cette 5e défaite de rang permet à Pau d’aborder son prochain déplacement samedi à Deflandre contre La Rochelle dans la peau d’un barragiste. Cette équipe est toujours dans le dur. Mais au moins, elle a retrouvé une boussole.
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