Parfois, entre la croyance et la folie, la frontière est aussi ténue que l’épaisseur d’un maillot vert et blanc en bouteilles plastiques recyclées. Si vous avez défendu l’hypothèse d’une grande fête victorieuse de la Section Paloise face au Stade Toulousain ce samedi, vous êtes certainement entrés dans la catégorie déments de minuit. Mais du centre d’entraînement au Hameau, s’ils ont pu avoir la même opinion, les joueurs de la Section sont bien trop malins pour l’avoir dit. On jurerait même qu’il y a un peu de crainte à l’idée d…
Parfois, entre la croyance et la folie, la frontière est aussi ténue que l’épaisseur d’un maillot vert et blanc en bouteilles plastiques recyclées. Si vous avez défendu l’hypothèse d’une grande fête victorieuse de la Section Paloise face au Stade Toulousain ce samedi, vous êtes certainement entrés dans la catégorie déments de minuit. Mais du centre d’entraînement au Hameau, s’ils ont pu avoir la même opinion, les joueurs de la Section sont bien trop malins pour l’avoir dit. On jurerait même qu’il y a un peu de crainte à l’idée d’énerver l’ogre haut-garonnais, reparti du Béarn avec les déshonneurs en février dernier à cause d’une défaite en double supériorité numérique (27-22).
En tout cas, personne n’a osé faire remonter ce souvenir au moment d’évoquer les pronostics défavorables aux Béarnais. « On laisse parler autour et on est centré sur nous. Le but est de rendre fier notre nombreux public », rétorque le 2e ligne Guillaume Ducat, mi-agacé mi-consensuel. Après la purge face à Perpignan et une prestation grevée par de gros manques à Clermont, Pau va devoir montrer plus et mieux afin de séduire ses tribunes. Zack Henry y croit fort : « On a fait une belle semaine d’entraînement donc je pense qu’on est prêt. Qu’importe qui on joue, on est confiant, on veut montrer notre caractère ».
Au pupitre, tous ont répété que les dernières séances avaient été bonnes, comme pour se persuader que tout va bien et que la venue de Toulouse ne peut pas faire mal.
« Ça va être un gros match mais il restera 23 journées après. C’est vrai que niveau performance collective, on n’est pas à la hauteur de ce qu’on veut faire, reconnaît Jordan Joseph. On a bien bossé ces derniers jours donc on en parlera samedi à 23h », lance le 3e ligne dans un sourire. S’il barre toujours son visage à l’heure du rendez-vous qu’il a fixé, la Section Paloise aura réussi un sacré coup. Et tant pis si les Palois essaient de nous convaincre qu’il s’agit d’un match comme les autres. « Je donne le meilleur à chaque fois, qu’importe l’adversaire », assène Guillaume Ducat. En concédant de « l’excitation » et « un peu de pression », ses coéquipiers Henry et Joseph battent en brèche la théorie de la rencontre normale.
Parce que Pau jouera en ‘prime time’ avec l’exposition que cela suppose. Parce que Pau sera dans un stade plein à ras bord. Parce que Pau affrontera un Stade Toulousain au complet, excepté quelques blessés, une première depuis quatre ans et demi. Le 7 janvier 2018, la Section Paloise avait battu le grand Toulouse à la régulière (11-10). Les trois fois suivantes, c’était sous le régime des doublons internationaux, défavorable au club haut-garonnais.
Ce qui n’a pas forcément rimé avec victoire des Béarnais. Sur un territoire où la contradiction est un art qui se dispute presque à celui de la table, rien ne dit que cette année, ce ne sera pas l’inverse.
Fort de ses succès à Bordeaux (25-26) puis sur Toulon (28-8) avec bonus offensif, la bande à Dupont détrousse tous ses adversaires. La Section promet de ne pas se laisser faire les poches sans résister. « Toulouse est la référence sur les trois-quatre dernières années, joue des finales, a des étoiles sur le maillot, explique Jordan Joseph. Je ne sais pas s’il y a une clé pour battre cette équipe mais nous, on mise sur notre engagement et le plaisir de jouer ce genre de rencontre ». Guillaume Ducat ouvre une porte en appelant ses camarades « à s’élever au niveau de l’adversaire pour sortir un grand match ».
Ce serait une excellente idée et le ciment idéal pour colmater les brèches laissées par les partants. « Il y a quand même eu pas mal de changements au club, avec la perte de joueurs importants pour l’équipe. Il faut le temps qu’elle se remette à fonctionner. Il y a aussi beaucoup de blessés derrière. Et certains joueurs, comme Gui’ (Ducat), qui n’ont pas trop joué l’an passé et reviennent en force », concède Jordan Joseph. Après avoir perdu des piliers, la Section Paloise cherche de nouveaux équilibres. Au moment des grands combats, l’union sacrée ne doit pas se lézarder.
Alors, Zack Henry ne se risque pas à cibler un secteur de jeu plutôt qu’un autre afin de justifier le début de saison poussif des Vert et Blanc : « On est un collectif. Il n’y a pas avants d’un côté, trois-quarts de l’autre. Il y a eu des erreurs et des échecs partout ». S’il souligne à juste titre l’essai marqué sur un ballon porté puis celui de pénalité obtenu grâce à une succession de bonnes mêlées en Auvergne, Joseph ne se cache pas : « Tout n’est pas à jeter sur les conquêtes mais on doit bosser dessus parce que 85 % des phases de jeu passent par là ». Pau doit se persuader que son salut passera par ses gros. Et s’il est peut-être fou de croire que la Section Paloise peut battre Toulouse actuellement, la Section Paloise serait folle de ne pas y croire.
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