«On est tous revanchards par rapport à ces derniers matchs. On a tous été un peu été touchés dans notre fierté et notre orgueil. On a vite envie de stopper cette dynamique négative pour repartir sur quelque chose de plus agréable à vivre. » « La défaite de Massy est une grosse déception car on perd chez un promu et les grosses équipes viendront gagner ici. J’attendais énormément de caractère dans mon équipe et cela ne s’est pas vu. Sur le papier, on avait un bloc abordable mais on est en difficulté. Aujourd’hui, on ne montre pas une bonne image du Stade Montois. Ce n’est pas possible de produire ce genre de prestation et de donner cette image négative de notre équipe. »
Julien Tastet et Patrick Milhet, entraîneur des avants et manager du Stade Montois, n’ont que très peu goûté la mauvaise prestation des jaune et noir à Massy (23-17), vendredi 28 octobre. Une prestation à zéro point chez une équipe qui lutte pour son maintien, quand on a dominé le championnat la saison dernière et qu’on vise de nouveau le top 6, cela fait extrêmement désordre. Surtout quand on enchaîne trois revers d’affilée pour la première fois depuis près de deux ans, après Rouen (28-23) et Agen (11-33), et même quatre défaites en cinq rencontres depuis début octobre (Montauban, 43-19).
« On fait un bon premier bloc (4e avec 14 points) et on entame ce deuxième bloc avec peut-être un peu moins d’envie et un peu de suffisance. Est-ce que c’est un manque de respect envers l’adversité ?, s’interroge le manager montois. On est conscient qu’il nous manque certains joueurs qui nous font avancer (Wakaya, Naituvi, Wavrin). Mais l’an dernier, quand il manquait un cadre, cela ne se voyait pas sur le terrain. Il faut que chacun montre l’exemple individuellement, qu’il a l’envie de gagner. Il faut retrouver une équipe avec de l’envie, du caractère, l’envie de cabosser l’adversaire, d’appuyer les plaquages à deux, d’être connecté… Il faut absolument donner une autre image de notre équipe. »
Avant de partir lundi 7 novembre pour un stage de cohésion (lire ci-dessous), le staff montois a beaucoup échangé, pour essayer de trouver des solutions et que « tout le monde prenne conscience des choses ». Et il a également haussé le ton envers ses joueurs, pour rapidement mettre fin à cette spirale négative et à cette porosité défensive, qui en fait l’avant-dernière défense du championnat. Pour réveiller certains cadres, aussi, et mettre tout le monde devant ses responsabilités.
« On s’est dit les choses, il fallait qu’on se resserre, explique le pilier Jean-Luc Innocente. La saison est faite de hauts et de bas. On est sur une phase descendante, à nous de rectifier le tir le plus vite possible. Je suis passé dans des clubs où, en enchaînant une série de défaites, on avait l’impression d’avoir tout perdu. Là, ce n’est pas le cas. On voit à l’entraînement qu’on n’a pas perdu nos acquis, il faut juste se remettre la tête à l’endroit, à l’unisson et retrouver le fait de faire corps ensemble, comme l’an dernier. On n’a pas perdu ça. »
« Tout le monde a dû faire des erreurs pour que nous en sommes là aujourd’hui, le staff comme les joueurs, poursuit Julien Tastet. Nous sommes tous dans le même bateau. Il faut faire le dos rond, on a des blessés, on est dans une spirale négative et la confiance se regagnera par des actions sur le terrain, des prises d’initiatives, de l’engagement et de la détermination. À Massy, on a été défaillant dans de nombreux secteurs et il faudra être beaucoup plus précis face à Colomiers, une équipe qui met énormément d’agressivité dans les rucks. Il faudra avoir des sorties de ruck plus rapides pour mettre notre charnière dans les meilleures conditions et être meilleur défensivement dans les duels, pour éviter les avancées de nos adversaires. »
Retombé à la 10e place du championnat (19 points), à quatre unités des places qualificatives, le Stade Montois n’a plus le droit à l’erreur face à un concurrent direct, Colomiers (3e, 26 points), s’il veut garder des ambitions dans ce championnat. « L’inquiétude, c’est qu’on oublie des points derrière nous, peste Patrick Milhet. Ceux laissés sur ce deuxième bloc, il va falloir les rattraper pour recoller sur le peloton de tête. »
« Quand on est 10e, après trois défaites d’affilée, c’est difficile de parler de top 6, poursuit Julien Tastet. Il faut d’abord stopper cette série, pour retrouver la banane et des semaines plus agréables pour travailler. Car quand tu enchaînes des défaites, et pour l’avoir vécu (saison 2019-2020), tu viens avec moins d’envie, moins de joie de vivre… Il faut retrouver cela car c’est la force de ce groupe. Ce sont toujours les mêmes joueurs que ceux qui ont battu Biarritz (27-29) et Oyonnax (26-15), même s’ils sont un peu défaillants psychologiquement. Il faut vite stopper cette série-là, pour ne pas tomber dans la sinistrose. C’est pourquoi la victoire de vendredi est très importante avant la coupure. »
Face à une solide formation de Pro D2, qui reste sur cinq victoires en sept matchs, cela permettrait aux jaune et noir de mieux respirer et de continuer à regarder vers le haut du tableau, plutôt que dans le rétroviseur. Pour éviter d’envisager une nouvelle saison galère, comme il y a deux ans.