Vous avez été entraîneur des trois-quarts d’Oyonnax entre 2018 et 2022. Que retenez-vous de cette expérience ?
Je retiens beaucoup de choses de ces quatre saisons. Oyonnax, c’est le club où j’ai grandi le plus en tant qu’entraîneur. J’ai beaucoup appris là-bas avec un bon groupe de joueurs. J’ai donc beaucoup de respect pour ce club et cette équipe. Je le répète, c’est un…
Vous avez été entraîneur des trois-quarts d’Oyonnax entre 2018 et 2022. Que retenez-vous de cette expérience ?
Je retiens beaucoup de choses de ces quatre saisons. Oyonnax, c’est le club où j’ai grandi le plus en tant qu’entraîneur. J’ai beaucoup appris là-bas avec un bon groupe de joueurs. J’ai donc beaucoup de respect pour ce club et cette équipe. Je le répète, c’est un club qui m’a fait grandir. Après des échecs à Béziers et à Toulon, Oyonnax m’a permis de tenter quelque chose d’un peu différent, de voir un rugby un peu différent aussi avec deux managers qui m’ont fait confiance [NDLR : Adrien Buononato et Joe El Abd]. Donc j’en garde beaucoup de bons souvenirs, ça a été une belle expérience.
Oyonnax est un peu coupé du monde dans le Haut-Bugey. La vie doit y être particulière…
Il faut bien aimer la nature quand on vit à Oyonnax ! J’en ai profité un peu en famille. J’ai acheté un VTT, on faisait souvent des randonnées, je me suis mis au paddle aussi parce qu’il y a de beaux lacs. Mes enfants se sont régalés là-bas avec ma femme, ils ont appris notamment à faire du ski. La ville en elle-même, c’est un peu calme. Mais il y a de grandes villes à côté où on peut faire d’autres choses. Mais c’est sûr qu’il faut aimer la nature pour bien vivre à Oyonnax.
Est-ce que le club tire une force de cette spécificité ?
Les joueurs se retrouvent souvent au club les journées off pour boire des cafés. Vu qu’il y a peut-être moins de choses à faire dans la ville qu’ailleurs, ils se retrouvent plus souvent entre eux. Forcément, ça crée des liens et un esprit très famille. C’était le cas quand j’étais là-bas et je ne pense pas que ça a changé. Dans les plus grandes villes, les joueurs se voient un peu moins souvent en dehors du terrain.
Sur les quatre dernières saisons, Oyonnax a fini trois fois 4e et une fois 3e, sans jamais atteindre la finale d’accession. Y a-t-il un plafond de verre ?
On a effectivement toujours été éliminé en demi-finale. Le club était en reconstruction quand je suis arrivé en 2018. Le budget n’a pas trop évolué ces dernières années. Est-ce qu’il nous manquait quelques joueurs clés pour aller plus loin ? Je ne sais pas… On pratiquait un bon rugby, on était toujours là, mais il y avait à chaque fois des équipes juste un peu plus fortes que nous qui ne nous ont pas permis de franchir ce cap. Mais cette saison, Oyonnax vit la quatrième année d’un projet avec un groupe très stable et des joueurs qui connaissent parfaitement le système. Ils ont une bonne opportunité de lutter pour une place en Top 14.
Un retour en Top 14, ça a toujours été l’objectif de ce club ?
Oui !
Réputé pour son jeu d’avants, Oyonnax affiche ces dernières saisons un jeu tourné vers l’offensive. Est-ce dû à une volonté du staff, à son terrain synthétique ou à une adaptation à l’effectif ?
Le rugby a beaucoup évolué entre ma première et ma dernière année là-bas, le jeu pratiqué était complètement différent. Avec cette évolution, on voit que les talonneurs sont souvent les meilleurs marqueurs d’essais parce que les ballons portés deviennent de plus en plus importants. Le jeu de pick and go devient de plus en plus important proche de la ligne aussi. Les choses évoluent parce que les défenses deviennent de plus en plus fortes et on a besoin de s’adapter à une autre façon d’attaquer. Mais l’avantage quand tu as de bons joueurs, c’est que tu as toujours de bonnes opportunités à côté.
Est-ce ce jeu porté vers l’attaque que vous êtes venu mettre en place à Agen ?
Marquer plus de 100 essais dans une saison de Pro D2, c’était toujours un petit objectif à Oyonnax et pour nous aussi à Agen cette saison. Petit à petit, les choses se mettent en place. On a vu dans le deuxième bloc que cette équipe peut marquer des essais. Il faut qu’on soit encore plus réaliste dans les zones de marque pour marquer encore plus d’essais. On se régale quand on marque des essais. Les célébrations, c’est un côté du rugby qu’on aime bien. Et on ne retrouve ça qu’après des essais et des victoires.
Qu’est-ce qu’il manque au SUA pour être encore plus efficace ?
Il y a deux choses : le respect d’un processus est important, et le côté collectif est aussi super important. Comme j’ai dit aux trois-quarts, on a besoin d’augmenter notre communication sur le terrain. Quand on a des cellules de 3, 4, 5 ou 6 joueurs, si la communication est excellente, l’exécution est souvent excellente. C’est la même chose pour marquer des essais, surtout dans ces zones de marque. Si les processus sont bien respectés et que la communication est là, il n’y a pas de raison qu’on ne marque pas plus d’essais.
Vous sentez-vous mieux désormais à Agen qu’à Oyonnax ?
Je ne suis à Agen que depuis cinq mois… J’ai vécu de bons moments à Oyonnax aussi, même si la ville et la vie sont un peu différentes. Mais on s’adapte. L’avantage ici dans le staff est que je connais Bernard (Goutta) et Ludovic (Lousteau) depuis longtemps. On s’est retrouvé assez vite, surtout après les victoires. Quand tu gagnes, tu crées des liens un peu différents. Et puis quand un nouveau coach arrive, les joueurs sont toujours un peu plus à l’écoute. Donc, pour l’instant, tout se passe très bien et on commence à voir le jeu qu’on souhaite mettre en place. On a besoin de continuer à montrer une belle image du SU Agen.