Le manager agenais Bernard Goutta a de la suite dans les idées. La présence de l’ancien demi de mêlée international (1 sélection contre le Canada en 2004) Ludovic Loustau dans son staff en est la preuve. Son histoire avec Bayonne achevée avec le départ de Yannick Bru, le préparateur physique aurait pu rejoindre Xavier Garbajosa à Lyon. « Ça ne s’est pas fait pour des raisons familiales. » L’idée de déménager loin de son Sud-Ouest n’emballait pas le Talençais d’origine (49 ans). Mais pas seulement. « J’avais Bernard Goutta qui me tannait au téléphone pour le rejoindre. À chaque fois que je raccrochais, je disais à ma femme que je ne pouvais pas lui dire non. C’était un truc de fou ! Et puis…
Le manager agenais Bernard Goutta a de la suite dans les idées. La présence de l’ancien demi de mêlée international (1 sélection contre le Canada en 2004) Ludovic Loustau dans son staff en est la preuve. Son histoire avec Bayonne achevée avec le départ de Yannick Bru, le préparateur physique aurait pu rejoindre Xavier Garbajosa à Lyon. « Ça ne s’est pas fait pour des raisons familiales. » L’idée de déménager loin de son Sud-Ouest n’emballait pas le Talençais d’origine (49 ans). Mais pas seulement. « J’avais Bernard Goutta qui me tannait au téléphone pour le rejoindre. À chaque fois que je raccrochais, je disais à ma femme que je ne pouvais pas lui dire non. C’était un truc de fou ! Et puis j’avais aussi envie de vivre cette aventure avec lui. Vu que j’avais du temps et rien de prévu, ça s’est fait à l’affect. »
La « fibre catalane » a ainsi fini de convaincre celui qui a porté durant quatre saisons le maillot de l’Usap aux côtés de Bernard Goutta, formant notamment la charnière avec Manny Edmonds en finale de Coupe d’Europe à Dublin en 2003 contre Toulouse (défaite 17-22). Le champion de France 1998 avec le Stade Français (face à l’Usap !) savait donc où il mettait les pieds en rejoignant le SUA. « Il y a aussi le challenge de voir comment on peut changer la donne de cette équipe après ce qu’elle a enduré ces deux dernières saisons. » Ludovic Loustau aime relever des challenges. Même si celui que lui proposait Bernard Goutta avait de quoi effrayer. « Celui qui a peur, c’est un peureux ! C’est motivant d’essayer de remettre le club à sa place, au moins de jouer dans la première partie de tableau. »
Depuis qu’il porte la casquette de préparateur physique après avoir mis un terme à sa carrière de joueur en 2008 à Lyon, Ludovic Loustau a fait ses preuves avec notamment trois montées en Pro D2, une avec l’UBB (2011) et deux avec l’Aviron Bayonnais avec deux titres de champion de France en prime (2019, 2022). Une expérience qui n’est pas anodine dans le projet de Bernard Goutta. Mais l’ancien demi de mêlée ne se repose pas sur ses lauriers. Vue de l’extérieur, la méthode Loustau, c’est du costaud. C’est surtout une perpétuelle remise en question. « J’essaie de coller le plus possible aux besoins du rugby moderne. J’étais champion de France de Pro D2 avec Bayonne il y a quatre saisons, le rugby a changé depuis, ça n’a plus rien à voir. Et je ne parle même pas de mes années à l’UBB. »
Pour rester dans le coup, Ludovic Loustau n’a pas hésité il y a trois ans à aller voir ce qui se fait en Nouvelle-Zélande : « J’ai été immergé durant trois mois avec les Crusaders pour suivre toute la préparation estivale. » Il échange aussi avec ses collègues préparateurs physiques, dont celui de l’équipe de France Thibault Giroud. « Le niveau évolue tous les ans, donc il faut rester en alerte et regarder ce qui se fait ailleurs. » Avec une particularité pour le champion du monde junior (1991) et universitaire (1996) : il gueule très fort. « C’est peut-être mon trait de caractère ! Il faut savoir donner de la voix de temps en temps pour donner aussi de l’allant. Il s’agit de maintenir l’exigence. Sinon, on peut vite tomber un cran en dessous. Et si on n’est pas sur les intensités qu’il faut, l’entraînement ne va servir à rien. »
Les partenaires de Vincent Farré avaient été prévenus, ils ont eu droit à une préparation estivale musclée. Quatre jours sur cinq par semaine, Ludovic Loustau a imposé « beaucoup de haute intensité et de volume », il a aussi travaillé la vitesse et la puissance. « Le vendredi, on allait courir en côte pour travailler sur la puissance musculaire, développer cette capacité à se propulser. » Depuis, les joueurs ont droit à des piqûres de rappel régulières. « Ils se sont aperçus au début qu’ils étaient un peu loin des standards du haut niveau et de ce que le rugby pro exige désormais. » Malgré tout, contrairement à certaines pré-saisons, le SUA a déploré très peu de blessés. « Ce qui est positif, c’est que tout le groupe a pu suivre une bonne préparation estivale. Sur le long terme, je sais qu’on en récoltera les fruits. »
Même si le money-time ne leur a pas toujours réussi sur le premier bloc, les Agenais ont tenu la distance physiquement. Déjà une première victoire pour Ludovic Loustau qui n’hésite pas à tirer la sonnette d’alarme si les « tests de fraîcheur » passés au quotidien par les joueurs posent question. « On a plein d’outils au quotidien pour suivre les joueurs et prévenir les blessures. » Les joueurs remplissent, par exemple, une note après chaque entraînement. « Il y a assez de moments en match pour se blesser. Si, en plus, on fait n’importe quoi dans la préparation et qu’on blesse tout le monde, on peut vite se retrouver en danger. » Rien n’est laissé au hasard. Sa relation de confiance avec Bernard Goutta est à ce niveau essentielle. « Il faut aussi que les joueurs prennent conscience des besoins du rugby pro et surtout du haut niveau. »
Ludovic Loustau a désormais hâte que l’investissement des joueurs dans la préparation se traduise par des résultats en match : « On voudrait que ça bascule du jour au lendemain, mais ça prend toujours un peu de temps. On a l’impression qu’on est toujours qu’à 60 %. Le sport de haut niveau, c’est beaucoup de contraintes et de privations au quotidien auxquelles il faut s’astreindre. Et le plaisir, on le prend juste dans la victoire. Mais dès qu’on a gagné comme à Rouen (13-16), il faut se projeter sur le match suivant. »