Ce qui devait arriver arriva. Cinq cent soixante-six jours après son dernier revers à domicile en Pro D2, face à Soyaux/Angoulême, le Stade Montois, qui avait réalisé un 16/16 la saison dernière – phase régulière et demi-finale – a donc perdu au stade Boniface, jeudi 20 octobre. Et dans les grandes largeurs (11-33). Ce qui a fait reculer les jaune et noir hors du top 6 pour la première fois de la saison (9e).
« Ce qui me peine, c’est qu’on s’était fixé comme objectif de ne pas perdre à la maison mais c’est arrivé, regrette le manager Patrick Milhet depuis Niort, où son équipe a effectué sa mise en place, ce jeudi 27 octobre. Et en plus, il n’y a pas eu photo. Mais ce qui me gêne le plus, c’est la façon dont on a perdu, de ne pas avoir su gérer le jeu au pied. Il faut se servir de ce qui n‘a pas fonctionné, regarder devant et ne pas s’enfermer dans une spirale négative. »
« Le match d’Agen aurait pu laisser des traces dans les têtes mais on a la chance de vite pouvoir rebondir, poursuit l’arrière Yoann Laousse-Azpiazu, de retour dans le quinze de départ. Le but n’était pas de se morfondre sur ce match, il faut repartir sur des choses simples, avec de la fraîcheur mentale et un état d’esprit qui nous permettra d‘aller chercher des victoires et de ne pas lâcher. Les joueurs ont à cœur de montrer une autre image et de vite relever la tête. »
Relever la tête car après quatre premières rencontres réussies – trois victoires, notamment face à Biarritz et Oyonnax, pour une défaite –, Willie Du Plessis et ses coéquipiers restent sur trois revers en quatre matchs, depuis le lourd revers à Montauban (43-19). Qui a finalement fait plus mal dans les têtes qu’on ne le pense ?
« L’année dernière aussi, on en a pris 30 ou 40 à Vannes, à Grenoble ou à Oyonnax, rappelle Patrick Milhet. On ne va rien remettre en question car on en a pris 40 à Montauban ou qu’on a perdu à la maison. La saison dernière, Bayonne a été en difficulté toute la saison, a perdu deux fois à domicile, plus un match nul, mais ils avaient cette capacité à répondre tout de suite à l’extérieur. Il faut être dans cette dynamique. Ça peut arriver de perdre à la maison, il faut vite rattraper ça pour recoller au niveau du top 6. »
Car cette saison, le championnat est bien plus serré et chaque point va compter. « On verra après Massy mais pour le moment, je ne suis pas inquiet, tempère le manager montois. Au classement britannique, on est toujours à +3 et il faut continuer d’aller chercher des points à l’extérieur. Il faut se dire que toutes les équipes nous préparent bien et ont compris notre façon de jouer. Il faut savoir répondre à ça. Les 40 points qu’on mettait la saison dernière, c’est fini, il faut oublier. On ne va pas galvauder notre façon de jouer, nos systèmes, en mettant de la vitesse dans notre jeu mais il faut aussi revenir à de l’affrontement avant de dire qu’on va faire vivre le ballon. Retrouvons cette flamme qui nous a un peu portés la saison dernière. »
« On revient à notre niveau, avec un peu moins de réussite que la saison dernière, poursuit Yoann Laousse-Azpiazu. Peut-être qu’on aborde mal stratégiquement ou techniquement certains moments clés, qui nous mettent en difficulté. On est moins pris à la légère et on trouve un affrontement un peu plus rude que par le passé. Il faut s’y faire, qu’on reste sur nos convictions, ce sont les joueurs qui ont la clé pour remédier à ça. »
Pour retrouver la victoire et également la confiance dans leur jeu, les jaune et noir devront aussi se montrer bien plus solides défensivement, eux qui pointent seulement au 15e rang dans ce secteur. « On prend des essais de première main assez facilement et on est à cinq essais encaissés sur mêlées, souffle Patrick Milhet. Et puis on prend des essais dans les dix premières minutes, c’est assez agaçant. Dans nos systèmes défensifs, on est placé collectivement, mais il nous faut une défense plus agressive sur l’homme et plus d’investissement personnel. Un match de rugby, ce n’est pas un match de basket. C’est bien de marquer mais si l’adversaire recolle tout de suite au score, cela n’a aucun intérêt. »
« C’est dur car on bosse bien, nos séances d’entraînement sont bonnes, analyse Yoann Laousse-Azpiazu. Est-ce qu’inconsciemment, comme on a été bon l’an dernier, on a peu relâché l’étreinte ? Il faut peut-être moins se livrer, pour mieux défendre collectivement. Mais cela ne m’inquiète pas car nous avons des joueurs intelligents. »
Ce serait le moment de le montrer chez le promu si le Stade Montois veut encore avoir son mot à dire cette saison.