Qui aurait dit qu’un jour, le Biarritz Olympique se méfierait du Rouen Normandie Rugby ? Une telle phrase, il y a quelques années, aurait surtout eu les accents d’une plaisanterie. Sauf qu’aujourd’hui, les Nordistes n’attendent que ça, d’être pris à la légère, moins au sérieux qu’un Colomiers ou Mont-de-Marsan. Deux équipes historiques du rugby français qu’ils ont justement battu à domicile cette saison. Ajoutez-y aussi Vannes, le voisin breton, alors pourquoi pas le Biarritz Olympique ? « On est prévenu. On…
Qui aurait dit qu’un jour, le Biarritz Olympique se méfierait du Rouen Normandie Rugby ? Une telle phrase, il y a quelques années, aurait surtout eu les accents d’une plaisanterie. Sauf qu’aujourd’hui, les Nordistes n’attendent que ça, d’être pris à la légère, moins au sérieux qu’un Colomiers ou Mont-de-Marsan. Deux équipes historiques du rugby français qu’ils ont justement battu à domicile cette saison. Ajoutez-y aussi Vannes, le voisin breton, alors pourquoi pas le Biarritz Olympique ? « On est prévenu. On sait que c’est costaud, compact, qu’ils ont un bon jeu au pied et une bonne défense. Ça va être un gros match comme n’importe quelle équipe à domicile », assure l’ailier biarrot Yohann Artru.
Au-delà des mots de conférence de presse, qui servent souvent de méthode Coué, les joueurs du BO devront croire pour de vrai à la rigueur, au suivi à la lettre du « plan de jeu » et éviter toute forme de suffisance. Sinon, c’est le piège très connu mais diablement efficace de Rouennais qui se refermera sur eux et leurs espoirs d’un peu s’installer dans le Top 6. « Un peu comme à Montauban, il faudra rester solides et solidaires dans tous les compartiments pour espérer l’emporter. Avec leur bon buteur, notamment de loin (Pourteau), la discipline sera aussi la clé », poursuit le trois-quarts.
Gagner chez une équipe au fort accent basque, notamment dans l’encadrement avec Serge Betsen (triple vainqueur du Brennus avec le BO et désormais entraîneur de la défense de Rouen) et Renaud Dulin (directeur du centre de formation biarrot avant de devenir entraîneur des trois-quarts rouennais) permettrait aux joueurs de Matthew Clarkin de valider la progression et d’enclencher une dynamique. Le bon élan comme un précieux après lequel courent toutes les équipes et qui semble, cette saison, encore un peu plus difficile à trouver tant le championnat est homogène.
« Je ne sais toujours pas quelle équipe joue le bas de tableau. Si on regarde le classement, et c’est le cas pour tout le monde, dès qu’on gagne on se projette vers le haut mais dès qu’on encaisse une défaite, on se retrouve à regarder en bas ou du moins en difficulté », estime le manager basque. Sur cette rencontre, les Normands aussi chercheront à valider leur bon enchaînement de début de saison. Sauf que pour la victoire, il n’y a qu’un seul fauteuil.
« Tout le monde se tient mais c’est plus facile de travailler dans la victoire. On a gagné, eux aussi. Ils abordent ce match avec beaucoup de confiance alors à nous d’essayer de calmer un peu les choses. Le boulot fourni paye, ça serait bien que ça continue ce week-end face », attend Artru.
Merci pour les formules de politesse et de respect envers l’adversaire. Mais le club basque a tout de même un rang à tenir, celui de l’ancienne équipe de Top 14 qui a l’ambition d’y retourner. Pour le BO, ne pas être accroché au tableau de chasse de Rouen enverrait un message. Celui d’une formation qui a déjà bien digéré son turnover d’intersaison. Et dont la quête est lancée. « J’essaye d’abord de maîtriser le message en interne, ironise Clarkin. Notre travail était de se stabiliser, vu le contexte de descente, pour donner un maximum de chances à ce nouveau groupe. Maintenant, quand vous vous savez capables de jouer les phases finales et de gagner le championnat, il faut assumer ses ambitions ».
Cette responsabilité repose en partie sur les épaules de joueurs aussi jeunes qu’ambitieux (25 ans de moyenne d’âge dans le 23 du voyage à Rouen, dont 10 joueurs du centre de formation) qui devront aussi prouver que leurs dernières belles prestations n’étaient pas des mirages. « C’est bien qu’ils soient là à ce niveau, ça amène un gros bol d’air, ça pousse un peu tout le monde, c’est important », affirme l’ailier trentenaire, heureux de retrouver l’aile gauche après les blessures de Speight et Barry.
Ce match face à Rouen n’a finalement rien de la promenade normande. Le « petit tournant » évoqué par Artru est même un euphémisme avant que l’ensemble ne soit résumé par le pilier géorgien prêté par Bayonne, Luka Tchelidze : « Ça va être un joli match sur une pelouse de foot. Il va falloir jouer et combattre ».

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