Ils s’étaient dits prévenus et abordaient le rendez-vous contre Rouen comme une grosse rencontre. Peu importe que la Normandie du rugby soit encore observée comme un spécimen à part de la grande famille de l’ovalie. Ce vendredi soir, les Biarrots affrontaient le sixième de Pro D2, chez lui avec l’objectif de valider la victoire à Montauban et face à Colomiers. Certes l’infirmerie est pleine (Dyer s’y est rajouté avec une entorse à la cheville…
Ils s’étaient dits prévenus et abordaient le rendez-vous contre Rouen comme une grosse rencontre. Peu importe que la Normandie du rugby soit encore observée comme un spécimen à part de la grande famille de l’ovalie. Ce vendredi soir, les Biarrots affrontaient le sixième de Pro D2, chez lui avec l’objectif de valider la victoire à Montauban et face à Colomiers. Certes l’infirmerie est pleine (Dyer s’y est rajouté avec une entorse à la cheville en début de rencontre), le groupe très jeune et la saison n’en est pas à la dixième journée mais… Comme face à Agen, c’est encore raté pour la bonne dynamique tant recherchée (12-9).
Après une première mi-temps à défendre, la seconde a clairement donné les opportunités au BO d’ajouter une quatrième victoire en quatre matchs joués contre Rouen. Dans les arrêts de jeu, la dernière grosse mêlée et le pied de Lydon en ont décidé autrement. Rouen devenant un sérieux client de cette saison, les Biarrots peuvent se satisfaire du point de bonus défensif. Cependant, la frustration de n’avoir pas encore su tuer la rencontre fait toujours partie des faiblesses de ce groupe.
Cette défaite a sûrement pris quelques-unes de ses racines en première période. Totalement dominés dans le jeu, les Basques étaient privés de ballon et voyaient les Rouennais occuper et presser par un jeu au pied parfaitement maîtrisé par les deux artilleurs maison, Lydon et Pourteau. Sans cesse, ils se trouvaient acculés dans leur camp. Très peu de solutions s’offraient alors : tenir en défense, en mêlée, gagner ses touches et gratter le plus de ballons possible pour garder leur ligne inviolée.
À la mi-temps c’était chose faite, comme un miracle. Les attitudes de dispersion des Biarrots, gommées depuis le début de saison, faisaient leur réapparition et le danger normand ne cessait de rôder. Avec cinq grosses occasions rouennaises pour seulement deux ou trois lancements biarrots annihilés par des fautes de mains et sept pénalités concédés en une mi-temps, les visiteurs pouvaient se sentir chanceux à la pause. Ils n’accusaient que trois points de retard, Germain ayant répondu aux deux pénalités de Lydon (6-3). En face, Rouen pouvait s’en vouloir d’avoir autant dominé sans vraiment faire mal à son adversaire du soir.
Enfin, à la 50e, le BO voyait la couleur des cinq derniers mètres avant l’en-but adverse et Germain profitait d’une faute normande pour revenir à égalité. Le ballon était un peu plus rouge et blanc mais la finition manquait toujours de précision à l’image de cette passe de Fariscot pour la touche, Artru et Jonas ne s’étant pas parlé (51e). Comme un replay inversé, cette deuxième mi-temps prenait les allures d’une domination biarrote sans plus de réussite. La mêlée rouennaise décidait d’appuyer un peu plus fort et sauvait une nouvelle opportunité adverse de s’approcher de sa ligne (57e).
Le jeu haché par les fautes ne faisait rien d’autre que monter la pression. Plutôt qu’une belle action menée de bout en bout par une équipe, seule une grosse erreur de l’adversaire semblait pouvoir faire pencher la balance. À ce jeu, le BO poussait, jusqu’à une nouvelle fois se créer une occasion par Cadot, Fariscot et Augry qui échouait encore proche de la ligne (71e). Le bras de fer était féroce et le point de rupture tout proche. Or, cet en-but restait inaccessible de part et d’autre, alors les buteurs prenaient le relais : Bosch, entré à la place de Germain, ne tremblait pas (72e, 6-9) mais Lydon lui répondait (73, 9-9).
Il fallait en avoir gardé, du souffle, pour tenir cette fin de rencontre. Pour ça, certains remplaçants biarrots, comme Couilloud et Francoz, faisaient le job. Le premier imprimait un bon rythme, le second portait le ballon et faisait mal à l’impact. Cela restait pourtant insuffisant. Les fautes de main, fil rouge du match avec une bonne dizaine d’en-avant, empêchaient encore les Biarrots de s’offrir une victoire qui leur avait clairement tendu les bras depuis le retour des vestiaires (78e, 79e). Pire, elles donnaient une dernière munition aux Rouennais pour arracher un succès inespéré.
La mêlée, poussée par tout le public, enfonçait celle de Biarritz. Puis, comme en début de rencontre, on laissait la conclusion à la précision de Lydon qui ne tremblait pas. Le BO était prévenu, Rouen était prêt.