Il n’a eu besoin que d’une petite heure, sur un slalom dévastateur en plein cœur du rideau de Provence Rugby, pour ouvrir son compteur en jaune et noir (20-19, le 17 novembre). Huit jours plus tard, c’est encore lui qui débloquait une partie engagée mais cadenassée sur le pré bosselé de Boniface, sur un essai tout en vélocité (44e) contre Nevers (22-19, le 25 novembre). Deux essais en deux matchs, et de l’avancée trouvée sur chaque opportunité ou presque : Kaminieli Rasaku a déjà quasiment réussi à faire oublier son compatriote Wame Naituvi, le meilleur marqueur montois (5 essais) opéré de l’épaule et absent jusqu’en février. Un…
Il n’a eu besoin que d’une petite heure, sur un slalom dévastateur en plein cœur du rideau de Provence Rugby, pour ouvrir son compteur en jaune et noir (20-19, le 17 novembre). Huit jours plus tard, c’est encore lui qui débloquait une partie engagée mais cadenassée sur le pré bosselé de Boniface, sur un essai tout en vélocité (44e) contre Nevers (22-19, le 25 novembre). Deux essais en deux matchs, et de l’avancée trouvée sur chaque opportunité ou presque : Kaminieli Rasaku a déjà quasiment réussi à faire oublier son compatriote Wame Naituvi, le meilleur marqueur montois (5 essais) opéré de l’épaule et absent jusqu’en février. Un petit exploit, alors qu’il n’est arrivé dans les Landes qu’au tout début du mois de novembre.
« On l’a pris pour ça, assure son entraîneur Stéphane Prosper. On connaît ses qualités, son explosivité et sa performance dans les duels en un contre un, voire un contre deux ou contre trois. » Le staff n’est donc pas surpris par les performances de son nouvel ailier de 23 ans, prêté par l’Aviron Bayonnais pour pallier l’indisponibilité de Naituvi. Il n’empêche que le Fidjien, champion du monde 2022 de rugby à 7, débarque sans grande expérience du XV après une adaptation au Top 14 délicate à Bayonne : cette saison, il n’avait disputé que 70 minutes à Castres (39-22, le 15 octobre), avec à la clé un essai inscrit, mais également un carton jaune reçu et un essai de pénalité concédé.
Le voir réussir ses débuts à l’échelon inférieur n’était donc pas gagné d’avance. « Il a beaucoup de travail pour se faire au monde du XV mais c’est un diamant brut, qui a énormément de vitesse et de duels, juge Rémi Talès, le coach des trois-quarts. On l’a vu contre Aix, ils ne sont pas nombreux à pouvoir marquer des essais comme ça. Contre Nevers, c’était plutôt un essai de finisseur. C’est un mec attiré par la ligne, dans le top 3 des joueurs mondiaux sur le circuit Sevens (il a été nommé pour le titre de joueur de l’année en novembre, NDLR). »
« Je suis content d’avoir marqué lors de mes deux premières rencontres. Je ne joue pas au XV depuis longtemps et j’espère progresser rapidement, affiche l’ambitieux « Kems » Rasaku, qui a mis sa carrière à 7 entre parenthèses mais avoue garder les JO 2024 en France dans un coin de la tête. J’espère que ça va continuer, je veux marquer à tous les matchs. » Pour l’instant, le pari est tenu. Et la présence de ses compatriotes Nacani Wakaya et Veresa Ramototabua (qui fera sa première en Bretagne ce vendredi et qui a évolué avec Rasaku en équipe nationale U 20) lui a permis de prendre ses marques encore plus vite. « C’est cool, il y a des Fidjiens, mais aussi mon ami Ambrose (Curtis) qui m’aide à m’intégrer, à traduire le français, à m’adapter à la vie française… »
À ses côtés, le trois-quarts néo-zélandais, qui sera aligné à ses côtés ce vendredi soir à Vannes (19 h 30), confirme : « C’est l’un des meilleurs joueurs du monde à 7. Sur le terrain, il va vite, il marque des essais, c’est parfait pour l’équipe. Il m’a impressionné, mais je l’avais déjà vu en rugby à 7, c’est presque normal pour lui (sourire). »
Mais le staff ne veut pas non plus brûler les étapes. « Il faut lui laisser le temps, prévient Rémi Talès. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il traverse le terrain dès qu’il touche un ballon. Les mecs en face vont vite le connaître, car il fait partie des joueurs capables à eux seuls de faire la décision. Il a encore du travail et il le sait, sur ses replacements, sur la compréhension du rugby à XV. Mais dans quelques années, il faudra compter sur lui parmi le top des ailiers mondiaux. »
Très en vue lors de ses deux premières sorties, le trois-quarts îlien est tout aussi réservé en dehors des terrains. « Discret ? Oui, voire perché, glisse Stéphane Prosper dans un sourire. Il est dans la lignée des autres Fidjiens, très réservé, à l’écoute, parfois un peu moins concentré. Mais ils sont focus sur le jeu, on les aime pour ça. »
« Il est discret oui, mais il fait quand même des blagues de temps en temps », poursuit Curtis avec bienveillance. « Si je suis réservé ? Parfois, oui », rit son partenaire, certainement intimidé par un univers tout nouveau pour lui. Même si sur le pré, la fusée Rasaku n’a pas tardé à décoller. Prête à tutoyer les étoiles.

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