Au milieu de toutes les assemblées générales (AG) sauvages des derniers mois au Biarritz Olympique rugby amateur (Bora), celle de ce mercredi 30 novembre fait figure d’exception. Elle est non élective : point de tentative de putsch à en attendre. L’association présentera son bilan moral et financier à ses membres, à 18 heures à l’espace Bendern du plateau d’Aguilera.
Arrivés à la tête de l’association en septembre 2021 avec le soutien de Maider Arosteguy…
Arrivés à la tête de l’association en septembre 2021 avec le soutien de Maider Arosteguy, David Couzinet et les « Galactiques » des années 2000 ont vécu 14 mois tourmentés. Rien ne laisse penser que le lien se rétablira entre pro et amateurs cette saison, voire les suivantes si suivantes il y a. Lundi encore, l’ancien deuxième ligne a renvoyé un courrier à la Fédération et à la Ligue pour réitérer sa demande de conciliation d’ici le 12 décembre. La dernière a eu lieu le 20 octobre 2021. Depuis, silence radio de Jean-Baptiste Aldigé, qui estime ce bureau illégitime. En cas d’échec de la procédure, « on en tirera toutes les conséquences de droit qui s’imposent », indique la missive.
Depuis plus d’un an, le dirigeant « a progressé en droit », sourit-il. Les procédures s’enchaînent, les avocats s’enrichissent, le tribunal tranche et la vie suit son cours au BO. « On n’est pas là pour parler d’Aldigé ou de Blanco, indique-t-il de concert avec les membres de son équipe. On ne se rendait pas compte qu’il y aurait autant de conflits mais on ne regrette pas notre investissement. » Et le dirigeant de rappeler, aux côtés de Dimitri Yachvili, les raisons de son engagement : « En septembre 2021, on a été choqué par cette volonté de délocaliser 110 ans d’histoire à l’autre bout de la France. On a joué ici, connu des grands moments, des moments difficiles, on vit ici… On se devait de maintenir le club à Biarritz. C’est l’une des raisons de notre arrivée. Il y a des gens, des historiques, qu’on a jamais entendu se prononcer contre cette délocalisation… » Serge Blanco et Nicolas Brusque, en l’occurrence.
L’autre raison est la volonté « de rendre au club ce qu’il nous a donné ». On leur reproche de ne pas l’avoir fait plus tôt. « On s’était quasiment tous proposé avant, même bénévolement. On n’a jamais trop voulu de nous. Vous savez, on le connaît, Serge (Blanco). On l’a tous badé en tant que joueur. On voit aussi comment il fonctionne maintenant. Il ne veut pas que les anciens s’investissent. Thomas Lièvremont, Peio Hontas, Serge Betsen, Philippe Bernat-Salles… La liste des joueurs à la carrière honorable qu’il n’a pas voulu est assez longue. »
Dans le rapport présenté aux adhérents les comptes sont à l’équilibre, aidés par la subvention municipale annuelle (350 000 euros), et des réserves. Notamment une de plus de 900 000 euros réclamés par la SASP. « On bataille tous les jours, pour trouver une salle de musculation ou des locaux. On cherche aussi du partenariat, ce qu’on ne faisait pas avant puisqu’il y avait un système de rétrocession de 5 % du partenariat des pros vers l’asso dans la convention qui nous lie. Entre les dons libres et ceux de membres du bureau, on a récupéré plus de 60 000 euros. »
D’une année sur l’autre, l’équipe s’est renforcée d’anciens joueurs, comme Pierre Bernard. Certains pros actuels (Domvo, Bosch, Artru, Renaud, Martin…) chapeautent les jeunes dans le cadre de leur diplôme d’état. « Ils sont très contents, et nous aussi. » Moins sur la baisse du nombre de licenciés. « On est passé d’environ 360 à 300 du fait du départ des filles. » Les féminines, soutiens de Serge Blanco, n’ont pas été reconduites dans l’association.
Ce lien rompu est-il de nature à compromettre l’avenir des jeunes de l’école de rugby amenés à rallier le centre de formation et pourquoi pas l’équipe pro ? David Couzinet ne le pense pas. « Le petit (Auguste) Cadot, l’année dernière, il était au centre de formation, il (Aldigé) ne voulait même pas en attendre parler. S’il a besoin d’un joueur, il saura venir le chercher. L’année dernière, il ne savait pas qui c’était, le petit Cadot. (Baptiste) Fariscot, pareil. Le petit (Temo) Matiu commence à monter un peu sa tête… Elle est là, la satisfaction. Notre but, c’est qu’un max de gamins qui sortent de l’asso finissent là-haut. On en a trois en Crabos en équipe de France des moins de 20 ans : Baptiste Britz, Yanis Brillant et Jon Echegaray. Je suis sûr qu’il viendra les chercher avec son soi-disant centre de formation officiel. »