Une cinquantaine d’anciens joueurs amateurs ont saisi World Rugby, ainsi que les fédérations anglaise et galloise, en prévision d’un éventuel procès.
"Peu importe le niveau de jeu auquel vous avez joué ou jouez, que ce soit à l’école ou adulte, en tant que professionnel ou amateur, homme ou femme, nous constatons malheureusement les mêmes déficiences neurologiques alarmantes à tous les niveaux du jeu", a expliqué Richard Boardman, du cabinet d’avocat Rylands Garth qui représente une cinquantaine de joueurs amateurs affirmant que les instances n’avaient pas fait assez pour les protéger des commotions cérébrales.
"C’est une question de vie ou de mort pour beaucoup. La grande majorité des joueurs actuels et anciens que nous représentons aiment ce sport et ne veulent pas qu’on lui porte atteinte de quelque manière que ce soit", a-t-il poursuivi.
Dans ce groupe de joueurs amateurs figurent plusieurs anciennes internationales aujourd’hui à la retraite, mais aussi des joueurs d’élite qui ont pratiqué le rugby avant qu’il ne devienne professionnel en 1995, des joueurs ayant évolué dans les catégories de jeunes, ainsi que la famille d’un joueur de rugby décédé des suites d’une encéphalopathie traumatique chronique (ETC).
Leur objectif est d’obtenir des dommages-intérêts pour eux-mêmes et leurs familles et d’essayer de rendre le sport plus sûr pour les générations futures.
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Le cabinet d’avocats Rylands Garth représente déjà plus de 275 anciens sportifs professionnels atteints de commotions cérébrales, dont Steve Thompson, vainqueur de la Coupe du monde de rugby 2003 en Angleterre, qui a témoigné dans la presse souffrir de démence précoce, et Ryan Jones, ancien capitaine du pays de Galles.
Selon une étude publiée en octobre par l’université de Glasgow, les anciens joueurs internationaux ont deux fois et demie plus de risques que la population générale de développer des maladies neurodégénératives.
Bill Beaumont, le président de World Rugby, qui se veut la fédération "la plus progressiste au monde en matière de santé des joueurs", a évoqué la question du bien-être des joueurs dans une lettre ouverte publiée mercredi, dans la perspective de 2023, année de la Coupe du monde organisée en France du 8 septembre au 28 octobre.
"Nous avons entrepris de faire de 2022 une année de concentration sur le bien-être dans le rugby et je suis fier de ce que nous avons réalisé ensemble, a-t-il déclaré. Mais nous ne devons pas et ne voulons pas rester immobiles."
"Cette année sera marquée par des recherches indépendantes et évaluées par des pairs autour de nos études sur les protège-dents intelligents. Ces données permettront de mieux comprendre le jeu comme jamais auparavant et serviront de base à de nouvelles avancées en matière de lois, de protocoles et de directives en faveur du bien-être ", a ajouté Beaumont.
Jeudi, sans que cela ait, a priori, de rapport avec ce courrier, la fédération anglaise a annoncé que les plaquages au-dessus de la taille ne seront plus autorisés dans le rugby scolaire et universitaire à partir de juillet, tout comme ils sont déjà interdits en France, dans les championnats fédéraux et régionaux depuis la saison 2019-2020. Le risque de chocs tête contre tête est diminué, tout comme celui de voir des genoux et des têtes entrer en collision, grâce à la quasi-interdiction du "pick and go".
" Les conclusions de nos propres recherches et de celles à travers le monde montrent que baisser le niveau du plaquage réduit l’exposition de la tête aux chocs et réduit le risque de commotions", a expliqué le président de la RFU, Nigel Gillingham. Enfin, la Fédération française de rugby a aussi mis en place le carton bleu qui permet à l’arbitre, en cas de soupçons de commotions, de sortir un joueur du terrain définitivement pour préserver son intégrité physique.
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