Les Bleues performent au Mondial en Nouvelle-Zélande et gagnent en visibilité. Mais, en France, les inégalités perdurent. Un titre pourrait-il tout changer pour le rugby féminin en France ? Réponse avec les joueuses du Racing-club d’Arras.
Ces filles vêtues de la tenue tricolore, les joueuses arrageoises les croisent parfois en championnat. Elles suivent leur fabuleux parcours à la télévision et espèrent les voir ramener le titre. « Le rugby féminin a beaucoup changé mais il reste encore beaucoup à accomplir. Un sacre pourrait être le point de départ d’une évolution définitive », confie Tiphanie Lampasiak, joueuse du RCA.

« L’évolution est compliquée en section féminine à cause de l’image violente »

Depuis l’organisation du Mondial en 2014, les Bleues enchaînent les performances et le nombre de licenciées grimpe. Mais à Arras comme ailleurs, le rugby ne fait pas l’unanimité chez les filles. « L’évolution est compliquée en section féminine à cause de l’image violente », estime-t-elle. Les joueuses arrageoises sont d’accord : un titre attirerait plus de filles. « Grâce à un sacre, elles verraient que l’on peut atteindre des sommets dans le rugby  », affirme Marie-Claire Pepple, licenciée depuis 2013.
Le rugby féminin ne manque pas seulement de licenciées. Le budget accordé par la FFR est six fois moins important que celui alloué aux garçons. Cette inégalité pèse lourd sur les joueuses. « Dans notre championnat, certaines équipes ne peuvent pas progresser car l’écart est trop grand. La fédération doit investir pour développer un niveau intermédiaire et mieux encadrer les filles  », confie Marie-Claire. Les Lionnes nourrissent de grands espoirs pour le Mondial. « Tant qu’il n’y a pas de titre, les instances portent moins d’intérêt. Alors si les filles ramènent la coupe, ça pourrait aider. »
À la Coupe du Monde, les Françaises se sont inclinées de peu face à leur meilleur ennemi : l’Angleterre. Le XV de la Rose a toujours eu un atout dans sa manche : les joueuses professionnelles. Un gros manque pour l’ équipe de France au moment des grandes échéances. « L’Angleterre a un coup d’avance sur nous. Elle forme des joueuses professionnelles depuis des années contrairement à nous », confie Tiphanie.

« Tant que les joueuses ne signeront pas de contrat pro, elles ne pourront pas se donner à 100 % au rugby »

En France, toutes les rugbywomen évoluent en amateur. Internationales ou non, elles doivent jongler entre leur métier, les entraînements et les matchs. « Tant que les joueuses ne signeront pas de contrat pro, elles ne pourront pas se donner à 100 % au rugby  » estime-t-elle.
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