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Aussi talentueux soit-il, Ihaia West n’en demeure pas moins le seul ouvreur de l’effectif varois. Une anomalie pointée du doigt depuis de longs mois, qui commence (déjà) à poser problème.
Supporters toulonnais, rassurez-vous: Ihaia West s’est entraîné avec le groupe cette semaine et devrait, de fait, postuler pour le déplacement à Pau. Il n’empêche. L’absence de l’ouvreur néo-zélandais la semaine passée à Perpignan et la sortie prématurée de son suppléant, Baptiste Serin, touché aux côtes, a relancé la question du numéro 10. Ou au moins remis une pièce dans la machine, le débat ne s’étant jamais réellement arrêté depuis les départs simultanés de Louis Carbonel et d’Anthony Belleau.
Mais passons le cas des deux anciens Toulonnais – sur lesquels Azéma et Mignoni ont choisi de ne pas s’apitoyer, préférant composer avec la réalité de leur groupe -, la question, depuis le début de saison, concerne la façon de composer avec un seul ouvreur de métier dans l’effectif. Une anomalie en Top 14, puisque tous les autres clubs peuvent compter, a minima, sur deux numéros 10 de formation. Exception faite de Toulouse, qui n’a “que” Romain Ntamack, mais peut s’appuyer sur Thomas Ramos, formé en dix et qui a notamment disputé une finale de Top 14 à l’ouverture.
Toulon s’appuie donc, depuis le début de saison, sur l’unique Ihaia West comme ouvreur de métier. Et même s’il a globalement été épargné par les blessures au cours de sa carrière (“La plus grosse blessure de ma carrière était une fracture de la main, qui m’avait éloigné des terrains sept semaines”, nous avait dit Ihaia West en juillet., ndlr), difficile d’imaginer que le môme de Havelock North puisse enchaîner 26 journées d’un championnat marathon. Le début de saison en est la meilleure preuve, “Yaya” ayant manqué deux des quatre premières journées.
Alors, comment le suppléer? Par qui? Et avec quelle efficacité? Si de nombreux joueurs peuvent dépanner au besoin, il paraît évident que rien ne remplace mieux un dix qu’un autre dix.
La façon dont Toulon a perdu le jeu de l’occupation et de l’alternance face à Perpignan en est la cruelle illustration. Deux écoles, alors : celle de la polyvalence et celle de la spécialité.
Est-il préférable d’avoir uniquement des solutions de repli ou plutôt une alternative qui deviendrait le deuxième ouvreur toulonnais pour le reste de la saison? C’est ce que pense Yann Delaigue, convaincu qu’il faut des repères à un ouvreur pour performer.
Dès lors, quel prétendant, parmi les nombreux polyvalents? Baptiste Serin? S’il dépanne depuis le début de la saison, le demi de mêlée international n’a jamais caché sa préférence pour le poste de numéro 9.
“C’est compliqué… On n’a qu’un dix, je le savais depuis l’an dernier. J’ai accepté de jouer à ce poste pour le groupe. Je m’y plais et j’essaie de faire du mieux possible. Est-ce perturbant de changer de poste? Je le fais…”, nous confiait-il après Toulouse, bien conscient que sa vision de jeu et sa technique individuelle feraient de lui un ouvreur potentiel.
Mais, à l’inverse, décaler Baptiste Serin implique, forcément, de se priver de ses compétences et de ses 42 sélections à la mêlée. Comme ça peut-être le cas de Mathieu Smaïli, qui prend son envol en 12: ne serait-ce pas brider le joueur que de le faire attaquer plus proche de la ligne d’attaque? Ou Jérémy Sinzelle, champion d’Europe en mai dernier avec le 13 dans le dos: n’est-ce pas se priver d’une deuxième courroie de distribution, et du fameux “cinq huitième”, que de décaler l’ancien rochelais à l’ouverture? D’autant que ce dernier n’a plus démarré en 10 depuis… mars 2019.
Benoît Paillaugue a souvent joué 10 dans sa carrière. Et Thomas Salles a déjà démarré une rencontre en 10, avec Aurillac. Comme Duncan Paia’aua. Marius Domon joue ouvreur et arrière en espoirs, et connaît le poste. Mais finalement, mises bout à bout, toutes ces solutions semblent court-termistes…
Et pour l’heure, en ayant choisi de démarrer la saison avec un seul dix de métier, les Toulonnais espèrent une seule chose: qu’Ihaia West retrouve rapidement le niveau qui lui a permis de monter sur le toit de l’Europe avec La Rochelle. Et qu’il ait une santé d’enfer. Sinon, les questions continueront de se poser…
Ancien ouvreur du RCT et du XV de France, Yann Delaigue explique en quoi le poste de demi d’ouverture est spécifique. Et demande rigueur et expérience.
Toulouse
10 de formation: Ntamack.
Alternatives: Ramos, E. Retière, Nanai-Williams.
Montpellier
10: Carbonel, Foursans-Bourdette, Garbisi.
Alternatives: Darmon, Bouthier.
La Rochelle
10: Hastoy, Glynn, Popelin.
Alternatives: Seuteni, Leyds.
Clermont
10: Belleau, Plisson, Michet.
Lou
10 : Berdeu, Smith, Sopoaga.
Alternative : Doussain.
Stade français
10: Sanchez, Segonds, Barré.
Castres
10: Urdapilleta, Le Brun, Botica.
Alternative: Dumora.
Racing 92
10: Gibert, Russell, Volavola.
Bayonne
10: Lopez, Dolhagaray, Robertson.
Pau
10: Henry, Debaes.
Brive
10: Hervé, Olding.
Alternative: Laranjeira.
Bordeaux
10: Jalibert, Holmes, Garcia.
Perpignan
10: Fernandez, Tedder, Mcyntire.
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