La rentrée est digérée, le rythme pris, les combinaisons de plus en plus huilées. Une semaine de pause a aussi permis de régénérer les corps, jamais épargnés par cette Pro D2 et voilà qu’un deuxième bloc de cinq matchs se présente. Pour le BO, il s’annonce peut-être un peu moins coriace que le premier. Et encore…
Dans l’ordre des futurs affrontements : Montauban, qui a mis une déculottée à Mont-de-Marsan juste avant les vacances (43-19) ; Agen qui, pour l’instant, est performant hors de ses bases (2 victoires et 1 bonus défensif) ; Colomiers et Rouen, qui ont bien démarré (respectivement 6e et 5e) et Aurillac, qui semble aussi avoir pris le bon wagon (7e). Entre le contenu, la constance, la gestion de la rotation et des trois réceptions, les Biarrots ne devraient pas s’ennuyer.
Avant de poser les crampons pour une bonne semaine de repos, les joueurs du BO étaient restés sur une victoire au goût bizarre contre Carcassonne, après sûrement les 30 premières minutes les plus abouties de ce début de saison puis une alternance de moins bien et de vraiment pas terrible jusqu’à choisir la pénalité plutôt que la touche, abandonnant l’espoir de bonus offensif (32-23). Au moment de se déplacer à Sapiac où « ça pique », c’est bien connu, le but pour ce groupe est de repartir de cette marche. « On a retrouvé des gars plus frais. Et mine de rien, c’est important après l’enchaînement des matchs amicaux et d’un bloc solide. À certains postes, des joueurs ont aussi beaucoup enchaîné. Maintenant, ce match à Montauban est un vrai test. On sait que nous devons faire mieux que ce qu’on a déjà montré pour espérer ramener quelque chose de là-bas », présente le manager biarrot, Matthew Clarkin.
Les deux sont évidemment liées. Mais là encore, le temps de rodage est passé et dans ce championnat aussi court que long et chaque année plus homogène, les automatismes et l’envie collective de construire sa saison jusqu’en phases finales ne doivent pas traîner aux vestiaires. Clarkin le sait : « Même si sur certains postes la hiérarchie n’est pas encore établie et que les coachs cherchent encore des garanties (notamment à la charnière) nous avons vu que nous avions la recette sur ces 30 minutes face à Carcassonne. Ça nous a sûrement permis de gagner mais pas d’apporter ce point en plus ou de sortir en étant satisfait de la prestation. Les joueurs alignés sur le terrain doivent donc aller chercher cette confiance pour faire ce que l’on sait faire, augmenter le nombre de minutes où l’on maîtrise le jeu et passer un cap. »
« Il faut que les mecs acceptent que ce n’est plus le Top 14. Il faut jouer mais parfois préférer aller occuper surtout avec les gratteurs que l’on a (Dyer, Hébert) », analyse le troisième ligne, arrivé cette saison en provenance de Montauban, Simon Augry (25 ans). Lors de la préparation, ce dernier avait justement été épaté par la volonté de produire du jeu de sa nouvelle équipe. Il poursuit : « Au début je me suis dit « tant mieux » parce que j’ai un profil pour porter le ballon et jouer dans les couloirs. Mais après les matchs amicaux et le début de saison, je me suis dit qu’il allait aussi falloir accepter de mettre moins de volume, bien choisir les ballons d’attaque car nous avons aussi une grosse défense ». La propreté dans le jeu et notamment des sorties de camp fait également partie du chantier pour des Biarrots que l’on a vus à l’œuvre en fin de séance, ce mercredi, avec des exercices de réception de coups d’envoi.
Une nouvelle fois pour ce bloc, les coéquipiers d’Augry reçoivent trois fois pour deux déplacements. Le stade Aguilera sera-t-il le cocon parfait pour monter en puissance ? Pourquoi pas, même si le public biarrot portant ses joueurs contre Oyonnax (1re journée) a laissé place à des tribunes clairsemées malgré les belles affiches comme celle face à Mont-de-Marsan. « Pour l’instant, je n’arrive pas à savoir qui fait partie des « petites équipes » du championnat…, glisse Matthew Clarkin. Donc pour l’instant, peu importent les positions et d’être à domicile ou à l’extérieur, car le Top 6 va aussi se chercher en gagnant en déplacement. Cet objectif de fin de saison n’a pas changé, il est tout à fait raisonnable et je préfère manager en préparant tranquillement les phases finales que de devoir arracher la 6e place à la dernière journée ». Comme ça, c’est dit.
Sur le chemin du retour de l’infirmerie, le capitaine de touche Dave O’Callaghan est attendu pour la semaine prochaine. Le retour du jeune pilier passé par Béziers, Quentin Samaran, fera aussi du bien à la rotation à ce poste tout au long du bloc. Derrière, les polyvalents Ilian Perraux et Joe Tomane devraient faire leur retour sous deux semaines à des postes importants (ouverture, centre, aile). À la mêlée, l’international argentin Tomàs Cubelli n’est attendu qu’en janvier après avoir privilégié le Rugby Championship (remporté par les All Blacks), le test d’automne (contre l’Angleterre début novembre) et des vacances. Enfin, en attendant le retour de Romain Lonca, le poste d’arrière va continuer d’être couvert par Joe Jonas.