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Le nouveau monarque Charles III, qui sera officiellement proclamé roi samedi matin, a rendu hommage dans son premier discours à sa mère la reine Elizabeth II, que la première ministre Liz Truss a qualifiée vendredi de l’«une des plus grandes dirigeantes que le monde ait connues».
TERMINÉ : Fin du direct
Merci de nous avoir suivis durant toute cette journée d’hommages à la souveraine, décédée jeudi à l’âge de 96 ans après un règne de 70 ans. Son fils Charles sera officiellement proclamé roi samedi matin. Retrouvez notre nouveau direct pour suivre cet événement.
Au cours des deux derniers jours, les hommages à la reine Elizabeth II se sont multipliés à travers le monde.
L’ambassade britannique située au Faubourg Saint-Honoré à Paris a ouvert un registre de condoléances dans lequel «les membres du public sont invités à envoyer un message à la Famille Royale», a-t-elle annoncé dans un communiqué. Le registre est disponible à cette adresse : royal.uk/send-message-condolence.
Un registre de condoléances physique sera également accessible au public dans la cour de l’ambassade britannique, ce samedi, ainsi que la semaine prochaine du lundi 12 au vendredi 16 septembre, de 10h à 16h.
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Le roi Charles III a rencontré dans la journée la nouvelle première ministre du Royaume-Uni Liz Truss, au sein du palais de Buckingham. Liz Truss avait rencontré mardi à Balmoral la reine Elizabeth II, qui l’avait chargée de former un gouvernement, et aura rencontré deux monarques en quatre jours, du jamais-vu.
Lors de l’audience, Charles III lui a dit qu’elle «ne prendrait pas trop de son temps», selon la BBC. Le roi lui a confié qu’il avait trouvé «touchantes» les foules s’amassant devant le palais. Liz Truss lui a exprimé ses sincères condoléances.
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Dans ce qui peut paraître un éloge convenu, le président américain a résumé en quelques mots ce qui fait toute la force du règne d’Elizabeth II. «Elle incarnait une époque», a-t-il dit. Selon d’où on le prend, le compliment peut être flatteur ou condescendant. Une époque révolue, peut-on entendre, et donc pas la modernité. La grande réussite d’Elizabeth II est pourtant d’avoir réussi à faire traverser intactes sept décennies tumultueuses à la monarchie.
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La reine d’Angleterre, décédée jeudi après 70 ans, 7 mois et deux jours de règne, ne détient pas le record de longévité sur un trône.
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L’hymne britannique God save the King (Que dieu sauve le roi) a été chanté pour la première fois dans sa version masculine depuis 70 ans lors d’un événement officiel, en conclusion d’un office religieux en hommage à Elizabeth II.
Cette version, entonnée en présence de la première ministre Liz Truss, remplace God save the Queen (Que dieu sauve la reine), l’hymne depuis l’accession au trône de la défunte souveraine en 1952.
Une cérémonie religieuse en mémoire de la reine s’est tenue en fin de journée à la cathédrale Saint-Paul de Londres en présence de Liz Truss, qui a lu des extraits de la Bible. Des centaines de personnes suivaient la cérémonie à l’extérieur sur leur téléphone portable.
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Alors que les hommages affluent après le décès jeudi de la reine Elizabeth II, certains internautes expriment des voix discordantes, allant parfois jusqu’à célébrer le décès de la souveraine qu’ils présentent comme un symbole du passé colonisateur de la Grande-Bretagne.
«Lizzy est dans une boîte», clament des supporters dans un stade de Dublin (Irlande) dans une vidéo devenue virale en l’espace de quelques heures sur YouTube et Twitter. Sur Snapchat, certains de leurs compatriotes s’affichent dansant en boîte de nuit en tenant des messages affichant «Lizzie est décédée», ou encore tout sourire et pouces en l’air devant l’annonce du décès de la souveraine britannique à la télévision.
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Derrière les hashtags #IrishTwitter, #BlackTwitter et #IndianTwitter, on trouvait depuis jeudi diverses vidéos, photos et messages en anglais, mais aussi en espagnol ou en français, souvent ouvertement moqueurs et parfois très politiques, qui rappellent qu’Elizabeth II, au cours de ses 70 ans de règne, a aussi été la souveraine d’un pays qui en a colonisé d’autres.
«La reine colonisatrice est décédée aujourd’hui», clame un internaute en anglais dans une vidéo virale sur TikTok. «Aujourd’hui, nous pleurons toutes les vies volées, violées et traumatisées, affectées et détruites au cours du règne d’Elizabeth II», lance aussi un message relayé en anglais sur Facebook dans plusieurs groupes dédiés à la communauté aborigène d’Australie. Le parti sud-africain de gauche radicale Economic Freedom Fighters (EFF) a publié un communiqué largement retweeté proclamant : «Nous ne pleurons pas le décès d’Elizabeth, car pour nous, sa mort est un rappel d’une période tragique pour le pays et l’histoire de l’Afrique».
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Tout comme Emmanuel Macron, le président américain Joe Biden a annoncé qu’il se rendrait aux funérailles de la reine Elizabeth II. «Oui. Je ne connais pas encore les détails mais j’irai», a-t-il répondu à des journalistes qui lui posaient la question. La date des funérailles d’Elizabeth II à Londres n’a pas encore été annoncée, mais elles pourraient avoir lieu le lundi 19 septembre.
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Netflix a suspendu temporairement le tournage de sa série The Crown après le décès d’Elizabeth II, a annoncé la plateforme. La série à succès, qui dépeint la vie de la reine Elizabeth II confrontée à la tâche démesurée d’administrer la plus célèbre monarchie du monde pendant plusieurs décennies, en mettant en scène scandales, crises politiques et la relation qu’elle entretient avec son mari Philip, en est à sa sixième saison, actuellement en tournage.
«En signe de respect, le tournage de la série The Crown a été suspendu aujourd’hui», a indiqué à l’AFP un porte-parole de Netflix. «Le tournage sera aussi suspendu le jour des funérailles de Sa Majesté la Reine», a-t-il ajouté, alors que de nombreux responsables de la plateforme de streaming participent cette semaine au Festival international du film de Toronto. La série primée à plusieurs reprises lors de la cérémonie des Emmy Awards, équivalents des Oscars pour la télévision américaine, a ouvert sa première saison sur le mariage d’Elizabeth II et du prince Philip en 1947.
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Lors d’un déplacement à Outarville (Centre-Val de Loire) vendredi soir, le président de la République a indiqué qu’il se rendrait bien aux funérailles d’Elizabeth II qui auront lieu dans une dizaine de jours. La date de l’évènement n’a pas encore été officiellement dévoilée par les autorités anglaises.
Le roi Charles III a exprimé son «amour» pour son fils Harry et son épouse Meghan, dont la rupture avec la monarchie pour s’installer en Californie a ébranlé la famille royale. «Je veux aussi exprimer mon amour pour Harry et Meghan alors qu’ils continuent de construire leur vie à l’étranger», a déclaré le souverain, dont les relations sont, selon la presse britannique, très dégradées avec son fils cadet.
Et Charles III de conclure: «Ma chère mère, c’est votre dernier périple. Vous allez retrouver mon cher père. Merci, merci pour cet amour, ce dévouement à notre famille et à la famille des nations. J’espère que des troupes d’anges vous accompagneront dans votre sommeil.»
Prince de Galles depuis 1969, le nouveau roi Charles III lègue son titre à son fils aîné William. «Il reprend les responsabilités du Duché que j’ai effectuées pendant plus de 50 ans. Je suis fier de le consacrer prince de Galles. Ca a été un grand privilège pour moi. Avec Catherine à ses côtés, notre nouveau prince et princesse de Galles continueront, je le sais, à inspirer et à diriger nos conversations nationales, en aidant à amener les marginaux pour qu’une aide vitale» leur soit apportée, a indiqué le fils d’Elizabeth II.
«Je m’engage solennellement durant le temps qui me reste à servir les principes constitutionnels de notre nation. Je continuerai de vous servir avec loyauté, respect et amour, comme je l’ai fait tout au long de ma vie. Ma vie va bien sûr changer. Je ne pourrai plus passer autant d’énergie aux associations caritatives qui me sont si chères», a indiqué Charles III.
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«Je vous adresse la parole avec un sentiment de profonde tristesse. Sa Majesté la Reine, ma maman chérie, m’a inspiré et était un exemple pour ma famille. Nous lui devons une dette de gratitude pour son amour, son affection, son exemple. La reine Elizabeth a vécu une bonne vie, sa promesse a été tenue et reste profondément dans nos cœurs», a déclaré Charles III.
«Elle avait promis qu’elle vouerait sa vie au service de son peuple. C’était plus qu’une promesse, c’était un engagement personnel profond qui a défini l’ensemble de sa vie. Elle s’est dévouée en tant que souveraine. C’était une vie de service et on a vu qu’elle adorait les traditions et qu’elle embrassait sans peur les progrès. C’est ce qui nous rend fort en tant que nation. Le respect qu’elle a inspiré est devenu la marque de son règne», a également assuré Charles III lors de sa première adresse à la nation.
«Je partage ce sentiment de perte infinie. Quand la reine a accédé au trône, la Grande-Bretagne et le monde étaient encore dans les sacrifices de l’après-guerre. (…) Après 70 ans, nous avons vu notre société devenir celle de nombreuses cultures et de nombreuses religions. (…) Nos valeurs sont restées et doivent rester permanentes», a aussi déclaré celui qui sera couronné officiellement roi samedi à 11h.
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Le nouveau roi du Royaume-Uni, Charles III, débute son discours, qui devrait durer quelques minutes.
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La reine laisse derrière elle une importante fortune personnelle. Un patrimoine composé de biens immobiliers, de collections et de bijoux sur lequel elle s’est toujours montrée très discrète.
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Les autorités en Iran ont opté pour le silence au lendemain du décès d’Elizabeth II alors que beaucoup de jeunes avouaient ignorer tout de la reine d’Angleterre et que d’autres affichaient leur hostilité, accusant son pays d’avoir soutenu le régime du chah.
La télévision d’État s’est bornée au strict minimum en annonçant brièvement et sans emphase sa mort et diffusant quelques photos et vidéos d’archives. «J’ai vu la nouvelle de sa mort sur Instagram, je n’ai rien ressenti et franchement je m’en fiche», confie à l’AFP Haniyeh, une étudiante. «Je ne la connaissais pas et je me fiche de sa mort», indique à l’AFP Faezeh, une infirmière de 26 ans.
Pourtant, la reine Elizabeth s’est rendue en Iran. En 1961, accompagnée de la dernière impératrice Farah Diba, femme du chah Mohammad Reza Pahlavi, elle a visité notamment Ispahan, Chiraz et Persépolis (centre). Son fils, le princes Charles est venu lui aussi en 2004 pour une mission humanitaire après le terrible tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts à Bam, dans le sud-est du pays. Les relations entre le Royaume-Uni et l’Iran ont toujours été complexes.
L’Iran a été envahi en 1941 par les forces britanniques et soviétiques pour sécuriser les champs pétroliers britanniques à Abadan (Ouest). Mais ce qui est resté gravé dans la mémoire de beaucoup d’Iraniens, c’est le renversement en août 1953 par les services secrets britanniques et américains du premier ministre Mohammad Mossadegh qui avait nationalisé l’industrie pétrolière.
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Au lendemain du décès d’Elizabeth II et quelques heures après l’hommage de son époux, Emmanuel Macron, à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris, la première dame a partagé sa «très, très grande émotion». «Elle a jalonné nos vies, elle a posé des jalons. Elle était très importante pour nous», a ajouté Brigitte Macron qui a pour la défunte souveraine une «très grande admiration» et un «très grand respect». L’occasion pour celle qui a rencontré la reine lors d’un G7 en 2021 de proclamer : «Pour moi, elle a été, elle est et elle restera la reine».
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Dans le centre historique d’Édimbourg, la circulation a été interrompue aux abords de la cathédrale Saint-Gilles, où le public pourra se recueillir devant le cercueil de la reine Elizabeth pendant 24 heures avant qu’il ne rejoigne Londres.
De notre envoyé spécial Cyrille Louis.
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Dans un entretien au Figaro, le journaliste Stéphane Bern revient sur le magistère moral et la stabilité de la reine britannique qui ont permis la traversée d’un siècle sans heurt.
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De l’hymne national aux billets et pièces de monnaie, en passant par les timbres et les passeports, de nombreux aspects de la vie quotidienne au Royaume-Uni vont changer avec l’accession de Charles III au trône.
Le visage du nouveau roi Charles III va commencer à apparaître sur les pièces de monnaie et les billets de banque au Royaume-Uni et dans d’autres pays du monde, remplaçant le profil de la reine Elizabeth II.
L’hymne national britannique va devenir God Save the King, avec une version masculinisée des paroles. Une habitude qui sera sans doute difficile à prendre pour les Britanniques, qui entonnent God Save the Queen depuis 1952.
Le libellé inscrit dans la couverture intérieure des passeports britanniques, délivrés au nom de la couronne, devra être mis à jour, tout comme le texte similaire qui apparaît à l’intérieur des passeports australiens, canadiens et néo-zélandais.
Les noms du gouvernement de Sa Majesté («Her Majesty»), du Trésor et des douanes changeront pour devenir ceux de «His Majesty».
Ce sera le discours du roi («The king’s speech») et non celui de la reine qui présentera au Parlement le programme du gouvernement, ouvrant la session parlementaire.
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La famille royale n’y assistera pas, mais la cérémonie de prière qui aura lieu ce soir à la cathédrale Saint-Paul rassemblera 2000 personnes, dont la première ministre Liz Truss et le maire de Londres, Sadiq Khan.
Auprès de la BBC, la photographe Jane Barlow raconte les coulisses de cette photo prise lors de l’entretien d’Elizabeth II avec la première ministre Liz Truss, à Balmoral, l’avant-veille de la mort de la reine.
«La reine était fragile mais de bonne humeur», raconte Jane Barlow, qui a photographié la reine chez elle en attendant l’arrivée de la chef du gouvernement. Dans l’attente, elle confie avoir eu une courte discussion avec la reine au sujet du temps qu’il faisait, et de nombreux échanges de sourires. «C’était un privilège de pouvoir prendre cette photo, un honneur et un privilège.»
La première ministre va être reçue en audience par le roi Charles III. C’est son premier entretien avec le nouveau roi depuis la mort d’Elizabeth II.
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À présent que le roi Charles III est revenu à Londres, au palais de Buckingham, il va rencontrer la première ministre Liz Truss, lors d’une audience privée au palais.
Le roi Charles III devra ensuite préparer son premier discours au peuple du Royaume-Uni, qui sera enregistré à 17h (heure de Londres, 18h heure française) puis diffusé à la radio et à la télévision une heure pus tard.
Une cérémonie religieuse en mémoire de la reine est ensuite prévue en fin de journée à la cathédrale Saint-Paul de Londres en présence de Liz Truss.
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Le Figaro Hors-Série dédie un numéro hommage à la reine Elizabeth II: découvrez sa vie de petite fille modèle, qui n’aurait a priori pas dû régner, d’épouse éprise, de reine appliquée, fidèle à l’étiquette, d’icône aux mille chapeaux de la Royal fashion, de souveraine stoïque au milieu des tourmentes familiales, face à Diana, Fergie, Meghan…
Suivez-la de Buckingham Palace au château de Windsor, dans l’exercice du pouvoir comme dans l’intimité de son refuge des Highlands, sur la scène internationale et sur les écrans, dont elle inspira de passionnantes fictions. Elizabeth II, la femme, la reine, la mère, la belle-mère, l’autorité morale, la légende vivante.
À la suite du président de la République, la première ministre Élisabeth Borne s’est rendue à son tour à l’ambassade du Royaume-Uni en France pour signer le registre de condoléances.
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Le roi d’Angleterre est allé au devant de la foule, et s’est fait offrir des fleurs par des personnes rassemblées devant le palais de Buckingham. Alors que la reine Elizabeth II était peu coutumière des bains de foule (c’est un euphémisme), son fils et son successeur, le roi Charles III, s’est immédiatement rendu sur le Victoria Memorial sous l’œil des caméras pour saluer la foule amassée devant les grilles du palais de Buckingham. Immortalisé par les télévisions, il apparaît souriant, serrant les mains et acceptant même les bises que lui font certaines Anglaises audacieuses.
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Le roi Charles et la reine Camilla ont atterri à l’ouest de la capitale, selon la BBC, et leur escorte a pris le chemin de la résidence londonienne des souverains britanniques.
Le prince Albert II de Monaco a rendu hommage vendredi à la reine d’Angleterre Elizabeth II, décédée jeudi, en soulignant dans un communiqué combien elle avait «représenté l’unité et la dignité du Royaume-Uni» au cours de son règne.
En présentant ses «plus sincères condoléances» au nouveau roi, Charles III, et aux membres de la famille royale, le souverain monégasque a souligné que la reine «a vraiment représenté l’unité et la dignité du Royaume-Uni au cours des 70 dernières années».
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Qui dit mort de la reine Elizabeth, dit nouveau roi, mais aussi nouveaux princes et princesses.
Aux côtés de son mari qui sera couronné lundi prochain, Camilla, sa deuxième épouse, devient reine consort, selon la volonté de la reine Elizabeth II. 25 ans après la mort de Diana, la duchesse de Cornouailles pourra partager le statut de son époux sans en avoir les pouvoirs politiques et militaires.
William, fils aîné de Charles et Diana devient le prochain héritier du trône. Avec son épouse Catherine, appelée généralement par son surnom Kate, ils accèdent eux au titre duc et duchesse de Cornouailles, libérés par l’intronisation du nouveau roi Charles III. Désormais, le couple très apprécié des Britanniques porte les titres de duc et duchesse de Cornouailles et de Cambridge. Si Charles renonce au titre de prince de Galles, Kate et William pourraient aussi l’ajouter à leur pédigrée.
Enfin, bien que leurs parents Meghan et Harry aient renoncé à leurs titres royaux, leurs enfants Archie et Lilibet Mountbatten-Windsor héritent eux des titres de prince et princesse, en tant que petits-enfants du nouveau roi. Le prince William s’est rendu, sans sa femme, au chevet de sa grand-mère à Balmoral juste avant son décès, faisant fi des discordes avec son frère aîné.
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Au lendemain de la mort d’Elizabeth II, les hommages se multiplient. Sir David Attenborough, écrivain et naturaliste britannique, contemporain de la Souveraine, a salué une femme qui avait «une capacité extraordinaire à vous mettre à l’aise». Selon lui, «vous ne pouviez oublier que vous étiez en présence de quelqu’un qui avait volontairement accepté d’énormes responsabilités et consacré sa vie au service de la Nation».
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Le Royaume-Uni pleure sa Reine défunte et tire en son hommage 96 coups de canon, un pour chaque année de sa vie depuis Hyde Park. Les obus sont tirés à intervalles de 10 secondes.
Quelques mois plus tôt, en février, pour la mort de son époux le prince Philipp, 62 coups avaient été tirés depuis la Tour de Londres, où son précieusement gardés les bijoux de la Couronne.
La Banque d’Angleterre a annoncé que sa réunion de politique monétaire, dont la décision devait être publiée jeudi en pleine flambée d’inflation au Royaume-Uni, allait être décalée d’une semaine, en raison du décès de la reine Elizabeth II.
«Étant donné la période de deuil national au Royaume-Uni, la réunion de septembre du Comité de politique monétaire a été retardée d’une semaine. La décision sera annoncée le 22 septembre à midi», indique un communiqué de la Banque ce vendredi. Le deuil national, annoncé par le gouvernement britannique, doit durer jusqu’aux funérailles, prévues dans une dizaine de jours.
Au lendemain du décès d’Elizabeth II, des manifestations sportives et culturelles ont été annulées, des grands magasins ont décidé de garder porte close, et cheminots et postiers ont suspendu leurs grèves prévues face à la crise du coût de la vie.
Sous un ciel bleu, les Niçois se sont réunis face à la mer sur la célère Promenade des Anglais. «C’est avec une vive émotion que Nice rend un hommage digne à Sa Majesté la Reine Elizabeth II, aux côtés de la Consule honoraire de Grande-Bretagne Simone Paissoni, sur notre Promenade des Anglais si magnifiquement qualifiée», a déclaré Christian Estrosi.
Après 70 années de règne de sa mère, le prince de Galles s’adressera pour la première fois aux Britanniques en tant que monarque du Royaume-Uni.
Les douze coups de midi ont une saveur particulière en ce vendredi 9 septembre. De l’abbaye de Westminster, à la cathédrale Saint-Paul en passant par toutes les cathédrales du pays, seules les cloches viennent rompre le silence presque monacal qui règne depuis la mort de la Reine hier dans l’après-midi.
Il faudra attendre 14 heures (13 heures à Londres) pour entendre les 96 coups de canon tirés depuis Hyde park, en hommage aux longues et belles années de la Souveraine.
Réunis pour l’occasion, les députés ont commencé leur séance par une minute de silence pour saluer la femme qui fut leur Reine pendant plus de 70 ans. «La reine Elizabeth était la monarque la plus dévouée […] et d’une grande gentillesse», a premièrement salué avec émotion Lindsay Hoyle, président de la Chambre des communes, avant d’apporter son soutien à Charles III et toute la famille royale.
La nouvelle Première ministre a ensuite pris la parole, rendant hommage à «au rocher sur lequel le Royaume-Uni moderne s’est construit». Après avoir présenté son allégeance au nouveau Roi, Liz Truss a conclu : «la Couronne perdure, notre nation perdure et dans cet esprit, ”God save the King”»
Tous les matches de Premier League anglaise du week-end ont été reportés, en signe de respect après le décès de la Reine Elizabeth II jeudi, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué vendredi. «En honneur de sa vie extraordinaire et de sa contribution à la nation, et en signe de respect, la journée de Premier League de ce week-end sera reportée, y compris la rencontre de lundi soir», précise le communiqué.
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Le gouvernement britannique est «uni dans son soutien» au nouveau roi Charles III qui a accédé au trône à la suite du décès de sa mère Elizabeth II, a indiqué Downing Street à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire. «Le cabinet s’est montré uni dans son soutien pour Sa Majesté le roi», a indiqué un porte-parole de la première ministre Liz Truss, précisant qu’un «moment de silence» avait été observé en fin de réunion en mémoire de la défunte souveraine.
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Le président de la République s’est rendu ce vendredi matin à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris. Le président y a signé le registre de condoléances. Le président vient de déposer une rose blanche, symbole du peuple anglais, devant le portrait de la reine.
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Le roi Charles III a quitté le château écossais de Balmoral pour Londres où il doit rencontrer Liz Truss, la première ministre, avant de s’adresser à la nation. Le nouveau souverain et son épouse, la reine consort Camilla, sont sortis en voiture du domaine de la résidence, où s’est éteinte jeudi la monarque après 70 ans de règne.
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La reine du Danemark Margrethe a décidé d’annuler une grande partie des festivités de son jubilé prévu ce week-end à Copenhague après la mort de la reine Elizabeth, a annoncé le palais royal. La souveraine danoise, qui devient avec la disparition de sa lointaine cousine la monarque européenne au plus long règne en cours, devait fêter en fanfare le 50e anniversaire de son arrivée sur le trône. Mais le programme a été amputé de la plupart de ses apparitions publiques, dont une parade devant la foule à travers les rues de Copenhague, selon le nouveau programme diffusé par la cour.
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Dans une vidéo publiée en fin de matinée, le président de la République Emmanuel Macron a rendu hommage à la reine Elizabeth II. «Chers citoyens du Royaume-Uni et du Commonwealth, nous sommes tellement tristes», a commencé le chef de l’État avant de s’exprimer en anglais. «Sa sagesse et sa sympathie nous ont aidés à tracer une voie au milieu des aléas de l’Histoire des 70 dernières années», a-t-il déclaré. «Sa mort nous laisse un sentiment de vide».
Emmanuel Macron a aussi salué les liens forts que la reine entretenait avec la France, à travers son amour de la culture, sa maîtrise de la langue, et «sa profonde affection pour la France». «Aucun autre pays n’a eu le privilège de la recevoir aussi souvent que nous». «Avec elle, la France et le Royaume Uni ne partageaient pas seulement une entente cordiale mais aussi un partenariat loyal, sincère et chaleureux».
L’empereur Naruhito du Japon a salué vendredi les «nombreuses réalisations et contributions» de la reine d’Angleterre Elizabeth II, exprimant aussi sa «profonde tristesse» après sa mort. «J’exprime mon respect et ma gratitude de tout cœur à la reine pour les nombreuses réalisations et contributions qu’elle a faites» durant ses 70 ans de règne, a déclaré Naruhito dans un communiqué transmis par l’Agence impériale japonaise.
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À la cité universitaire internationale, dans le 14e arrondissement de Paris, les étudiants britanniques partagent leurs bons souvenirs de la reine. «Je n’arrive pas à croire qu’elle ne soit plus là. Elle était notre reine depuis tellement longtemps. Elle était un véritable symbole féminin, et ce à travers le monde», partage Rozanna, originaire de Brighton en Angleterre.
Raymond aussi ressent une certaine nostalgie. «Sa disparition est un événement très important. Elle a quand même été femme politique pendant quasiment trois quarts de siècle. Elle a fédéré, donné une vision apolitique de la monarchie. Cela lui donne une force de respect. Mais la vie continue», partage le jeune londonien de 25 ans, étudiant en histoire de l’art à l’école du Louvre.
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Vladimir Poutine ne prévoit pas d’assister aux funérailles d’Elizabeth II, annonce le Kremlin.
La République populaire de Chine compatit au chagrin de la séculaire monarchie britannique. Le président Xi Jinping a transmis vendredi «les sincères condoléances» du peuple chinois suite au décès de la reine Elizabeth II. Un message adressé au nouveau roi Charles III et à son peuple, lu au journal de la télévision d’État CCTV, vendredi. La presse officielle de la seconde économie mondiale a rendu hommage en une à la monarque décédée, avec des photos de sa visite sur la Grande Muraille en 1986 en compagnie de son époux défunt le prince Philip, accueilli alors par Deng Xiao Ping.
La disparition de la monarque domine également la toile chinoise, devenant le thème de discussion principal sur la messagerie Weibo, enregistrant près de trois milliards de vues en quelques heures. La plupart des commentaires exprime des condoléances respectueuses pour une souveraine dont l’aura et la garde-robe rayonnaient jusque dans les rizières de l’Empire du Milieu, même si sa figure y est moins familière qu’en Occident. «Le monde a perdu une vieille dame gentille, élégante, qui a travaillé sans relâche jusqu’au dernier souffle» poste un internaute. Quelques rares commentaires égratignent la statue, saluant le départ «d’un souverain féodal et colonial».
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Le gouvernement britannique a annoncé que le Royaume-Uni entrait en période de deuil national. Celui-ci durera jusqu’au jour des funérailles.
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C’est peut-être l’un des talents les plus méconnus d’Elizabeth II. La reine de Grande-Bretagne maîtrisait parfaitement la langue de Molière qu’elle a pratiquée dans certains de ses discours.
Le président français Emmanuel Macron doit se rendre vendredi matin à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris pour y signer le registre de condoléances après la mort de la reine Elizabeth II la veille, a annoncé l’Élysée. Le chef de l’État, qui a par ailleurs fait parvenir un message au nouveau roi Charles III selon l’Élysée, est attendu à 11h30 à l’ambassade.
Jeudi, à l’annonce du décès de la monarque qui s’est éteinte «paisiblement» à 96 ans, après 70 ans de règne, Emmanuel Macron avait rendu hommage à «une reine de coeur». «La reine aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien», avait-il notamment déclaré dans un communiqué.
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Un registre de condoléances est ouvert à la St George’s Anglican Church, relève notre journaliste Aude Bariéty.
Les Unes des journaux de part et d’autres de la Manche se concentrent sur la mort de la Reine.
«Comme la terrible guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine nous l’a montré, la paix et la liberté en Europe ne vont pas de soi. Mais la reine Elizabeth II a aussi vu que la guerre pouvait être surmontée et a elle-même contribué à en panser les plaies». Frank Walter Steinmeier, président allemand. Olaf Schoz voit dans la reine défunte «un exemple pour des millions, y compris en Allemagne».
Angela Merkel a salué son «sens du devoir, son intégrité morale, son dévouement et sa dignité pendant sept décennies pour le Royaume-Uni, pour l’Europe et pour le monde». «L’Allemagne sera éternellement reconnaissante (à Elisabeth) pour nous avoir tendu la main de la réconciliation après la terreur de la seconde guerre mondiale», a commenté la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.
Distinct du deuil national que doit annoncer le gouvernement britannique, ce «deuil royal», qui débute ce vendredi, sera observé par les membres de la famille royale et le personnel de la monarchie ainsi que les troupes engagées dans les cérémonies. Les funérailles, à l’abbaye de Westminster, sont attendues dans une dizaine de jours, autour du lundi 19 septembre. La reine sera ensuite inhumée dans la chapelle du château de Windsor.
Les résidences royales, dont certaines sont ouvertes au public, comme les musées du palais de Buckingham, Balmoral en Ecosse ou Sandringham dans l’Est de l’Angleterre, vont rester fermées jusqu’aux funérailles, ont précisé les services du nouveau roi Charles III. Les drapeaux y ont été mis en berne et le resteront jusqu’à 08H00 (07H00 GMT) le lendemain de la fin du deuil royal.
96 coups de canon, un pour chaque année de la reine, seront tirés en plusieurs endroits du Royaume-Uni. Les cloches du château de Windsor, de l’abbaye de Westminster et de l’église Saint-Paul sonneront. Charles III doit également rentrer à Londres aujourd’hui avec Camilla, la reine consort, pour rencontrer Liz Truss puis s’adresser à la nation. S’il est roi dès la mort de sa mère, il sera proclamer officiellement demain par le conseil d’accession, constitué de certains membres de la famille royale, du premier ministre et de plusieurs ministres d’État, de deux archevêques de l’Église d’Angleterre, du lord-maire de la City, et des quelque sept cents membres du « conseil privé » du monarque.
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Le prince Harry a quitté le château de Balmoral où sa grand-mère, la reine, a rendu l’âme hier avec un convoi de deux voitures.
La défunte reine Elizabeth II était la première monarque à figurer sur les billets de la Banque d’Angleterre. Dans un communiqué lui rendant hommage, l’organisme indique qu’une «nouvelle annonce concernant ces billets sera faite une fois la période de deuil observée», soit dans dix jours. Durant cette période, les billets «à l’effigie de Sa Majesté la Reine continueront d’avoir cours légal». À partir du 18 septembre, la Banque d’Angleterre pourrait annoncer le remplacement du visage d’Elizabeth II par celui de l’héritier de la couronne, son fils, le roi Charles III.
Le chef de l’État publiera une vidéo en hommage au règne de 70 ans d’Elizabeth II. «Sa Majesté la Reine Elizabeth II a incarné la continuité et l’unité de la nation britannique plus de 70 ans durant. Je garde le souvenir d’une amie de la France, une reine de cœur qui a marqué à jamais son pays et son siècle», avait tweeté Emmanuel Macron hier soir.
Le mot « abdication » est, pour ainsi dire, contraire à la tradition britannique. Maudit, même, depuis que, en 1936, Édouard VIII a décidé de quitter ses fonctions royales, après moins d’un an de règne, afin d’épouser Wallis Simpson, américaine et divorcée. Seul le cas d’incapacité du souverain, défini dans le Regency Act de 1811 (précisément quand George III, pris de folie, avait été remplacé par son fils), prévoit officiellement le retrait d’un monarque, en faveur de la première personne majeure dans l’ordre de succession.
Ainsi, c’est naturellement le prince Charles qui va être roi, sous le nom de Charles III. Là encore, les spéculations selon lesquelles il pourrait céder sa place à son fils aîné, le prince William, plus populaire, sont vaines. L’éternel « stagiaire », comme on le surnomme parfois, a passé sa vie à attendre ce moment. « Alors qu’on lui demandait comment il se préparait à ses responsabilités, il a une fois répondu : “Comme un singe, en regardant mes parents” », confiait Stéphane Bern au Figaro en 2010.
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«Sa Majesté la reine Elizabeth II était une immense icône au service désintéressé pour l’humanité et une figure de proue essentielle non seulement du Royaume-Uni et du Commonwealth, dont le Kenya est un membre éminent, mais aussi du monde entier», a déclaré Uhuru Kenyatta. Il a déclaré avoir «reçu la triste nouvelle (…) avec un grand chagrin et un profond sentiment de perte», rappelant les liens étroits que l’ancienne colonie britannique entretenait avec la reine.
Vincent Auriol était président de la République lorsqu’Elizabeth vint en France pour la première fois. C’était en 1948, elle n’était pas encore reine et représentait son père, Georges VI, à une exposition au Palais Galliera, «Huit siècles de vie britannique à Paris». L’organisation en avait été confiée à un jeune conseiller d’État nommé Georges Pompidou, qui l’accueillera un quart de siècle plus tard comme président de la République. C’est la première fois que la princesse quitte le sol britannique, pour un pays dont elle a appris et aime la langue et qui sera celui qu’elle visitera le plus, hors du Commonwealth, durant son règne.
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Les cheminots et postiers britanniques, qui multiplient depuis plusieurs mois les journées de grèves pour les salaires en pleine crise du coût de la vie, ont annoncé une interruption de leurs mouvements après le décès de la reine Elizabeth II. Le syndicat des transports RMT «se joint à toute la nation pour rendre hommage à la Reine Elizabeth» et le nouvel épisode de la grève des cheminots prévu les 15 et 17 septembre «est suspendu», a annoncé son secrétaire général Mick Lynch dans un communiqué jeudi soir.
Les noms du gouvernement de Sa Majesté («Her Majesty»), du Trésor et des douanes changeront pour devenir ceux de «His Majesty». Ce sera le discours du roi («The king’s speech») et non celui de la reine qui présentera au parlement le programme du gouvernement, ouvrant la session parlementaire. La garde de la reine, immortalisée par les touristes devant le palais de Buckingham, changera aussi de nom. La police ne préservera plus la paix de la reine mais celle du roi et les avocats chevronnés passeront du statut de QC («Queen’s counsel») à celui de KC («King’s counsel»). Les prisonniers ne seront plus détenus au gré de «Her Majesty», mais poursuivront leurs peines d’emprisonnement au gré de «His Majesty» le roi.
Dans l’armée, les nouvelles recrues ne prendront plus «le shilling de la reine», lorsqu’ils s’engagent, comme l’indique la formule. Ils ne devront plus non plus se soumettre aux règlements de la reine. Le nom du «Her Majesty’s Theatre» dans le West End, quartier des théâtres de Londres, où le spectacle «The Phantom of the Opera» est joué depuis 1986, sera également masculinisé. Et ceux qui aspirent à parler anglais avec l’accent le plus chic possible, l’«anglais de la reine» («the Queen’s English») devront désormais s’efforcer de parler comme Charles III : «l’anglais du roi».
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L’hymne national britannique va devenir «God Save the King», avec une version masculinisée des paroles. Une habitude qui sera sans doute difficile à prendre pour les Britanniques, qui entonnent «God Save the Queen» depuis 1952. C’est aussi l’un des deux hymnes nationaux de la Nouvelle-Zélande et l’hymne royal en Australie et au Canada, qui ont leur propre hymne national. Le libellé inscrit dans la couverture intérieure des passeports britanniques, délivrés au nom de la couronne, devra être mis à jour, tout comme le texte similaire qui apparaît à l’intérieur des passeports australiens, canadiens et néo-zélandais. Lorsqu’on lèvera son verre lors de rencontres officielles, il ne faudra plus dire «La reine» mais «Le roi». Dans les îles anglo-normandes, la formule officieuse «La reine, notre duc» prononcée en français au moment de porter un toast deviendra «Le roi, notre duc».
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Le visage du nouveau roi Charles III va commencer à apparaître sur les pièces de monnaie et les billets de banque au Royaume-Uni et dans d’autres pays du monde, remplaçant le profil de la reine Elizabeth II. Son effigie apparaîtra également sur plusieurs autres devises utilisées dans les Caraïbes orientales, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Idem dans les îles anglo-normandes de Jersey, Guernesey, sur l’île de Man ainsi qu’à Gibraltar, Sainte-Hélène et dans les Malouines, îles et territoires contrôlés par la Couronne britannique.
«Depuis son accession au trône le 6 février 1952, la reine Elizabeth II était une caractéristique omniprésente des timbres en Grande-Bretagne. Chaque timbre créé pendant son règne comportait une image de la reine Elizabeth II, généralement sous la forme du portrait de Wilding, du définitif Machin ou de la silhouette Gillick. Sa Majesté a également figuré sur de nombreux timbres créés pour marquer des événements et des anniversaires royaux tels que des anniversaires, des jubilés et des mariages. Cette galerie retrace sa vie en timbres émis tout au long de son long règne», annonce le site de la poste britannique.
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Le site internet, en noir et blanc, de la famille royale ouvre un carnet de condoléances en ligne.
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D’ores et déjà, le prince Charles est entré dans l’Histoire comme le plus vieil héritier du trône. En 2013, on avait déjà noté qu’il venait de battre le record jusqu’ici détenu par Guillaume IV; qui succéda à son frère à l’âge de 64 ans. À l’époque, Charles venait d’avoir 65 ans. Il est aussi l’héritier qui aura attendu le plus longtemps pour régner. Cela faisait soixante-neuf ans qu’il était le premier sur la liste de succession du trône. Le précédent record avait été établi par Edouard VII, qui patienta cinquante-neuf ans avant de succéder à la reine Victoria. Voilà Charles sur le trône, à l’âge de 73 ans.
Le prince de Galles est roi, enfin. Mais rien ne dit qu’il était si impatient de jouer les premiers rôles. D’abord parce que ce jour signifie une heure douloureuse, la mort de sa mère. Ensuite parce que le prince héritier s’est attaché tout au long de sa vie à tracer son propre chemin, embrassant les causes qui lui tenaient à cœur, celle de l’environnement en tête. Lucide, il savait depuis son âge tendre que la route était étroitement balisée, que son destin était un jour de régner. Mais, tout en se gardant de la rébellion, il s’est taillé la plus grande liberté possible dans ce cadre parfois étouffant. «Vous, vous avez de la chance, a-t-il un jour déclaré à Catherine Mayer, journaliste de Time Magazine et biographe du prince, qui a eu longuement accès à lui. Vous n’avez pas une vie programmée d’aussi loin que vous pouvez voir, à chaque minute, chaque jour, chaque année.»
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Le roi Charles III et Camilla, qui ont passé la nuit à Balmoral seront de retour à Londres. Le roi Charles recevra en audience la première ministre Liz Truss, qui aura rencontré deux souverains en quatre jours, du jamais vu. Elle avait été reçue par la reine mardi, qui lui avait demandé de former un nouveau gouvernement. Le roi Charles devrait finaliser les derniers détails des funérailles, la durée du deuil pour la famille royale, et le gouvernement confirmera la durée du deuil national, probablement 12 à 13 jours. Le jour des funérailles sera férié.
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Les drapeaux britanniques seront mis en berne, les cloches sonneront à Londres, et 96 coups de canon devraient être tirés en mémoire de la souveraine. Il y aura une intervention télévisée du nouveau roi Charles III, dont l’horaire n’est pas encore précisé. Enfin, une cérémonie religieuse «impromptue» se tiendra à la cathédrale Saint-Paul à Londres avec la première ministre et des membres du gouvernement.
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Plusieurs événements sportifs prévus vendredi et ce weekend ont été annulés en signe de respect suite au décès de la reine Elizabeth II, à laquelle plusieurs figures du monde sportif ont tenu à rendre hommage. Les responsables des courses hippiques britanniques ont suspendu les compétitions après le décès de la monarque britannique, qui a manifesté une passion intense pour ce sport tout au long de sa vie.
De même que la fédération écossaise de rugby, qui a décidé de suspendre toutes les compétitions domestiques prévues ce weekend, dont le match de préparation au Mondial de l’équipe féminine face à l’Espagne programmé dimanche. Avant cela, l’England and Wales Cricket Board (ECB) avait déclaré que le match de vendredi entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud n’aurait pas lieu.
Le championnat PGA de Wentworth, près de Londres, a lui été suspendu jeudi soir lorsque la nouvelle du décès de la reine de 96 ans a été annoncée et il a ensuite été confirmé qu’il n’y aurait pas de match vendredi. Le Tour de Grande-Bretagne, qui devait s’achever dimanche sur l’île de Wight, a été entièrement annulé après la cinquième étape de jeudi.
A l’annonce de la mort d’Elizabeth II, un immense drapeau britannique a été projeté sur la façade de l’hôtel de ville de Tel Aviv. La Reine n’a jamais régné sur cette partie du monde mais, 74 ans après la fin du mandat anglais au Proche Orient et le départ des derniers Tommies de Jérusalem, les Israéliens ont tenu à honorer sa mémoire. À quelques semaines de nouvelles élections, dans ce pays marqué par une instabilité politique chronique, la longévité de son règne prend en effet un relief particulier. Dans un communiqué publié à l’annonce de sa mort, le président israélien Isaac Herzog rappelait ainsi que «au cours de son long et important règne, le monde a changé radicalement, mais la Reine est restée une icône de stabilité, de responsabilité dans l’exercice du pouvoir ; un exemple de moralité, d’humanité et de patriotisme»
Le premier ministre Yair Lapid a également envoyé un message de condoléances à la famille royale d’Angleterre. Sur Twitter, il assure qu’elle laissera «un héritage inégalable de leadership et de service».
Benyamin Netanyahou, le leader du Likoud qui est de retour dans la course aux prochaines élections législatives mais reste empêtré dans plusieurs affaires de corruption, a également publié un cours message afin de saluer «ce phare d’intégrité».
Dans son édition du vendredi, le journal Haaretz saluait aussi la Reine en rappelant, au pied d’une immense photo d’Elizabeth en tenue vert émeraude, que sa principale réussite, en sept décennies de règne, était de n’avoir jamais fait d’usage déplacé de ses prérogatives royales «pas même quand les politiques le lui demandaient. De Winston Churchill à Truss, qui avait à peu près la moitié de l’âge de la reine, Elizabeth n’a jamais oublié que son royaume était une démocratie», conclut le quotidien.
«La Grande Bretagne et le Commonwealth viennent de perdre leur souveraine. Au cours de son long règne, Sa Majesté la Reine Élizabeth II sut gagner le cœur de ses sujets et incarner les vertus britanniques», a fait savoir Louis de Bourbon, descendant direct de Louis XIV et héritier du trône des Lys. «Chef de la maison de Bourbon, je m’associe à l’hommage unanime rendu à la reine et adresse mes plus sincères condoléances à Sa Majesté le Roi Charles III ainsi qu’aux princes et princesses de la famille royale britannique que j’assure de mes prières», a-t-il poursuivi.
Le premier ministre japonais Fumio Kishida a déploré vendredi une «grande perte» pour la communauté internationale après le décès de la reine Elizabeth II, exprimant sa «profonde tristesse». «La disparition de la Reine, qui a mené le Royaume-Uni à travers des périodes agitées dans le monde, est une grande perte non seulement pour le peuple britannique mais aussi pour la communauté internationale», a déclaré Fumio Kishida. La reine Elizabeth II «a régné pendant 70 ans, le plus long règne de l’histoire, et joué un rôle extrêmement important pour la paix et la stabilité mondiales», a dit le dirigeant nippon. Le Japon va mettre ses drapeaux en berne en hommage à la monarque décédée, a annoncé le porte-parole du gouvernement nippon, Hirokazu Matsuno.
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Les larmes commençaient à couler hier soir au sein de la foule amassée devant le palais de Buckingham, à Londres. «Oh no!», entend-on dans la foule quand l’information du décès de la Reine tombe, avant que l’hymne national God save the King ne résonne.
«Nous sommes venues lui rendre hommage. Elle était comme une grand-mère pour la nation. Elle était notre conscience. C’est une perte énorme», dit à l’AFP Sophie, une Anglaise de 27 ans venue avec une amie. «Je me sens triste bien sûr. Elle a été présente toute ma vie. Elle représente beaucoup pour nous tous. Personne ne sait ce qu’il va advenir sans elle», commente Lukas Baskow, un Anglais de 26 ans.
Joshua Ellis, un Londonien de 24 ans, n’arrive pas à retenir ses larmes. «Je sais bien qu’elle avait 96 ans, mais cela n’empêche pas d’être choqué. Elle est dans nos cœurs. (…) Elle représentait aussi un lien avec ma grand-mère, qui était une grande fan et est décédée l’an dernier». Pour Suzan Antonowicz, «c’est comme perdre un membre de sa famille».
«Nous l’avons connue toute notre vie. Elle est la mère de la nation. Elle a été héroïque dans tellement de situations. Mon respect pour elle est immense, mais mon amour est encore plus grand. nous la pleurerons pendant des années», ajoute cette Anglaise.
Et le nouveau roi, Charles III? «À ce moment précis, c’est un fils qui pleure sa mère. Mais il a beaucoup de talent. J’ai beaucoup d’espoir», dit encore Suzan Antonowicz.
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Le souverain pontife, «profondément attristé», dit prier pour la défunte souveraine Elizabeth II, rendant hommage «à sa vie de service indéfectible» et à «son exemple de dévouement au devoir». Le pape François a présenté ses «sincères condoléances» à la famille royale et à la population britannique.Tout en envoyant ses prières au nouveau roi, Charles III.
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De nombreux taxis londoniens, les fameux «black cabs», on afflué jeudi soir devant Buckigham Palace pour saluer la mémoire de la défunte reine Elizabeth II.
«Une vie de service», peut-on lire en Une du Times ce vendredi matin.
«Nos coeurs sont brisés», titre le Daily Mail ce vendredi matin en Une de son édition spéciale.
«Nous vous avons aimée Madame», titre l’édition du Sun de ce vendredi.
Le Daily Telegraph a retenu une citation de la reine Elizabeth II en Une de son édition spéciale ce vendredi : «Le chagrin est le prix que nous payons pour l’amour».
«Merci» titre sobrement le journal britannique Mirror en Une de son édition de vendredi.
Encore plus sobre, la Une du Financial Times de vendredi: «Elizabeth II 1926-2022″
Le Guardian a fait le même choix de photo que le Times pour sa Une de vendredi. De même que le Daily Star, ou encore i.
Cette photo restera comme la toute dernière image publique d’Elizabeth II : le 6 septembre, la Reine s’apprête à recevoir la nouvelle première ministre Liz Truss dans son château de Balmoral, en Écosse.
Emmanuel Macron a rendu jeudi hommage à Elizabeth II, saluant «une reine de cœur» qui a été «une amie de la France» dont elle a connu 10 présidents au cours de ses 70 ans de règne. «La reine aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien», a réagi le président dans un communiqué publié peu après l’annonce de son décès, à l’âge de 96 ans. «Le peuple français aussi porte son deuil», a-t-il ajouté en précisant qu’il adressait à «Sa Majesté le Roi» Charles III, «à la famille royale, au gouvernement de Sa Majesté et au peuple britannique le témoignage de son amitié séculaire et de sa tristesse».
En signe de recueillement, la présidence a placé un drapeau britannique sur le perron de l’Élysée et mettra les drapeaux en berne vendredi et le jour des obsèques. Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n’a pas eu l’opportunité d’accueillir Elizabeth II à l’Élysée mais il l’a saluée à trois reprises au Royaume-Uni: le 5 juin 2019 pour le 75ème anniversaire du Débarquement à Portsmouth, le 3 décembre 2019 au palais de Buckingham en marge d’un sommet de l’Otan, puis le 11 juin 2021 en Cornouailles pour le sommet du G7.
Le 2 juin, le chef de l’État avait rendu un vibrant hommage à Elizabeth II pour son jubilé de platine marquant ses 70 ans de règne. «Vous êtes le fil d’or qui lie nos deux pays, la preuve de l’amitié indéfectible entre nos nations», avait-il déclaré dans un message adressé en anglais à la souveraine. «Vous êtes notre amie» et «une source de sagesse pour les dirigeants de nos deux pays», avait-il ajouté, dans un contexte de tensions entre Paris et Londres sur fond de Brexit.
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La une du Figaro de ce jour.
Le président chinois Xi Jinping a présenté vendredi ses «sincères condoléances» au Royaume-Uni suite au décès de la reine Elizabeth II, qu’il a qualifiée de «grande perte pour le peuple britannique», selon un média d’État. «Au nom du gouvernement et du peuple chinois ainsi qu’en son nom propre, Xi Jinping a exprimé ses profondes condoléances» dans un message transmis au nouveau roi Charles III, a indiqué la télévision publique CCTV.
«J’attache une grande importance au développement des relations entre la Chine et le Royaume-Uni et je suis prêt à travailler avec le roi Charles III» afin de «promouvoir le développement sain et stable des relations bilatérales dans l’intérêt de nos deux pays et de nos deux peuples», a par ailleurs indiqué Xi Jinping.
Les défis sont considérables pour Charles qui devient roi à 73 ans, avec une popularité bien plus faible que sa mère et que son héritier, le prince William. Il hérite d’un royaume qui broie du noir face à la grave crise économique et sociale et à l’unité fissurée par le Brexit, aux velléités d’indépendance et aux tensions communautaires en Écosse et Irlande du Nord, et aux soubresauts politiques avec l’arrivée à Downing Street d’un quatrième premier ministre en six ans. À Balmoral auprès de sa mère lorsqu’elle s’est éteinte «paisiblement» jeudi après-midi, rejoint au fil de la journée par ses trois frères et sœur ainsi que ses deux fils, le nouveau souverain va rentrer à Londres vendredi.
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Une fois rentré à Londres avec Camilla désormais reine consort, le nouveau roi va s’adresser pour la première fois aux Britanniques à la télévision, dans un message enregistré à l’avance et diffusé dans la soirée. Il doit aussi s’entretenir avec la première ministre Liz Truss, dont l’intronisation mardi par Elizabeth II a constitué le dernier acte constitutionnel d’une vie dédiée jusqu’au bout à son rôle. Charles était devenu beaucoup plus présent ces derniers mois, remplaçant de plus en plus souvent, avec son fils aîné William, sa mère en raison de ce que le palais avait qualifié de problèmes de mobilité. Il s’est exprimé une première fois jeudi soir dans un communiqué pour faire part de la «très grande tristesse» de sa famille après le décès «d’une souveraine chérie et d’une mère bien aimée: je sais que sa perte sera profondément ressentie dans tout le pays, les royaumes et le Commonwealth, ainsi que par d’innombrables personnes dans le monde entier», a-t-il ajouté.
Dans la journée, 96 coups de canon seront tirés de plusieurs endroits dans le pays et les cloches de Saint-Paul, l’abbaye de Westminster et au château de Windsor vont retentir. Charles III doit être ensuite proclamé officiellement roi samedi par le conseil de succession, réuni au palais de Saint-James à Londres.
Le roi Philippe de Belgique et son épouse la reine Mathilde ont rendu hommage lundi à la défunte, « une monarque d’exception qui a profondément marqué l’Histoire », faisant preuve « de dignité, de courage et de dévouement tout au long de son règne ». « C’est avec une énorme tristesse que nous avons appris le décès de Sa Majesté la Reine Elizabeth II. C’était une personnalité hors du commun », ont-ils réagi sur les réseaux sociaux, en adressant leurs « plus sincères condoléances à la Famille royale et au peuple britannique ».
Les familles royales belges et britanniques étaient proches. Léopold Ier de Belgique était l’oncle de la reine Victoria à laquelle il rendait visite très régulièrement à Londres, logeant dans la Belgian suite de Buckingham Palace. On retiendra surtout le lien fort qu’avaient su nouer Elizabeth II et le roi Baudoin. L’un comme l’autre sont montés sur le trône très jeunes et à quelques mois d’intervalles seulement. Elizabeth II s’était même rendue aux funérailles de l’ex-roi des Belges, le 7 août 1997 à Bruxelles, faisant-là une entorse au protocole royal britannique qui impose au monarque de se faire représenter aux funérailles de chefs d’État étrangers. C’est la seule et unique fois qu’Elizabeth II a dérogé à cette règle. À la mort du roi Baudoin, elle était devenue la doyenne des monarques européens.
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Le drapeau américain qui flotte au-dessus de la Maison-Blanche a été mis en berne en hommage à Elizabeth II jeudi après-midi à l’annonce de sa mort. La même mesure a été prise sur tous les édifices publics à Washington et dans tous les États-Unis, ainsi que sur les ambassades et les navires américains à travers le monde. Ce rare hommage à un chef d’État étranger a été ordonné par Joe Biden, qui a salué la mémoire de la souveraine, qu’il avait rencontrée pour la première fois alors qu’il était sénateur en 1982. « Sa Majesté la reine Elizabeth II était plus qu’un monarque. Elle a défini une époque », a dit le président américain dans un communiqué. « Elle était une femme d’État d’une dignité et d’une constance sans pareil, qui a renforcé l’alliance étroite entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis…Les sept décennies de son règne historique ont été le témoin d’une ère de progrès humain sans précédent. Son legs restera gravé dans les pages de l’histoire britannique et de notre monde ».
Donald Trump a aussi rendu hommage à la reine d’Angleterre. « Melania et moi chérirons toujours les moments passés avec la Reine et n’oublierons jamais la généreuse amitié de Sa Majesté, sa grande sagesse et son merveilleux sens de l’humour. Quelle grande et belle dame elle était – il n’y avait personne comme elle ! »
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“London Bridge is down” était le nom de code donné au plan prévoyant les jours après la mort de la Reine. Tout d’abord, le médecin personnel de la Reine, Huw Thomas, a constaté le décès, puis a décidé des informations à communiquer au public. Ensuite, le secrétaire privé de la Reine, Sir Christopher Geidt, transmet l’information grâce à une ligne privée sécurisée à Liz Truss, la première ministre. Après cet appel, les 15 royaumes du Commonwealth dont Elizabeth II est aussi la souveraine en sont informés, puis le public.
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Après l’annonce de la mort aux agences de presse, un valet de chambre en tenu de deuil se rendra aux portes du palais de Buckingham pour annoncer une période de deuil de 10 jours. Le site internet du palais de Buckingham affichera une page noire, comme pour la mort du prince Philip. Les cloches des 16.000 églises du Royaume-Uni vont sonner de concert durant une heure, avec un son sourd prévu à cet effet.
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Puisque la Reine est morte à Balmoral, l’opération Unicorn sera déclenchée, prévoyant le transport de son corps par train royal jusqu’à Londres. Quatre jours après la mort de la Reine, son corps reposera au Westminster Hall pendant cinq jours 23h sur 24, jusqu’à ses funérailles. Neuf jours après son décès, une procession du palais de Buckingham jusqu’à l’abbaye de Westminster sera organisée. Il est planifié pour accueillir au moins un million de personnes. Le jour des funérailles sera férié, les magasins et le marché boursier seront fermés.
Le prince Charles, devenu roi immédiatement après la mort de sa mère, sera proclamé au palais de Saint-James au lendemain du décès, puis entamera trois jours après une visite en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du Nord. Il s’adressera à la nation avant son départ.
Elizabeth II est morte hier à l’âge de 96 ans dans son château de Balmoral, a annoncé la famille royale. Les dates de l’enterrement et du couronnement du prince Charles n’ont pas encore été annoncées.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à la mort d’Elizabeth II, reine du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth.
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S.T.O.P.
Nous sommes français, c’est pas notre reine
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C’est le concours des hommages qui tombent à plat. Mention spéciale à Brigitte Macron et à son mari.
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Enfin, disons le plutôt honnêtement et clairement: “pour servir à rien mais ça va continuer à vous coûter du pognon, vous, pauvres de la Plèbe. On s’en tape, nous ont a des (un) pianos en or doré dans le living.”
«Notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe», a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz, sur fond de guerre en Ukraine.
Les dirigeants russe et indien se sont rencontrés à l’occasion du sommet des dirigeants de l’Organisation de coopération de Shanghai.
LE POINT SUR LA SITUATION – Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d’organisations internationales.
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Mort d’Elizabeth II : Charles III promet de servir les Britanniques toute sa vie
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