Pour briller à la Coupe du monde il faut du talent, bien sûr, mais un peu de vice voire de méchanceté aussi, à l’image d’Harald Schumacher ou de Luis Suarez.
Pour briller à la Coupe du monde il faut du talent, bien sûr, mais un peu de vice voire de méchanceté aussi, à l’image d’Harald Schumacher ou de Luis Suarez.
Le onze des “bad boys”:
Harald Schumacher – Fabio Cannavaro, Slaven Bilic, Marco Materazzi – Khalid Boulahrouz, Nigel De Jong, Roy Keane, Deco – Maradona, Luis Suarez, Zinédine Zidane
– Schumacher et les dents de Battiston –
Elles sont sur la pelouse, les dents du défenseur français, percuté de plein fouet hors de sa surface par le gardien allemand Harald “Tony” Schumacher lors d’une demi-finale du Mondial-1982 à Séville qui fit pleurer la France (3-3, 5 t.a.b. à 4). Schumacher, pas même sanctionné d’un coup franc, reste sur le terrain pour arrêter les tirs français, mais perdra deux finales de rang (1982 et 1986).
– Cannavaro-Materazzi, charnière à l’italienne –
Fabio Cannavaro (à gauche) et Marco Materazzi (au centre) célèbrent Zinedine Zidane l’ouverture du score de l’Italie en finale de la Coupe du monde 2006 face à la France le 9 juillet 2006 à Berlin
DANIEL GARCIA – AFP/Archives
La défense centrale italienne Marco Materazzi-Fabio Cannavaro a survolé le Mondial-2006, jusqu’à la victoire finale contre la France. Materazzi fait “péter les plombs” au Français Zinédine Zidane, exclu pour lui avoir donné un violent coup de tête au poitrail (110e). Cannavaro, intraitable, tacle lourdement Thierry Henry dès la première minute de la finale, sans être averti.
– Cinéma Bilic –
Le vice du Croate Slaven Bilic est cinématographique. Effleuré au visage par le Français Laurent Blanc lors de la demi-finale 1998, il s’écroule à terre en se tenant le visage et obtient un carton rouge pour le défenseur français, qui manquera la finale triomphale. Mais à dix, les Bleus résistent et battent la Croatie (2-1).
– Boulahrouz, Deco, “la bataille de Nuremberg” –
Khalid Boulahrouz côté néerlandais et Deco côté portugais symbolisent l’horrible “bataille de Nuremberg”, 8e de finale du Mondial-2006. Ce jour-là l’arbitre russe Valentin Ivanov distribue un record de 16 jaunes et 4 rouges! Boulahrouz est averti pour un gros tacle sur la cuisse de Cristiano Ronaldo (7e minute), puis un coup de coude au visage de Luis Figo (63e). Deco lui voit jaune pour un tacle en retard de trois mètres sur John Heitinga (73e) puis pour s’être emparé du ballon à la main devant Philipp Cocu (79e) avant de se rouler par terre.
– Karaté De Jong –
Pied en avant, Nigel de Jong (à droite) agresse l’Espagnol Xabi Alonso sous les yeux de Mark van Bommel (à gauche) le 11 juillet 2010 en finale de la Coupe du monde au Soccer City Stadium de Soweto, en Afrique du Sud. Le Néerlandais écopera d’un carton jaune, l’Espagne gagnera 1-0 en prolongation
CARL DE SOUZA – AFP/Archives
Nigel De Jong (Pays-Bas) s’est fait connaître du monde entier pour un tacle pied en avant dans le buffet de Xabi Alonso lors de la finale 2010, perdue par les “Oranje” devant l’Espagne (1-0 a.p.). Son carton jaune (28e) a donné le ton du match, où les Pays-Bas recevront neuf jaunes et un rouge (Heitinga) et l’Espagne cinq.
– Roy Keane, langue acide –
L’Irlandais Roy Keane a régulièrement défrayé la chronique des faits divers de Premier League, notamment en brisant volontairement les ligaments et la carrière d’Alf-Inge Haaland, le père d’Erling. Il a marqué l’histoire de la Coupe du monde pour s’être auto-exclu du Mondial-2002 en insultant le sélectionneur Mick McCarthy. Keane a raconté plus tard lui avoir dit: “Tu n’étais qu’un joueur de merde, tu es encore pire comme sélectionneur (…) branleur, manager de merde (…) Va te faire foutre, et ta Coupe du monde avec!”
– Maradona, ange et démons –
Diego Maradona est un génie. Du bien et du mal à la fois… En 1986, l’Argentin ouvre le score contre l’Angleterre du plus célèbre but de la main de l’histoire du football, qu’il baptisa lui-même “la main de Dieu”. Mais il avait déjà fait preuve de vice en étant exclu contre le Brésil quatre ans plus tôt pour un violent coup de pied dans les testicules de Batista. Et en 1994 il est exclu du tournoi pour soupçons de dopage.
– Suarez, ongles et dents –
Le défenseur italien Giorgio Chiellini (allongé au sol) vient de se faire mordre l’épaule par Luis Suarez le 24 juin 2014 à la Dunas Arena de Natal lors de la phase de poule de la Coupe du monde aux Etats-Unis. L’Uruguayen sera loudement sanctionné après la compétition
JAVIER SORIANO – AFP/Archives
Luis Suarez a défrayé deux fois la chronique des scandales en Coupe du monde. En 2010, sa main volontaire sur sa ligne lui vaut un rouge mérité, mais qualifie l’Uruguay, puisque le Ghana manque le penalty de la gagne qui s’en suit et perd finalement aux tirs au but (1-1 a.p., 4-2 t.a.b.). En 2014, il mord l’épaule de Giorgio Chiellini mais son “crime” reste impuni lors du match décisif contre l’Italie, gagné 1-0. En revanche il écope après coup d’une très lourde suspension.
– Janus Zidane –
Dieu du football aux deux visages, Zinédine Zidane est célébré pour ses gestes de classe, mais il est aussi le seul joueur exclu deux fois en Coupe du monde, avec le Camerounais Rigobert Song. En 1998, il essuie ses crampons sur le Saoudien Fuad Amin (70e) et prend deux matches de suspension. En 2006, il quitte la finale sur son fameux coup de boule sur Materazzi (110e), le dernier geste de sa carrière de joueur.
Par Emmanuel BARRANGUET / Paris (AFP) / © 2022 AFP
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Crédit photos : ©Sud Radio / Pierre Olivier