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À seulement 20 ans, Louis Le Brun enchaîne les titularisations à l’ouverture avec Castres. Formé à Hyères et passé par le RCT, le neveu de Yann Delaigue va vivre un match particulier ce samedi après-midi au stade Mayol.
Cinq matchs, quatre titularisations: pensiez-vous autant jouer en ce début de saison?
Autant non, mais je m’étais préparé en sachant que Benjamín Urdapilleta serait avec l’Argentine en début de saison, et ç’a finalement bien tourné pour moi. Je suis content d’avoir pu jouer, je me suis bien senti et j’ai pris de l’expérience. Puis j’ai pu rejouer à l’ouverture, ce qui n’était plus le cas depuis deux ans. J’aime cette responsabilité, je trouve des automatismes.
N’est-ce pas dur, à 20 ans, d’avoir les clés d’une attaque de Top 14? Arrivez-vous à vous imposer?
J’ai toujours aimé décider de ce qu’allait mettre en place l’équipe et avoir des responsabilités. Puis parler, c’est indispensable. Si tu ne t’imposes pas dans un milieu comme celui-là, tu te fais marcher dessus et tu n’es pas respecté (sourire). C’est donc important de savoir se faire entendre et d’assumer ses choix.
Le staff vous a-t-il fait des retours positifs?
Ils m’ont dit qu’ils étaient plutôt contents, même si je peux encore mieux faire. Je dois m’aguerrir et essayer de continuer ma progression. Mon jeu? Je dirais que je suis plutôt un bon défenseur et j’aime attaquer la ligne, sachant que j’ai un profil assez lourd (1,91m, 97kg), mais je dois encore progresser au pied.
Quels sont vos modèles?
Les joueurs un peu fantasques, comme Finn Russell ou Owen Farrell, qui peut jouer en 10 comme en 12, et qui sait tout faire. Je m’inspire plutôt des joueurs qui attaquent la ligne. Enfin, j’ai toujours eu l’exemple de mon oncle, qui fait partie de mes modèles.
Justement, quel rapport entretenez-vous avec votre oncle, Yann Delaigue?
On est très proches, même si c’est vrai qu’on parle énormément de rugby. On s’appelle après tous les matchs, et on se voit le plus souvent possible. Il me conseille, il est plutôt exigeant. S’il me disait que tout était parfait, ça ne me ferait pas avancer.
C’est la première personne que vous appelez après les matchs?
Non, j’appelle d’abord mes parents (rires). Mon papa n’a pas été pro, mais il connaît très bien le rugby et il a notamment évolué à Hyères-Carqueiranne, donc c’est lui que j’ai en premier. Je débriefe ensuite avec Yann.
On n’a pas vraiment besoin de vous demander ce qui vous a mené au rugby plus jeune…
Depuis que je suis né, c’est rugby, rugby, rugby: on regarde les matchs, on joue entre cousins, on discute, on refait le match (sourire). J’ai toujours été passionné. J’ai démarré à quatre ans et demi au RCH, le club d’Hyères, avant qu’il ne devienne le RCHCC. Ensuite, j’ai rejoint le RCT à 13 ans, en 2015. J’y suis resté cinq ans, jusqu’en Crabos deuxième année, puis je suis parti à Castres en 2020. De la génération actuelle, j’ai notamment joué avec Jules Coulon.
Pourquoi être parti avant les Espoirs et le moment où vous auriez pu espérer toucher du doigt le groupe pro?
J’ai rejoint Castres très jeune car j’avais envie de partir. Pas uniquement au niveau du rugby, je voulais aussi prendre mon indépendance, découvrir une nouvelle région et grandir dans la tête en quittant le domicile de mes parents. Puis pour le rugby, il y avait Louis Carbonel et Anthony Belleau… Je considérais que ma chance serait difficile à saisir.
A posteriori, et sachant qu’aujourd’hui les deux ne sont plus au RCT, avez-vous regretté de ne pas être resté pour tenter votre chance?
Pas une seule seconde. Je pense avoir pris la bonne décision de quitter Toulon, et je suis heureux à Castres.
Mais n’est-ce pas le rêve de jouer en pro dans son club formateur? Quitte à s’envoler vers 22, 23 ans?
Si, évidemment. Je comprends que mon choix ait pu surprendre, mais j’avais ce désir de m’émanciper. À l’époque, je n’avais pas d’agent, j’ai donc discuté avec mon père, mon oncle, ma famille, et c’était une démarche saine. Pourquoi Castres? Car je n’avais pas vraiment d’autre proposition et que le club m’a montré un intérêt sincère. Mon oncle, qui a joué là-bas deux ans [de 2004 à 2006, Ndlr] m’a dit qu’il fallait foncer.
Votre tête vous envoie à Castres, mais votre cœur n’est-il pas partagé à ce moment-là?
Au début, j’ai eu des doutes. Quand tu pars d’un endroit où tu as vécu 18 ans, alors que tu n’étais jamais parti de chez tes parents, c’est forcément compliqué. Je me suis posé des questions, mais finalement, j’ai rencontré des mecs super à Castres et les choses se sont faites assez vite.
Enfin, comment appréhendez-vous ce match particulier?
Le RCT est un club qui m’a fait rêver enfant, j’allais à Mayol quand j’étais plus petit et je suis impatient de voir comment c’est… Je suis toujours les résultats, car forcément, j’ai longtemps été fan du RCT, un club qui a une place dans mon cœur. Enfin, concernant le stade, il faut déjà savoir que je suis Toulonnais mais que je n’ai jamais joué à Mayol. Du moins pas depuis les tournois quand tu as 11-12 ans (rires). Ce sera donc une première pour moi. Ça ne changera rien pendant le match, mais ça me fera bizarre d’entendre le pilou pilou de l’autre côté (sourire). En revanche, j’espère pouvoir prendre le temps de profiter après, d’aller voir ma famille qui sera en tribune.
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