Le ton est monté d’un cran. La voix forte, le regard perçant, Florian Grill a tapé du poing sur la table, ce vendredi matin, dans une salle du stade Charléty (Paris XIIIe). Le président de la Ligue Ile-de-France de rugby, chef de l’opposition au sein de la Fédération française, n’a pas mâché ses mots. « L’image de la FFR est plus dégradée que jamais, que ce soit en France ou à l’international, a tonné le leader du collectif Ovale Ensemble, soutenu par des personnalités du monde du rugby comme Abdelatif Benazzi, Jean-Marc Lhermet ou Philippe Spanghero. Les révélations de l’Equipe montrent un désastre autour de France 2023 (organisateur de la Coupe du monde qui aura lieu du 8 septembre au 28 octobre) et de sa gouvernance par la FFR. Celles du Parisien avec le scandale de la billetterie ajoutent encore au trouble. Il nous paraît essentiel que cette Fédération qui part à vau-l’eau soit reprise en main. »
L’occasion se présente dès la semaine qui vient sous la forme d’un référendum. Les clubs affiliés à la FFR et habilités à participer au scrutin, de lundi à jeudi midi, peuvent donc se prononcer sur le maintien ou non de Patrick Buisson comme président délégué de la FFR. Ce dernier a été désigné par Bernard Laporte, mis en retrait de sa fonction de président après sa condamnation pour corruption et trafic d’influence en première instance (il a fait appel dans la foulée) le 13 décembre 2022 par le tribunal de Paris.
« Personne ne comprend qu’un président condamné en première instance puisse choisir son successeur, souligne Florian Grill. Si le oui l’emporte, nous serons respectueux de la décision des clubs mais si c’est le non, il appartiendra au comité directeur de la FFR d’être respectueux à son tour de l’intérêt supérieur du rugby et surtout d’être responsable. Il devra organiser des élections générales. »
Et aller vite afin d’éviter une trop grande confusion à l’approche du Mondial. « C’est tout à fait possible en six semaines seulement, précise Grill. Vendredi prochain, pour entériner les résultats, il y aura un comité directeur où s’est invitée la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Si le non l’emporte, personne ne comprendrait que le comité directeur nous propose un autre candidat et un nouveau vote le mois suivant. »
Le référendum s’annonce donc déterminant. En cas de oui, l’équipe dirigeante restera en place, jusqu’en 2024, ou 2025 si les prochaines élections sont repoussées en raison de l’organisation des Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août 2024). En cas de non, il lui sera en revanche très difficile de résister à la pression conjuguée du ministère et de l’opposition. « Nous sommes très confiants parce que nous avons le retour de nos relais au sein des clubs, ajoute Florian Grill. Mais nous sommes inquiets sur la sécurisation de ce vote électronique. Nous n’avons aucune garantie pour le moment. Nous voulons une totale transparence. »
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