Publié le 09/11/2022 à 09h00
Fabien Agrain-Védille
France-Nouvelle Zélande, l’affiche de rêve. Seize ans après sa première organisation en France, la Coupe du monde de rugby sera de retour l’an prochain. Le 8 septembre 2023, les Bleus affronteront les Blacks lors du match d’ouverture au Stade de France, à Saint-Denis. Pour l’occasion, depuis le 21 juillet, un train parcourt la métropole, pour faire découvrir ce sport au plus grand nombre. Le convoi effectue ce mercredi 9 novembre, à Nevers, un dernier arrêt, avant de rejoindre Paris.
Le train de la Coupe du monde de rugby en gare de Nevers mercredi 9 novembre : voici le programme ! 
Des jeux gonflables, des expositions, une boutique officielle… seront installés sur le parvis de la gare SNCF. Des équipes des quatre coins du globe seront mises à l’honneur. Ainsi que des projets comme Rugby au Cœur, Campus 2023, Mêlée des Chœurs, XV de la Gastronomie…
Le train de la Coupe du monde va au-delà de la présentation de la compétition. Il contribue à développer l’image du rugby sur l’ensemble du territoire français et il peut servir à inciter davantage d’enfants à découvrir ce sport. Une discipline qui, d’ailleurs, peine à se faire une place dans la Nièvre.
Le département ne compte que sept clubs, la plupart concentrés le long de la Loire. Il n’y en a aucun, par exemple, dans le Morvan. Plusieurs associations sportives se déplacent néanmoins dans cette zone et dans d’autres, pour proposer une pratique aux plus jeunes. 
C’est compliqué de trouver des jeunes. La Nièvre n’est pas une terre de rugby. 
Depuis septembre, une nouvelle école de rugby occupe les terrains de Corbigny. « La mairie voulait créer quelque chose. On a donc monté ce club pour former les jeunes », explique Patrick Ducouret. Ancien membre du Comité directeur du rugby en Île-de-France, il s’est tourné, une fois à la retraite, vers les terres nivernaises, d’où sa femme est originaire. Après trois journées de portes ouvertes, en juin, qui ont attiré du monde, le Rugby Corbigny a réuni une quinzaine d’enfants pour porter les couleurs jaune et bleu.
« On a eu la chance d’avoir des parents qui ont tout de suite répondu présent. Trois ont décidé de devenir éducateurs », se réjouit le président. Au final, la motivation des adultes a permis à l’association d’avoir un éducateur pour deux ou trois enfants à sa disposition. « C’est bien, car si quelqu’un n’est pas là, on a du monde derrière à la rescousse. »
premium À Corbigny, un nouveau club de rugby est né
Pour permettre au plus grand nombre d’être présent, le choix s’est porté sur des entraînements le mardi soir. Car « le mercredi après-midi, ils travaillent », décrypte Patrick Ducouret.
Les jeunes de Corbigny et de Clamecy s’entraînent ensemble pendant les vacances scolaires. Sur le terrain, Jules a enfilé un maillot de l’équipe de France. Un coq rouge brodé sur le cœur, le garçon de 13 ans se défoule sur le gazon. Il suit les performances des équipes nationales féminine et masculine. Surtout, il espère voir le train de la Coupe du monde.
C’est simple : plus on parle de rugby, plus les gens l’essaient
Patrick Ducouret (Président de Rugby Corbigny)
Malgré la présence d’un club en deuxième division professionnelle, la Nièvre n’est pas une terre de rugby, selon ce jeune observateur. « C’est compliqué de trouver des jeunes, ce n’est pas une terre de rugby », confirme Patrick Ducouret. Pas très loin, le père d’une jeune joueuse donne le même avis.
Un autre abonde : « Quand certains disent que la Nièvre est une terre de rugby, c’est faux. C’est le cas seulement à Nevers et dans ses alentours, c’est tout ». Le faible nombre d’équipes dans le département est le marqueur le plus évident. Mais il n’empêche pas d’espérer des jours meilleurs.
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Patrick Ducouret souhaite voir de plus en plus de jeunes se tourner vers ce sport. Il compte sur la médiatisation de la tournée d’automne (les matches des équipes de l’hémisphère sud sur le sol européen, qui ont débuté le week-end dernier), de la Coupe du monde féminine (qui va s’achever en Nouvelle-Zélande le week-end prochain), du Tournoi des VI Nations (qui se déroule à la fin de l’hiver).
Les résultats de l’équipe de France masculine, constante dans la haute performance depuis maintenant trois saisons, pourraient aider le rugby à gagner en popularité. Et il y a surtout la prochaine Coupe du monde, en France. C’est le moyen idéal pour séduire de nouveaux pratiquants.
« On espère que cela va ramener du monde. C’est simple : plus on parle de rugby, plus les gens l’essaient », résume Patrick Ducouret.
Sur le terrain de La Tambourinette, à Clamecy, Justine a enfilé sa tenue de l’USON : « J’aime le rugby. C’est mon sport préféré. Papa, il aime bien. Je n’aime pas le foot contrairement à mon frère. Il a repris le rugby. Moi, je suis forte ».
Balle en main, elle s’amuse, du haut de ses 6 ans, à marquer des essais… à sa manière. Si la petite avoue ne pas vraiment suivre les Bleus, elle esquisse un large sourire à la mention de l’équipe neversoise. Son père intervient : « On essayera d’aller voir le train de la Coupe du monde à Nevers. On a souhaité déjà y aller à Dijon ». Patrick Ducouret est sur le coup : « On emmènera les jeunes à la gare ».
Le dernier mot est pour Michel Gelot, président du comité départemental de rugby. « On a davantage de jeunes », constate-t-il. Il n’y a pas de cause unique à cet embryon de succès, même s’il suspecte que les performances des Bleus ne doivent y être pour rien. La bande à Antoine Dupont redore l’image du rugby français, c’est une certitude. Jusqu’à avoir un impact sur la formation ? C’est possible.
Pour Michel Gelot, tout un ensemble de mesures, et surtout l’image positive que renvoie le rugby participent au phénomène. « Nevers, on les voit régulièrement à la télévision, par exemple », souligne-t-il. Si la Nièvre n’est pas vraiment une terre de rugby, les choses pourraient bien évoluer.
Un ticket pour la Coupe du monde
Derrière une vitrine, la coupe des coupes brille sous les lampes du train de la Coupe du monde. Webb Ellis, du nom du créateur du rugby, est du voyage. Les amateurs, ou non, de ballon ovale pourront venir découvrir le trophée, ce mercredi 9 novembre, à Nevers, quai de gare, voie A, de 10 h 30 à 18 h 30. La circulation et les stationnements pourraient être perturbés par l’événement. Ce sera également l’occasion de participer à la « Faîtes du Rugby » avec le Comité départemental de Rugby de la Nièvre, en partenariat avec la Ville de Nevers, sur le parvis de la gare : village, animations, structures gonflables. 
 
Fabien Agrain-Védille
fabien.agrainvedille@centrefrance.com

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