Avant Noël, à Brive, tout le monde attendait l’électrochoc mais il n’arrivait pas à mesure que les défaites s’enchainaient. Et puis Patrice Collazo est arrivé et la dynamique de l’équipe s’est totalement inversée. Un mois après son arrivée, le manager briviste se pose et fait le point en évoquant tous les sujets.
Tout peut aller très vite quand vous ajoutez la pièce manquante au puzzle. Depuis l’arrivée de Patrice Collazo, Brive a gagné 3 matchs sur 4 (signé avant Clermont mais pas encore en fonction), s’est relancé en Top 14 et s’est qualifié pour les 1/8e de finale de Challenge Cup.
Après un mois de présence au CAB, le manager s’est livré sur son départ de Toulon, sa pause “entraineur rugby” et son arrivée à Brive. Il s’est entretenu avec L’Equipe (départ de Touloun et pause) et La Montagne (Brive) pour évoquer ses sentiments.
Après ans à La Rochelle, Patrice Collazo décide de relever le défi toulonnais. Mais l’aventure est beaucoup moins linéaire qu’à La Rochelle et après un peu plus de 3 ans, il quitte ses fonctions. Un départ dans le soulagement mais sans rancune.
Après le match à La Rochelle (défaite 39-6), Bernard Lemaitre et moi avons fait un constat : il fallait un électrochoc. J’en étais arrivé à une situation que je n’avais pas su contrecarrer. L’institution devait perdurer, avancer. Je ne me suis pas exprimé après pour respect pour Bernard, pour le club, pour 95% des joueurs et ceux qui ont repris derrière. J’ai analysé mes erreurs, perdu trop d’énergie dans certains combats. Si c’était à refaire, je ferais différemment.
D’ailleurs, le calendrier faisait bien les choses puisque pour son premier match à domicile depuis sa prise de fonction, c’était Toulon qui venait à Brive. Une grande majorité des joueurs sont venus le saluer même si certains ont préféré baisser le regard ! La fin de l’histoire avec Toulon a été difficile avec notamment des messages d’insultes sur les réseaux sociaux. Patrice Collazo a pris du recul, a coupé avec le rugby pendant 3 mois et était même disponible pour les vacances, ce qui a inquiété sa fille !
Mais s’il a fallu attendre plus d’un an avant de revoir Collazo sur un banc du Top 14, il n’est pas resté inactif et a profité de son “temps libre” pour aller à la rencontre de nombreux clubs mais pas que. Ainsi il a été invité à Paris par la BRI (Brigade de recherche et d’investigation), au Stade Toulousain, au Racing 92, à Lyon, à Castres. Sans oublier une expérience “retour aux sources” à Saint-Malo pendant une semaine avec même l’occasion de diriger l’équipe réserve (avec une victoire). Et puis, il y a eu le voyage à Trévise.
Je rêvais depuis longtemps de découvrir le Benetton Trévise. J’ai appelé mon pote Marco Bortolami qui en est devenu le manager. On a tellement accroché qu’ils m’ont proposé de revenir en octobre. Ils y avaient invité Eddie Jones. Un soir, par hasard, on s’est retrouvés à diner tous les deux à Trévise. Face à Eddie, j’étais en 3D. On a parlé 4 heures non stop. Cette rencontre m’a fait franchir plusieurs steps d’un coup.
Le courant entre les deux est passé si bien que Collazo est invité à suivre la préparation de l’Angleterre face à l’Argentine pendant une semaine. Une expérience extraordinaire.
Le rugby n’a donc jamais été loin pendant sa pause. Comme le supporter lambda, il achetait sa place et aller voir des matchs, comme le match entre le Stade Français et Brive. Et puis, tout s’est accéléré avant Noël. Une première prise de contact, un déjeuner à Bordeaux en compagnie de Xavier Ric, Jean-Luc Joinel et Sébastien Bonnet, une conversation avec Simon Gillham et une visioconférence avec Ian Osborne.
J’avais besoin de connaitre le projet et j’ai rapidement compris qu’on ne partait pas de zéro. Qu’il y avait une stratégie à Brive, aussi bien structurelle que sportive et une formation très forte. J’ai mûri ma réflexion en 48 heures.
Sans oublier l’échange avec Arnaud Méla s’il avait envie de travailler avec lui. Après cela, c’était le début du travail pour le donc nouveau manager du CAB. Pas de révolution de palais, juste changer certaines choses et bousculer un peu le quotidien (la routine) de tout le monde.
On joue comme on s’entraine alors je suis persuadé qu’on ne peut pas s’entrainer dans le confort. On a essayé de mettre en place avec le staff des situations d’inconfort, des phases de chaos et de stress lors les séances. Le staff était noyé sous les missions et on a revu l’organisation, défini les missions de chacun. Si nous sommes précis et carrés, les joueurs le seront aussi.
Depuis son arrivée, les joueurs signalent aussi le changement de discours. Collazo apporte un oeil nouveau au club et à sa situation. Et le discours est net et précis.
Il a fallu faire comprendre aux joueurs qu’ils étaient à leur place en Top 14. Sortir de cette idée d’être le petit parce qu’à force de penser ça, tu finis par le croire. Le précipice, il est derrière et moi, j’ai le vertige. Je ne regarde pas dans le rétro toutes les 30 secondes. Je n’emploie jamais le mot maintien. On a le pouvoir de décider quelle sera notre place à la fin de la saison. Cela passe par de l’investissement et de l’engagement et les joueurs en ont conscience.
S’il ne se fixe pas une place précise au classement, il a l’intime conviction de pouvoir réaliser quelque chose de grand surtout compte tenu du classement avant la 13e journée.
En tout cas, Patrice Collazo a repris goût au rugby et se plait à Brive. Pour le moment tout va bien à Brive, la météo s’améliore et le manager attend l’éclaircie.
Rien ne me perturbe ici à Brive, même pas le froid ! Je me plais, cela va surprendre des gonzes. Mais nous avons un objectif clair et c’est la seule chose qui m’intéresse. Tous les jours à Brive, je suis surpris de l’engagement des gens et des joueurs. Et ça aussi, ça me réconcilie avec le rugby.
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