Le journal
Podcasts
Vidéo
Newsletters
Le journal
Titulaire et auteur d’une prestation remarquée à Pau, Thomas Salles semble gagner la confiance du staff. L’arrière de 26 ans et son énorme coup de pied seront précieux au RCT.
Aligné lors des cinq premières rencontres de la saison, dont une titularisation très convaincante à Pau, Thomas Salles démarre parfaitement cette deuxième saison sur la rade. à 26 ans, l’arrière semble avoir trouvé sa carburation.
Une très bonne nouvelle pour le joueur, mais également pour le RCT, qui sait pouvoir s’appuyer sur la technique de l’ancien Aurillacois, ainsi que sur une longueur au pied qui n’a pas d’équivalent dans l’effectif varois.
Comment avez-vous analysé cette victoire à Pau?
On avait besoin de se rassurer, et de se prouver que le match à Perpignan [défaite 19-13 Ndlr.] était une erreur de parcours. Il fallait se racheter au niveau de la conduite collective. On le devait au staff, au club, aux supporters.
Vous concernant, c’était votre première titularisation de la saison, qui récompense un bon début de championnat…
J’ai réalisé une bonne prépa physique, j’ai enchaîné les quatre premiers matchs en tant que remplaçant et j’étais heureux de démarrer à Pau. J’essaye de faire de mon mieux, et je suis vraiment content que l’on me fasse confiance. Je me sens plus à l’aise, peut-être parce que c’est ma deuxième saison… Au début, tu dois intégrer le nouvel environnement, un système de jeu… Je me sens de mieux en mieux.
Avez-vous eu du mal à appréhender ce nouvel écosystème, vous qui n’aviez connu qu’Aurillac avant votre arrivée à l’été 2021?
Ça n’a pas été dur de quitter Aurillac, car j’étais heureux de signer dans un immense club de Top 14. Cependant, il a fallu retrouver des habitudes de travail, un cercle d’amis, apprendre à gérer l’éloignement avec ma famille, puisque tous mes proches sont à Aurillac… C’était inhabituel pour moi, mais j’ai eu la chance de trouver ma place au RCT. J’ai eu besoin d’une période d’adaptation, mais je ne pense pas avoir eu de mal à appréhender cette nouvelle vie.
Et sur le terrain?
J’ai beaucoup joué au début, moins à la fin… En mai, j’ai eu une longue discussion avec Franck [Azéma]. On a parlé de ses attentes, de ce que je devais apporter pour postuler. Ça m’a fait beaucoup de bien, et il m’a montré qu’il avait aussi besoin de moi. J’ai ainsi pu redémarrer cette nouvelle saison en remettant les compteurs à zéro. Comme si c’était un nouveau challenge.
De quoi a-t-il été question?
J’avais besoin de connaître le point de vue de Franck et de lui exprimer le mien. J’ai appris et tiré les leçons de la saison précédente. Il était important pour moi de ne pas rester dans la continuité. Je ne sais pas si on peut parler de déclic, mais de remise en question. J’ai peu joué [11 matchs], et je voulais repartir avec de nouvelles intentions.
Que vous a-t-on demandé?
De plus travailler physiquement, pour me sentir bien dans le système. Puis on m’a dit qu’il ne fallait plus regarder jouer les autres, être trop altruiste… On ne me demande pas d’être égoïste, mais de jouer à fond, et de ne pas hésiter à garder un ballon et de tenter quelque chose si je le sens… Et Franck a insisté sur le fait d’assumer mes choix à 100%. Alors j’essaye de prendre plus d’initiatives. Je n’ai pas besoin d’être timide sur le terrain.
Doutiez-vous du fait que le staff puisse compter sur vous?
L’an passé, j’ai joué au centre en début de saison. Puis une grosse dynamique a été enclenchée, et l’équipe n’a plus tourné, sauf que je n’étais pas dedans… Ce n’était pas du doute, mais je me demandais à quel poste et comment on pouvait m’utiliser. Donc je n’ai jamais perdu confiance, mais j’avais hâte d’attaquer un nouvel exercice.
La rumeur d’un départ a existé: avez-vous pensé à partir?
Pas une seule seconde. J’avais signé pour deux saisons au RCT, et je voulais vivre cette expérience à fond. En arrivant, j’étais bien conscient que j’aurais moins de temps de jeu qu’à Aurillac, mais je voulais le vivre, faire le dos rond, travailler. J’ai bien vu mon nom circuler, mais je n’ai jamais envisagé de partir.
Votre longueur au pied pourrait beaucoup aider le RCT, qui en a manqué l’an passé. Est-ce un axe sur lequel vous insistez?
Les arrières ont des qualités complémentaires. Gervais [Cordin] ou Aymeric [Luc] sont deux gros relanceurs, et moi, j’ai un jeu au pied sur lequel je m’appuie davantage… Je le travaille énormément.
Vous êtes l’un des derniers joueurs pros à vriller certains ballons. Pourquoi?
J’ai toujours aimé cela. Malheureusement, à Aurillac, on jouait avec des ballons de la marque BeRugbe, qui ne le permettaient pas. Je n’avais donc pas trop l’occasion d’envoyer des vrilles, alors j’en profite depuis que je suis à Toulon (rires). J’aime cela: on peut gagner jusqu’à 20mètres en longueur, et c’est plus difficile à réceptionner. Pourquoi est-ce que ça a disparu du rugby moderne? Car on peut également facilement dévisser. Alors on nous demande depuis quelques années d’assurer nos coups de pied, quitte à ce qu’ils soient moins longs… Mais je l’ai beaucoup travaillé dans ma carrière, et j’aime m’en servir.
Pour revenir à vous, quel a été votre parcours ovale?
Je suis né à Aurillac, j’ai grandi à Saint-Simon, un petit village à 4km. J’ai attaqué le rugby dans ce club, où évoluent mes cousins, mon grand frère, et dont mon père est le coprésident. Et c’est finalement en benjamins que j’ai rejoint Aurillac. J’étais au collège, dans une section rugby et les gars m’ont proposé de signer au Stade aurillacois, alors je l’ai fait. Ensuite j’ai tout connu: cadets, Crabos, espoirs, l’arrivée en pro… Et j’ai eu la chance de vivre cinq saisons en pro dans mon club.
Aviez-vous des idoles?
J’en avais deux: Paul Boisset [ancien demi de mêlée d’Aurillac] et Max Petitjean.
L’entraîneur actuel du jeu au pied au RCT…
Il y a quelques jours, Max me rappelait l’époque, alors que j’avais 14-15 ans, où il me voyait débarquer à scooter à Jean-Alric [le stade d’Aurillac] pour aller m’entraîner à botter. C’était LA star d’Aurillac. Je lui renvoyais les ballons et à la fin il me donnait quelques conseils. C’était génial, j’ai énormément appris à ses côtés, avant qu’il ne devienne mon coéquipier, mon entraîneur puis mon ami (sourire).
N’êtes-vous pas considéré comme “le fils du coach”?
Pas au niveau du vestiaire, mais plus vis-à-vis du staff. Franck me branche avec cela, il me dit que c’est mon père (rires).
Ancien Aurillacois, quel rapport entretenez-vous au voisin briviste, que vous allez affronter samedi?
C’était un derby quand j’étais plus jeune, et ça a toujours donné lieu à des matchs engagés. Mais je ne m’attache pas à cela, je n’ai aucune animosité envers le CABCL (rires). Puis je suis content de recroiser Jeremy [Davidson, manager de Brive], qui m’avait lancé en pro à Aurillac.
Enfin, vous êtes en fin de contrat. On sait que les clubs prospectent dès septembre: comment imaginez-vous la suite?
C’est loin, mais ça arrive vite. On verra. Je reste focalisé sur le terrain, et on discutera avec le club quand ce sera le moment d’en parler. Je suis en fin de contrat, à moi de prouver que j’ai ma place à Toulon. Rester est mon objectif, je ne le cache pas, car je veux faire partie de ce projet, mais on en parlera au moment venu.
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! 🙂
Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.
Et nous, on s’engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.