Il est plus aisé d’avaler les marches quatre à quatre avec de grandes jambes. Encore en cinquième division il y a trois ans et demi, Thibaud Briet, handballeur de 2,05 m au parcours atypique, a rapidement gravi les échelons jusqu’à faire sa place en équipe de France.
Il est plus aisé d’avaler les marches quatre à quatre avec de grandes jambes. Encore en cinquième division il y a trois ans et demi, Thibaud Briet, handballeur de 2,05 m au parcours atypique, a rapidement gravi les échelons jusqu’à faire sa place en équipe de France.
L’arrière gauche de Nantes (23 ans, 16 sél.) n’est plus ce petit jeune qui découvrait les Bleus à l’Euro-2022: un an plus tard, il entre régulièrement dans la rotation et devrait avoir encore davantage de temps jeu samedi à Katowice (Pologne) contre l’Arabie Saoudite, deuxième rencontre du Mondial.
Le sélectionneur Guillaume Gille, privé pour toute la compétition au même poste de Timothey Nguessan (blessé), lui fait confiance en attaque et en défense, en son coeur ou comme sentinelle avancée, chargée de gêner l’adversaire, dans une “1-5”.
“C’est quelqu’un qui, par sa taille, sa vitesse de déplacement, sa lecture du jeu, peut nous amener beaucoup d’alternatives dans des configurations différentes,” souligne Gille.
“J’aime bien défendre, j’adore la sensation de pouvoir piéger, vraiment impacter l’équipe adverse (en tant qu’élément avancé, NDLR). Je suis super content de retrouver ce rôle, je prends vraiment du plaisir,” commente Briet qui se sent désormais “pleinement intégré” dans le groupe France.
Le Français Thibaud Briet avant le match contre le Danemark lors de l’Euro-2022 de handball le 26 janvier 2022 à Budapest
Attila KISBENEDEK – AFP
“Il y a tout un environnement à découvrir, ça prend du temps, sur le terrain ou en dehors. Cette année, je me sens beaucoup mieux et c’est très positif,” explique le Rouennais, qui également “arrive avec plus de convictions, de confiance”, fort de son statut acquis à Nantes.
– “Responsabilités” –
Le Français Thibaud Briet (D) tente de marquer contre l’Islande lors de l’Euro-2022 de handball à Budapest le 22 janvier 2022
Attila KISBENEDEK – AFP
L’année 2022 a été celle de la confirmation pour Briet sur les bords de la Loire, particulièrement au cours d’un automne fleurissant où la grave blessure à une cheville d’Aymeric Minne l’a conduit à avoir plus de responsabilités.
“J’aime bien les responsabilités, c’est là que tu prends le plus de plaisir sur le terrain. Si on met les donne (en Bleu) je les prendrai, je me jetterai dans l’intervalle” commente Briet, plus grand joueur, par la taille, de l’histoire moderne de l’équipe de France.
Cette progression a été concrétisée par une prolongation de contrat jusqu’en 2028 avec le “H”, dont il a rejoint le centre de formation à l’été 2019, à presque 20 ans.
Il évoluait alors à Rouen, en cinquième division, sans être passé par un pôle fédéral de formation.
Qu’importe ce “parcours atypique”, “à partir du lycée je me suis dit que je serai professionnel quoi qu’il arrive, parce que c’est ce que j’ai envie de faire”.
Briet, diplômé d’un DUT génie thermique et énergie, signera son premier contrat pro moins d’un an plus tard: confronté à des blessures, l’entraîneur Alberto Entrerrios l’intègre à la préparation d’avant-saison 2019-2020.
– Evolution “planifiée” –
Le pivot français Nicolas Tournat tire contre le Pologne lors du MOndial-2023 de handball, le 11 janvier 2023 à Katowice, en Pologne
JANEK SKARZYNSKI – AFP
Il ne quittera plus le groupe, dans lequel figurait son actuel coéquipier en Bleu, Nicolas Tournat.
“Quand je l’ai vu arriver, j’étais un peu impressionné qu’un grand sache faire tant de choses. Je me suis dit +Houla! lui, il va être bien+” se souvient le pivot de Kielce (Pologne), qui “aime beaucoup” ce “sacré personnage”, “très nature, très intelligent”.
Et “très souriant”, sur le terrain, en dehors et avec les médias, admet l’intéressé qui “a la banane”, ne se prend “pas trop la tête” et “kiffe” le chemin pris ces dernières années.
Briet, escogriffe déroutant de 95 kg, qui avait pour idole de jeunesse Mathieu Grébille, actuel ailier des Bleus – “quand il était arrière à Montpellier, j’aimais bien ses chaussures, son duel, il sautait haut, était stylé” – n’est pour autant pas surpris de se retrouver au Mondial.
Il l’avait planifié, il y a quelques années: “peut-être que l’ambition était démesurée à l’époque mais je suis là aujourd’hui et je me sens bien.”
Ce planning court jusqu’aux Jeux de Paris en 2024. “Après, il faudra que je replanifie encore un peu.”
Par Nicolas KIENAST / Katowice (Pologne) (AFP) / © 2023 AFP
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Crédit photos : ©Sud Radio / Pierre Olivier