C’est une crise inédite qui traverse la Fédération française de football depuis plusieurs semaines et qui porte le nom de son président, Noël Le Graët. Habitué des polémiques et des petites phrases, le dirigeant de 81 ans a plongé la FFF dans un tourbillon qui n’en finit pas.
Visé par une mission d’audit lancée il y a plusieurs semaines par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, il fait désormais l’objet d’une enquête de la justice pour harcèlement sexuel et moral. Cette enquête fait suite au signalement pour “outrage sexiste” effectué par les auditeurs chargés par le ministère des Sports d’éclaircir les dysfonctionnements au sein de l’instance.
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Selon le journal Le Monde, ce signalement fait suite au témoignage paru dans la presse de Sonia Souid, l’agente de plusieurs internationales françaises, dénonçant l’attitude insistante de Le Graët. Sous pression depuis la sortie d’une enquête journalistique en septembre 2022, évoquant d’éventuels comportement sexistes, la ministre a aussi décidé de lancer cet audit après des propos polémiques du dirigeant sur Zinédine Zidane qui ont conduit à sa mise en retrait de la Fédération.
Depuis, Noël Le Graët refuse de démissionner. Le rapport provisoire de l’audit est attendu lundi.
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À neuf mois de la Coupe du monde organisée en France, le rugby, à travers deux de ses plus importantes figures, a mauvaise mine. Le président de la Fédération française Bernard Laporte a été condamné par la justice le 13 décembre 2022, aux côtés de l’homme d’affaires Mohed Altrad, pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot de l’équipe de France. Après avoir fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, l’ancien demi de mêlée, âgé de 58 ans, a tenté en vain de se maintenir en poste, pour finalement accepter une mise en retrait quasi totale, mais en conservant son titre vidé de toute substance.
À peine le référendum lancé pour désigner un président délégué, il a été placé quelques heures en garde à vue mardi dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée dans une affaire distincte de celle pour laquelle il a été condamné. Selon Me Thierry Nesa, son conseil fiscal, il s’agirait “d”une donation consentie il y a plus de douze ans”. L’autre homme fort du rugby français, Claude Atcher, a lui été débarqué en octobre de la tête du comité d’organisation du Mondial-2023 pour ses pratiques managériales et fait l’objet d’une enquête judiciaire.
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Une déflagration. Alors que l’équipe de France dispute son Mondial en Pologne, le handball français s’est réveillé mercredi sous le choc. Bruno Martini, ancien gardien de but de l’équipe de France, champion du monde et président de la Ligue nationale, a été condamné à un an de prison avec sursis, une amende de 2.500 euros et cinq ans d’interdiction d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs, pour corruption de mineur et enregistrement d’images pédopornographiques.
Visé par une enquête depuis 2020 après la plainte d’un adolescent de 13 ans, Bruno Martini, 52 ans, a accepté la condamnation mercredi et reconnu les faits. Dans la foulée, il a démissionné de la présidence de la LNH.
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Depuis des mois, le Comité national olympique et sportif (Cnosf) se déchire. Sa présidente, Brigitte Henriques, élue en juin 2021, a porté plainte pour “violences psychologiques” contre son ex-bras droit Didier Séminet, qui a lui-même saisi la justice pour “dénonciation calomnieuse” et “abus de confiance”. Cet affrontement semble avoir scindé l’instance olympique alors que les JO se profilent à grands pas.
Après deux mois de repos à la suite de ce conflit, l’ex-vice présidente de la FFF a été épinglée lors de son retour aux affaires à la mi-décembre par un audit interne sur certaines dépenses, et a remboursé un peu plus de 4.000 euros à l’instance olympique.