Football, rugby et maintenant handball, avec l’interpellation du patron de sa Ligue pour « corruption de mineur », sans oublier la crise interne au sein du Comité national olympique : depuis plusieurs mois, le sport français accumule les affaires extra-sportives, alors que se profilent les Jeux Olympiques 2024 de Paris dans un an et demi.
C’est une crise inédite qui traverse la Fédération française de football depuis plusieurs semaines et qui porte le nom de son président, Noël Le Graët. Habitué des polémiques et des petites phrases, le dirigeant breton de 81 ans a plongé la FFF dans un tourbillon qui n’en finit pas. Visé par une mission d’audit lancée il y a plusieurs semaines par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, il fait désormais l’objet d’une enquête de la justice pour harcèlement sexuel et moral. Cette enquête fait suite au signalement pour « outrage sexiste » effectué par les auditeurs chargés par le ministère des Sports d’éclaircir les dysfonctionnements au sein de l’instance. Selon le journal Le Monde, ce signalement fait suite au témoignage paru dans la presse de Sonia Souid, l’agente de plusieurs internationales françaises, dénonçant l’attitude insistante de Le Graët.
? "Mon président me voit comme deux seins et un cul"
L'agente de sportifs Sonia Souid dénonce sur BFMTV des comportements déplacés de Noël Le Graët ? pic.twitter.com/gj3QZRFRd8
Sous pression depuis la sortie d’une enquête journalistique du magazine So Foot en septembre 2022, évoquant d’éventuels comportements sexistes, la ministre a aussi décidé de lancer cet audit après les propos du dirigeant à l’emporte-pièce sur Zinédine Zidane qui ont conduit à sa mise en retrait de la Fédération. Depuis, M. Le Graët refuse de démissionner. Le rapport provisoire de l’audit est attendu lundi.
À neuf mois de la Coupe du monde organisée en France, le rugby, à travers deux de ses plus importantes figures, a mauvaise mine. Le président de la Fédération française Bernard Laporte a été condamné par la justice le 13 décembre 2022, aux côtés de l’homme d’affaires Mohed Altrad, pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot de l’équipe de France.
Après avoir fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, l’ancien demi de mêlée, âgé de 58 ans, a tenté en vain de se maintenir en poste, pour finalement accepter une mise en retrait quasi totale, mais en conservant son titre vidé de toute substance.
À peine le référendum lancé pour désigner un président délégué, il a été placé quelques heures en garde à vue, mardi, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée dans une affaire distincte de celle pour laquelle il a été condamné. Selon Me Thierry Nesa, son conseil fiscal, il s’agirait « d’une donation consentie il y a plus de douze ans ».
L’autre homme fort du rugby français, Claude Atcher, a lui été débarqué en octobre de la tête du comité d’organisation du Mondial 2023 pour ses pratiques managériales et fait l’objet d’une enquête judiciaire.
Une déflagration. Alors que l’équipe de France dispute son Mondial en Pologne, le handball français s’est réveillé mercredi sous le choc. Bruno Martini, ancien gardien de but de l’équipe des « Barjots », champion du monde et président de la Ligue nationale a été interpellé lundi à Paris, visé par une enquête pour « corruption de mineur » et « enregistrement d’images pédopornographiques ».
Visé par une enquête depuis 2020 après la plainte d’un adolescent de 13 ans, Bruno Martini, 52 ans, a été placé en garde à vue. Il a été condamné, mercredi, à un an de prison avec sursis, 2 500 euros d’amende pour corruption de mineur et enregistrement d’images pédopornographiques. L’ancien gardien de but de l’équipe de France, 52 ans, a démissionné avec effet immédiat de son poste de président de la Ligue nationale de handball (LNH), a annoncé l’instance dans un communiqué.
Depuis des mois, le Comité national olympique et sportif (CNOSF) se déchire. Sa présidente, Brigitte Henriques, élue en juin 2021, a porté plainte pour « violences psychologiques » contre son ex-bras droit Didier Séminet, qui a lui-même saisi la justice pour « dénonciation calomnieuse » et « abus de confiance ».
Cet affrontement semble avoir scindé l’instance olympique alors que les JO se profilent à grands pas. Après deux mois de repos suite à ce conflit, l’ex-vice présidente de la FFF a été épinglée lors de son retour aux affaires à la mi-décembre par un audit interne sur certaines dépenses, et a remboursé un peu plus de 4 000 euros à l’instance olympique.