Les suiveurs plus ou moins passionnés du rugby, et du rugby gersois en particulier, avaient tous coché cette quinzième journée de Nationale 2 dans leur calendrier. Au vu du classement de la poule, l’enjeu n’a rien perdu de sa superbe, bien au contraire, en espérant que le jeu soit accolé du même épithète. Fleurance, 6ème avec 39 points, reçoit Auch 3ème avec 43 points, ce samedi à 15h30.
A.S Fleurance, R.C Auch, des moyens sans commune mesure, mais un objectif similaire désormais, à l’entame de la dernière ligne droite de la phase régulière. Si les Auscitains ne s’en sont jamais trop cachés, se laissant même aller à rêver de Nationale, les Lomagnais sont désormais pris dans l’engrenage des résultats positifs, et abordent ce derby avec une confiance rassérénée. « En début de saison on s’était fixé comme objectif d’avoir plus de victoires que de défaites, ce qui aurait été un bon maintien … après, voire plus » lance le manager de l’ASF, Nicolas Dupouy. Chacun demande désormais à voir le ”voire plus”, à commencer par le RCA. Pas question de pavoiser néanmoins, « c’est le match à gagner […] on arrive pas loin du money-time en étant dans le bon wagon mais c’est une poule très homogène. Si on gagne on pourra réellement regarder vers le haut, si on perd on reviendra de suite dans le ventre mou et on se rapprochera de la relégation ».
Une confiance prudente basée sur la bonne passe actuelle du club (quatre victoires sur les cinq derniers matchs), combinée à un adversaire en délicatesse dernièrement, surtout à l’extérieur. « Notre comportement à domicile et à l’extérieur aujourd’hui il est différent. Avant de parler de derby je veux parler de rachat » lance Grégory Menkarska, le manager du RCA.
Deux duels face à Saint-Jean-de-Luz pour deux résultats bien différents
Les deux équipes, bien placées à la trêve, sont passées au défi Saint-Jean-de-Luz de retour des confiseurs. Auch n’a pas vu la lumière en terre basque ; largement défaits 40 à 10 le RCA a perdu gros face à un concurrent direct aux phases finales. La semaine suivante au tour de l’AS Fleurance de se frotter aux Luziens, à la maison cette fois, avec beaucoup plus de réussite à l’arrivée : succès 15 à 9 et nouveau tour de force défensif.
Deux scores qui en disent long sur les qualités et défauts des escouades gersoises. D’un côté le feu auscitain, meilleure attaque de la poule avec 376 points marqués (près de vingt-sept de moyenne par match) mais troisième pire défense avec 336 points concédés, de l’autre la glace fleurantine et son en-but monté de barbelés : 255 points encaissés et troisième défense, tout près des armadas périgourdine ou niortaise. « C’était un des objectifs puisque l’an dernier on était la meilleure attaque mais on avait une défense assez déficiente. A ce jour le travail paie » relate Nicolas Dupouy. « Ces statistiques montrent que ça va être un match très serré ».
« Est-ce que cette équipe peut gagner à Fleurance ? Oui. »
Difficile en effet d’imaginer les Auscitains à la même fête que la semaine dernière face à Tyrosse, rossé 37-10. Sur la pelouse de Marius Lacoste personne n’en mène large et le tableau de marque reste souvent bloqué à un chiffre pour l’équipe en visite ; seuls … Tyrosse et le Bassin d’Arcachon ont passé la barre des quinze points en Lomagne (pour une défaite 22-21 et une victoire 22-34, l’anomalie de la saison fleurantine).
Quelle qu’en soit l’issue, cette rencontre fait figure de ”match à huit point”, et pésera lourd dans l’escarcelle du perdant (si perdant il y a, le match aller avait débouché sur un nul 25-25), un coup dur dans la quête de phases finales de l’ASF, une macule sur l’ordre de mission du RCA. Du côté du staff auscitain, on se refuse à donner trop d’importance à la rencontre, « si on y met tout les ingrédients, est-ce que cette équipe peut gagner à Fleurance ? Oui. Mais elle peut gagner à l’extérieur quand elle veut comme en prendre 40. On a confiance en notre groupe et on travaille pour gagner les matchs, que ça soit le derby ou le déplacement à Marmande ».
Un match qu’on se refuse à ériger en monument, mais un match décisif tout de même. « On est quand même ambitieux, on sait que le club ne peut pas faire mieux que la Nationale 2. Mais à y être, à travailler comme on travaille avec notre effectif de qualité à défaut d’être ultra large … il reste huit rencontres, on a envie d’aller chercher à minima cette sixième place (synonyme de phases finales) » annonce Nicolas Dupouy.
Photo : Facebook RC Auch, Thierry Coutens.
V.M
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