« Comment vous sentez-vous après avoir été testé positif au Covid-19 ?
Je me sens bien. J’ai eu quelques petits symptômes, mercredi. Je me suis mis à l’isolement. On a été testés le matin, et j’étais négatif. J’ai eu des symptômes en fin de journée, je suis allé voir le médecin et j’ai été testé à nouveau. J’étais à l’isolement et hier (jeudi), on a eu confirmation avec un test PCR. On a respecté le protocole à la lettre.
Comment va se dérouler la suite de la semaine ?
Mercredi, on a annoncé l’équipe aux joueurs. Jeudi, c’était un jour off. Aujourd’hui (vendredi), on remonte à Paris. Mais tout est calé pour le match de dimanche (16 heures, contre l’Italie). Depuis que je suis isolé, je participe à toutes les réunions en visio ou en audio. Je regarde les images de l’entraînement, le staff prend le relais sous la conduite de Raphaël Ibanez. Dimanche, je serai à distance avec un téléphone et quelques échanges brefs, avant, après, à la mi-temps…
Concernant la composition de l’équipe qui affrontera l’Italie, pourquoi avoir choisi Dylan Cretin au poste de troisième-ligne aile ?
Il est là tout le temps, il s’entraîne avec nous, il est de toutes les compétitions, de toutes les tournées. On a joué vingt test-matches, il a treize sélections. Ce qui fait qu’il démarre, c’est d’abord son niveau de jeu et la complémentarité qu’il peut avoir. L’équipe de France, ce n’est pas l’histoire d’une personne, c’est une recherche de complémentarité, d’expérience collective.
« Il faut chercher le bon équilibre entre la puissance au sol et la présence aérienne »
Cameron Woki, de nouveau titulaire en deuxième ligne, s’est-il installé à ce poste ?
Non. Il n’y a pas de joueurs installés en équipe de France. Cameron est un jeune joueur, sur la partie ascendante de son développement. Sa présence s’explique par l’expérience du match face aux All Blacks(victoire 40-25, le 20 novembre). Il avait déjà joué seconde ligne en Australie, et il faut intégrer l’absence de joueurs comme Thibaud Flament, qui compte dans notre groupe par son profil aérien, et comme Kilian Geraci, blessé. On a étudié la possibilité de réintégrer Bernard Le Roux, dans un autre profil.
Associer deux des meilleurs sauteurs du Top 14, c’est aussi pour s’assurer une supériorité aérienne aux dépens d’une perte de densité ?
Ils ont des qualités, et pas uniquement en touche. Ce sont deux joueurs très impliqués dans la stratégie de conquête aérienne. Il faut chercher le bon équilibre entre la puissance au sol et la présence aérienne. Il nous semble que d’autres joueurs peuvent apporter une présence au sol, il me semble qu’on a trouvé un équilibre pour ce match.
« On se prépare à toutes les éventualités, avec des forfaits de dernière minute, car on a un dernier test sanitaire samedi matin »
Et vous avez opté pour un banc avec cinq avants et trois arrières…
Dans un banc à 5-3, il faut faire des choix dans le paquet d’avants. On aura Romain Taofifenua et François Cros comme finisseurs. On a pris trois trois-quarts, ce qu’on n’avait pas fait en novembre. On se prépare à toutes les éventualités, avec des forfaits de dernière minute, car on a un dernier test sanitaire samedi matin. On se prépare à modifier les lignes, sans que ça porte préjudice à la confiance de l’équipe. À l’entraînement, Maxime Lucu a joué en 9, Thomas Ramos en 10, Gaël Fickou à l’arrière, Dylan Cretin sur une aile, Yoram Moefana, qui peut couvrir quatre postes, au centre avec Damian Penaud. Matthieu Jalibert est jugé un peu juste : il a eu une succession de blessures, il va bien mais il fallait encore prendre du temps. Thomas Ramos est plus apte à couvrir deux postes.
N’avez-vous pas peur que certains cadres, comme Romain Ntamack ou Antoine Dupont qui ont eu le Covid, manquent de fraîcheur ?
Je ne sais pas si fraîcheur est le mot approprié. La fraîcheur, ils en auront parce qu’ils ont peu joué. C’est intéressant car c’est la première fois dans le Tournoi qu’on va être confronté à cette nouvelle donne. En général, ils arrivent avec dix matches. La question est plutôt sur le niveau de forme. Notre méthode d’entraînement jusqu’à présent nous a permis de formater les joueurs pour le match de dimanche en peu de temps. Pour les Toulousains, on a eu à peine une semaine mais on a réussi à trouver le bon équilibre. C’était notre meilleure préparation jusqu’à présent. Nous sommes en mission. »