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Le Club athlétique Sarlat Périgord noir a acquis le weekend dernier la montée en Fédérale 1, mais la mise en examen de son président laisse le club en grande difficulté. Le club va nommer de nouveaux dirigeants début juin. Ils auront la lourde tâche de décider d’accepter, ou de refuser la montée.
Le Club athlétique Sarlat Périgord noir (CASPN) va-t-il vraiment pouvoir monter en Fédérale Une ? C’est une question que de nombreux supporters se posent, alors que se termine une saison inoubliable, sur tous les plans. Il y a ces performances sportives étincelantes, avec une seule défaite de la saison, jusqu’à cette qualification en huitièmes de finale de Fédérale 2 le weekend dernier, qui valide la montée en Fédérale 1 la saison prochaine. Mais aussi, “l’affaire” Dominique Einhorn, du nom de l’énigmatique président qui a payé l’équipe de choc au budget faramineux pour un club de cette division. 
Aujourd’hui, il est mis en examen, pour abus de bien social, travail dissimulé, fraude fiscale, aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en France, des soupçons qu’il “conteste avec force” selon son avocat . Son contrôle judicaire l’interdit d’avoir quelconque fonction de direction ou de gestion avec le club, et la société Sarlat Rugby Team qui gérait l’équipe première a été liquidée par le tribunal de commerce, comme l’ont révélé nos confrères de Sud Ouest . L’association sportive en elle-même, le CASPN, est placée sous administrateur judiciaire . L’équation est simple. Sur un budget de 940.000 euros pour l’année, le club devait en toucher la moitié de Dominique Einhorn et ses sociétés. Il n’avait versé que 190.000 euros, à coups de virements mensuels, quand les gendarmes ont débarqué pour le mettre en garde à vue. Ce qui veut dire qu’il manque près de 300.000 euros pour boucler le budget de la saison.
La DNACG, le gendarme du rugby, surveille étroitement le club, qui lui rend des comptes tous les mois. Mais elle ne devrait pas empêcher le club de monter en Fédérale 1 : “On fonctionne en toute transparence avec eux, mais ce ne sont pas eux qui prendront une sanction immédiatement”, explique François Bourgeois, le directeur sportif du CASPN. Si sanction il y a, ce sera en octobre 2022, ce que confirme la DNACG, sollicitée par France Bleu Périgord. Le gendarme financier du rugby explique qu’il a choisi de laisser le CASPN disputer les phases finales cette année, et donc gagner la montée en Fédérale 1. Il a tracé une “trajectoire pluriannuelle de retour à la normale”, autrement dit de réduction du déficit.
On va organiser une assemblée générale le 7 juin au lieu du mois de juillet habituellement. On prend les devants pour que l’équipe dirigeante élue à ce moment-là prenne la décision définitive de monter à l’échelon supérieur
Alors depuis trois mois, le Club athlétique Sarlat Périgord noir se démène pour chercher de l’argent, des sponsors, des mécènes. Des entreprises du Sarladais ont donné, certaines à coups de 2.000, 3.000 euros. Les supporters aussi, avec un petit chèque, à la fin des matchs. Le club assure qu’il a toujours réussi à payer les salaires depuis que l’affaire a éclaté. Mais il coupe dans tous les budgets pour trouver toutes les sources d’économies possibles. Finies, les indemnités kilométriques pour les joueurs amateurs. Le club compte chaque fut de bière à la buvette du stade Christian Goumondie. 
La mairie a aussi donné un coup de main. Un pilier de l’équipe première du club, licencié de son travail à mi-temps à Sarlat Rugby Team à la liquidation de la société, a été embauché par la ville pour conduire la balayeuse du service propreté cet été : “Il a tous les permis, et on cherchait quelqu’un”, confirme le maire Jean-Jacques de Peretti. Deux autres joueurs ont été recrutés au Crédit agricole, comme conseillers bancaires : “Ils sont à temps plein, ils font leur journée de boulot et ensuite ils viennent s’entraîner en sortant à 19 heures”, assure François Bourgeois.
Le directeur sportif dit espérer ramener le déficit à un niveau raisonnable au 30 juin, date de clôture du budget. Est-ce que ça suffira ? Pas sûr. Le club doit rencontrer la mairie pour parler de la subvention accordée au CASPN par la ville, aujourd’hui de 30.000 euros pour la saison. Au niveau du département, on assure qu’il n’y aura pas de subvention exceptionnelle accordée au CASPN, les sous seront versés selon la grille, c’est-à-dire qu’elle passerait de 34.000 euros par saison en Fédérale 2 à 50.000 euros en Fédérale 1.
C’est donc au club de décider. Invité du 6/9 de France Bleu Périgord mercredi 18 mai, François Bourgeois explique : “Sportivement, on est certains de monter. Après, au niveau du club, on va organiser une assemblée générale le 7 juin au lieu du mois de juillet habituellement. On prend les devants pour que l’équipe dirigeante élue à ce moment-là prenne la décision définitive de monter à l’échelon supérieur”. Si la nouvelle équipe dirigeante choisissait de refuser la montée, cela n’empêcherait pas une hypothétique sanction au mois d’octobre. Mais s’ils acceptent de jouer en Fédérale 1, ce sera forcément avec un budget moins important que celui de cette année. 

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