Dans le bus des Bleus mardi 13 décembre 2022. (Franck Fife /AFP)
Un joueur à l’hôtel, deux sur le banc de touche. C’est ainsi que se sont présentés les Bleus face au Maroc, en demi-finale. Si les titulaires Adrien Rabiot et Dayot Upamecano ont repris l’entraînement, le joker de luxe Kingsley Coman est lui toujours à l’isolement, «fébrile». Et, ce vendredi, l’Equipe a révélé que deux autres joueurs souffraient du même syndrome viral. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Raphaël Varane et d’Ibrahima Konaté, solide charnière centrale lors de la demi-finale face au Maroc. Evidemment, vu l’enjeu, le staff, tricolore, qui n’avait pas communiqué sur les cas révélés ce vendredi, a rapidement balayé les questions précises sur l’état de santé des joueurs, concédant au minimum un «coup de froid». Mais certains dirigeants ont aussi évoqué l’hypothèse d’un syndrome «viral», donc transmissible.
Cette maladie avait tout de même contraint Adrien Rabiot à regarder la victoire de ses camarades contre le Maroc mercredi soir depuis la télévision de la chambre de son hôtel pour éviter qu’il prenne le bus ralliant le stade Al-Bayt d’Al-Khor avec ses coéquipiers. Ce qui ressemble à un mini-confinement. Le second, insuffisamment prêt physiquement, est resté sur le banc de touche pendant les 90 minutes avant que Didier Deschamps n’explique en conférence de presse d’après-match que Kingsley Coman n’avait pas joué parce qu’il en souffrait aussi. Raphaël Varane et Ibrahima Konaté, eux, présentaient ce vendredi des symptômes «légers» pour le champion du monde en titre, «un peu plus prononcés» pour son coéquipier de Liverpool.
Mais que sait-on exactement sur cette «fébrilité» ? Pas grand-chose de précis. Pour Guy Stéphan, adjoint de Didier Deschamps, il ne s’agit que d’un «coup de froid», «rien de grave». Un virus ? «Non, non, non», a démenti le défenseur Jules Koundé en conférence de presse.
Le sélectionneur s’était montré été un peu plus prolixe mercredi soir : «Les températures ont baissé. Il y a la climatisation à fond […]. Avec des organismes très sollicités et la fatigue, les défenses immunitaires des joueurs sont plus faibles. Dayot, c’est arrivé juste après le match contre l’Angleterre, ce n’est pas un hasard.» La fatigue et le froid peuvent effectivement fragiliser l’organisme face aux bactéries et aux virus en circulation, comme l’a récemment confirmé une étude du Journal of Allergy and Clinical Immunology, mais pas en créer.
A demi-mot, Deschamps a concédé la possibilité d’un mal viral «sans penser à autre chose». Autrement dit, le Covid-19 est exclu, selon lui. L’hypothèse du coronavirus a été rapidement balayée par une source proche de l’équipe dès ce mardi. Il est pourtant bien présent à Doha, notamment parmi les journalistes venus suivre la compétition, alors que la Fifa n’impose plus aux équipes de réaliser des tests de dépistage.
Après son élimination 6-1 par le Portugal en huitièmes de finale, le staff de la Suisse avait expliqué ses joueurs malades avaient été victimes d’«un virus qui circulait dans l’hôtel» mais que ce n’était pas le Covid. Ils parlaient alors de «symptômes de refroidissement». «On fait tous attention. On prend les précautions, on s’adapte. Tout ce qui est viral est transmissible. On a pris des précautions pour qu’il n’y ait pas de contact», a donc pris soin d’expliquer Deschamps mercredi soir.
Les joueurs français interrogés sur le sujet réfutent toute inquiétude, ou du moins la dissimulent. Mais les précautions sont de rigueur : contacts limités avec les joueurs malades et renforcement de gestes barrières. Le port du masque a par exemple été imposé à la presse par la délégation française à l’issue des demi-finales. Obligation avait déjà été faite après le quart contre l’Angleterre, mais l’ordre venait des Britanniques.
Précautions confirmées par Aurélien Tchouaméni : «On fait plus attention, il y a davantage de gel hydroalcoolique sur les tables, on espère que tout le monde va rester en bonne santé pour le prochain match parce que c’est une finale et on veut avoir toutes nos forces présentes.»
Mise à jour vendredi 16 décembre avec les informations de l’Equipe sur les symptômes présentés par Raphaël Varane et Ibrahima Konaté.
© Libé 2022
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