Conduites par un encadrement remanié en mai dernier, à moins de cinq mois du début de cette Coupe du monde, le samedi 8 octobre, les Bleues entament la compétition avec des repères encore flottants.
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Coupe du monde féminine de rugby : l’équipe de France, du flou dans la vitrine
Charlotte Escudero (au centre), lors du match de préparation de l’équipe de France de rugby face à l’Italie au stade des Arboras à Nice (Alpes-Maritimes), le 3 septembre.
DYLAN MEIFFRET/PHOTOPQR/NICE MATIN/MAXPPP
Ramener le trophée à la maison. L’objectif fixé aux Bleues pour cette neuvième Coupe du monde féminine de rugby en Nouvelle-Zélande est martelé par la direction de la Fédération française de rugby depuis quatre ans. Le podium, l’équipe de France connaît, très bien. Sur les huit précédentes éditions, les Bleues ont terminé sur la troisième marche à six reprises. Il est temps de gonfler les voiles pour franchir un cap et enfin se hisser au sommet.
« Nous avons mis les moyens, alors on veut y croire. Quand on n’est pas ambitieux… », souffle Brigitte Jugla, la vice-présidente de la FFR, qui suit les Bleues à Auckland. Les moyens, ce sont les contrats fédéraux qui professionnalisent les internationales, leur permettant de se consacrer à 100 % au cuir ovale.
Les filles du rugby à 7 en ont bénéficié les premières afin de préparer l’intégration de leur discipline au programme olympique à Rio en 2016. L’effort a payé. Pas tout de suite au Brésil (6e), mais à Tokyo, où les Bleues ont décroché l’argent, avant le bronze au Mondial le 11 septembre dernier.
Les quinzistes profitent du même régime à partir de 2018, qui monte en puissance progressivement. D’abord pris en charge à 75 % par la FFR et à 25 % par les clubs, leurs salaires sont désormais à 100 % financés par la fédération pour celles qui jouent le Tournoi des six nations ou la Coupe du monde. Aujourd’hui, 55 Bleues disposent d’un contrat professionnel. Tout l’effectif du XV en Nouvelle-Zélande est couvert par le système.
Les résultats ont-ils suivi ? Avec des hauts et des bas dans le Tournoi des six nations, où depuis le grand chelem 2018, les Bleues courent toujours après la première place. Mais ce n’est pas la seule mesure disponible. Les confrontations avec la Nouvelle-Zélande, tenante du titre mondial, marquent les progrès : trois victoires, en 2018, 2019 et la dernière, avec la manière, en novembre 2021 (38-13). De quoi, en tout cas, aiguiser les appétits pour le Tournoi des six nations 2022.
Sauf que. Les Bleues, si elles règlent sans forcer la plupart des matchs contre les autres adversaires, se fracassent une nouvelle fois sur le mur anglais, révélant de vraies carences dans la conquête et une impuissance inquiétante. Au sortir d’un tournoi terminé encore à la deuxième place, l’ambiance n’est pas au beau fixe. « Le report de la Coupe du monde de 2021 à 2022 à cause de la pandémie a vraiment perturbé les choses, et le groupe s’est désuni », rappelle Annick Hayraud, la manageuse des Bleues.
Qui a été un brin secouée par les changements dans l’encadrement décidés tout à trac par les dirigeants fédéraux en mai dernier. Annick Hayraud perd sa double casquette de sélectionneuse au profit de Thomas Darracq, jusque-là responsable sportif des Bleues. Deux techniciens, en poste depuis 2017 et 2019, sont également remplacés, à moins de cinq mois du Mondial.
« Nous avons dû nous adapter à la poussée d’une nouvelle génération de joueuses, justifie Brigitte Jugla. Et Thomas Darracq, qui a vu monter ces jeunes quand il travaillait avec les moins de 20 ans, était le mieux placé pour réussir leur intégration. Nous n’avions pas le choix, un peu comme avec les garçons quand Fabien Galthié est arrivé en renfort du XV de France masculin juste avant la dernière Coupe du monde. »
La recomposition promet-elle des étincelles ? Les Bleues sont arrivées en Nouvelle-Zélande avec deux petits matchs de préparation dans les jambes contre l’Italie, dont le dernier a été sanctionné par une défaite du plus mauvais effet (19-26). Inquiétant ? « Nous ne pouvons plus douter, nous devons juste jouer au rugby », vient de lâcher la capitaine des Bleues, Gaëlle Hermet.
L’équipe de France va pouvoir s’étalonner dès la phase de poules où elles retrouveront leurs bêtes noires, ces Anglaises qui semblent aujourd’hui dominer les débats de la tête et des épaules avec un rugby tout en puissance d’une efficacité redoutable. Les Bleues, fidèles à leur jeu de mouvement, espèrent cette fois contourner l’obstacle. L’heure de vérité est proche.
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