Cinq mois après avoir été écarté de son poste de directeur général de la Coupe du monde 2023, Claude Atcher sort du silence. L’ancien directeur général du Groupement d’intérêt public France 2023 accorde ce lundi un entretien à « Midi Olympique » dans lequel il tente de se défendre et de se justifier. A 67 ans, il est accusé de pratiques managériales alarmantes par le comité d’éthique et placé sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour harcèlement moral.
« Je ne dis pas que je suis exigeant, mais très exigeant. Je ne vais pas être dans le déni, je suis comme ça. Mais cette exigence a toujours été posée pour permettre à chacun de grandir. Que je ne sois pas parfait, qu’il y ait des choses qui ne vont pas dans mon management, mes méthodes ou dans ma relation à l’autre, qu’il y ait des gens qui m’aiment ou pas, c’est logique. D’autant que j’ai plutôt tendance à avoir une personnalité clivante. Je l’ai bien compris, depuis des années » dit-il pour défendre ses exigences.
Il renvoie aussi la faute sur la jeunesse d’une partie de son équipe. « La jeune génération sur laquelle nous nous sommes appuyés n’aborde pas la valeur travail comme nous avons pu le faire dans notre engagement professionnel ; elle témoigne de difficultés à se remettre en cause et présente beaucoup de signes de détresse émotionnelle en cas d’opposition, en niant l’existence des problèmes et en accusant les autres », a estimé Claude Atcher. Il avait auparavant dans l’interview reconnu qu’un de ses cadres avait fait une crise de panique nécessitant l’intervention des pompiers suite à un différend avec lui, regrettant avoir dit « Circulez il n’y a rien à voir » après cet épisode.
Claude Atcher se dit aussi victime d’une sorte de complot : « Je ne suis pas dupe, dit-il. Tout ce qui s’est passé ensuite a parfaitement été orchestré par un groupe de personnes qui ont réécrit l’histoire à leur avantage. » Il contestera son licenciement avec un prud’homme dans les mois à venir : « Si je n’étais pas quelqu’un de résiliant, je me demande si je n’aurais pas pris une décision dramatique quant à ma propre vie, avoue-t-il. Il m’arrive encore régulièrement de regarder mon téléphone en me demandant pourquoi il ne sonne pas, s’il est en panne ou s’il y a un problème de réseau… En même temps, c’est tellement brutal qu’il faut passer à autre chose. Il faut faire son deuil. Il faut comprendre, et accepter que ça ne sera plus jamais comme avant. »
Pour lui, la page est lourde à tourner. « J’ai 67 ans, j’ai fait le deuil de la Coupe du monde, mais je ne peux pas accepter de sortir du milieu du rugby avec cette image-là. Ce n’est pas moi, je n’ai jamais été condamné de toute ma vie. Mon honneur, c’est mon moteur. Je vis une injustice. »
Claude Atcher est aussi rentré dans le détail de certaines affaires. Sur celle des billets (nous avions révélé la vente de billets pour la Coupe du monde via une billetterie parallèle à des personnalités dont Sébastien Chabal et Henri Mioch, ami d’Atcher), l’ancien boss de France 2023 reconnaît les faits mais ne voit pas vraiment le problème.
Sur cette affaire, Mioch et Chabal « œuvrent bénévolement pour le GIP et expriment à un moment donné le souhait d’acheter des billets. Je trouve ça légitime et je les mets en rapport avec le directeur de la billetterie. Basta. Je ne connais pas le nombre de billets, j’ai juste eu connaissance d’un mail de confirmation de commande », explique Claude Atcher, qui reconnaît avoir privilégié Henri Mioch ( « c’est même mon meilleur ami ») et ne voit pas de problème avec les avantages fait à Chabal. « Personnellement, je ne trouve pas anormal qu’il (Sébastien Chabal, NDLR) ait pu acheter des billets compte tenu du temps qu’il nous a accordé et de l’utilisation de son image qu’il nous a laissée ».
Guide Shopping Le Parisien
Annonces auto
Codes promo
Services
Profitez des avantages de l’offre numérique
© Le Parisien