Ce sera donc un Angleterre-France. Alors que les Bleus ont validé leur billet pour les quarts de finale de la Coupe du monde en dominant logiquement la Pologne ce dimanche après-midi au Qatar (3-1), Antoine Griezmann et ses camarades ont vu dans la soirée les Three Lions battre à leur tour le Sénégal (3-0), et les rejoindre au tour suivant. Samedi prochain (20h), les spectateurs du stade Al-Bayt auront donc l’occasion de voir une bataille entre meilleurs ennemis, une opposition relativement fréquente sur les terrains de rugby (ou dans les conflits moyenâgeux)… mais beaucoup moins sur ceux de football.
Ce n’est que la troisième fois que la France va jouer contre l’Angleterre à la Coupe du monde, après 1966 et 1982, à chaque fois en phase de groupes. Et pour retrouver la dernière trace d’un duel en compétition officielle, il faut remonter… à 2012, lors de l’Euro en Pologne et en Ukraine. S’il y a eu depuis l’émouvant match amical de 2015 à Wembley – quatre jours après les attentats du 13 novembre – ou celui de 2017 au Stade de France, voilà en effet dix ans que Bleus et Three Lions n’ont pas disputé entre eux un match “qui compte”.
Ce 11 juin 2012, Donetsk n’avait pas encore été attaquée par l’armée russe, et sa Donbass Arena pas encore frappée par les tirs de missiles. C’est là-bas, dans l’antre du Shakhtar, que les hommes de Laurent Blanc avaient affronté ceux de Roy Hodgson dans le tout premier match du groupe D (où se trouvaient aussi l’Ukraine et la Suède). Avec des effectifs, forcément, d’un autre temps.
Côté français, il ne reste au Qatar que trois joueurs de l’époque: Hugo Lloris, Steve Mandanda et Olivier Giroud. Auxquels on pourrait ajouter Karim Benzema pour les internationaux actuels. Côté anglais, un seul “survivant”: Jordan Henderson.
Sinon, les onze de départs fleurent effectivement les années 2010, avec Lloris, Debuchy, Rami, Mexès, Evra, Alou Diarra, Malouda, Cabaye, Nasri, Ribéry et Benzema d’un côté ; Hart, Johnson, Terry, Lescott, Ashley Cole, Gerrard, Parker, Milner, Oxlade-Chamberlain, Young et Welbeck de l’autre.
Dans ce match soldé par un nul (1-1) malgré la domination française (19 tirs à 3), c’est Joleon Lescott, abandonné au marquage par Alou Diarra, qui avait ouvert le score de la tête sur un coup franc de Steven Gerrard à la demi-heure de jeu. Mais c’est surtout de l’égalisation de Samir Nasri à la 39e dont beaucoup de souviennent. Pas tant pour le but en lui-même – une frappe tendue au premier poteau sur une remise en retrait de Franck Ribéry – que pour la célébration qui a suivi. Le fameux “chut” du Marseillais.
Sitôt après avoir vu le ballon faire trembler les filets, Nasri s’était tourné vers la tribune de presse en mettant un doigt sur sa bouche et en prononçant quelques mots doux (“ferme ta gueule”). Une séquence évidemment très commentée, dans une France du football encore marquée par le fiasco de Knysna, deux ans plus tôt. Interrogé après la rencontre sur le destinataire de ce geste remarqué, le joueur de Manchester City… n’avait pas botté en touche: “C’est le journal L’Equipe.”
Sentant toutefois la polémique arriver, Samir Nasri avait rapidement désamorcé l’affaire au micro de TF1, faisant un début de mea culpa. “J’ai eu une réaction d’humeur que je n’aurais pas dû avoir, glissait-il. C’est de la frustration. On m’a descendu en flammes pendant les matches de préparation alors que j’appliquais les consignes du coach. Cela ne me déstabilise pas car je ne lis pas la presse mais ma mère est souffrante et quand elle lit que son fils est bidon, c’est délicat. Il y a eu une réponse de ma part peut-être maladroite.”
Laurent Blanc, qui n’avait pas eu envie de nourrir la machine médiatique, avait d’ailleurs continué de l’aligner lors des matchs suivants. Sans que le technicien ne parvienne à trouver la formule magique avec le groupe à disposition. Après le nul contre l’Angleterre, la France avait battu l’Ukraine (2-0) et perdu contre la Suède (2-0) pour terminer deuxième de sa poule. Avant d’être sortie dès les quarts de finale par l’Espagne (2-0), sèchement et avec un certain désintérêt du public. Une autre époque.
Le onze de l’équipe de France face à l’Angleterre en 2012: Lloris – Debuchy, Rami, Mexès, Evra – Malouda, Diarra, Cabaye – Nasri, Benzema, Ribéry.
Remplaçants: Carrasso, Mandanda, Koscielny, Clichy, Réveillère, M’Vila, Matuidi, Ben Arfa, Martin, Valbuena, Ménez, Giroud.
Le onze de l’Angleterre: Hart – Johnson, Terry, Lescott, Cole – Milner, Gerrard, Parker, Oxlade-Chamberlain – Young, Welbeck.
Remplaçants: Butland, Green, Jagielka, Jones, Baines, Henderson, Downing, Walcott, Carroll, Defoe.
Coupe du monde 2022: chut de Nasri, tête de Lescott… c'était quoi le dernier France-Angleterre en compétition officielle
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