Les Rochelais ont beau avoir remporté leur quatrième succès en autant de matchs, ce samedi à Northampton (13-31), ils n’en ont pas encore fini avec la phase de poules version 2022-2023. Ce dimanche à partir de 16 h 15, ils seront sans doute plusieurs, comme Romain Sazy, à regarder avec attention Stade Toulousain – Munster. Depuis plusieurs saisons, le destin qui lie Jaune et Noir et Rouge et Noir, notamment avec les deux finales de 2021 remportées par la bande d’Ugo Mola, pousse ici les Stades à se disputer la première place de la poule B.
À première vue, l’enjeu n’est pas si clé que cela pour les Rochelais, qui recevront Gloucester ou les Bulls fin mars ou début avril. La victoire des Ospreys, la veille à Leicester (26-27), avait précisé leur objectif. Une victoire les assurait de l’un des deux premiers accessits – synonyme de 8e voire de quart à Marcel-Deflandre mais aussi d’impossibilité de voyager en Afrique du Sud, ce qui n’est pas neutre – quand une défaite pouvait mettre en péril un retour à domicile, ne serait-ce que pour le 8e.
Or, plus un club est placé haut au classement, plus il a de chances de disputer une demi-finale dans son pays d’origine, même si elle aura lieu sur terrain neutre. À ce propos, en France, l’EPCR a, selon nos informations, posé une option sur Bordeaux et Lyon. Et là où la première place amène une différence, c’est que le leader de la poule B ne sera pas dans le tableau de son homologue de la poule A, qui n’est autre que l’habituel très grand favori de la Champions Cup, le Leinster. Auteur d’un 20 sur 20 avec quatre bonus offensifs, le club de Dublin « recevra » donc sa demie s’il se qualifie jusque-là.
Mais revenons-en à ce match ayant animé le Franklin’s Gardens de Northampton, très joli et typique stade à l’anglaise quoique un peu à l’ancienne, à l’image des vétustes vestiaires visiteurs. Leurs 12 000 supporters ont beau savoir les Saints derniers éliminés de la compétition principale, ceux-ci donnent de la voix toute la rencontre, entonnant l’entêtant « When the Saints go marching in » régulièrement. Notamment quand, à la surprise générale, les joueurs de Phil Dowson, pourtant à 14 depuis le carton rouge infligé à Fraser Dingwall pour un plaquage tête contre tête sur un Dillyn Leyds KO (40e), reviennent à 13-14 à la 55e.
« On s’est fait un peu peur même en étant en supériorité numérique, opine Romain Sazy. Ils reviennent à un point, on est un peu désorganisés, le match devient un peu « foufou », ils jouent de tous les côtés. Mais finalement, ça paie. » Car, alors qu’Antoine Hastoy bénéficie d’une pénalité largement dans ses cordes pouvant conforter un peu l’écart au score, les Maritimes, à 14 eux aussi après le carton jaune de Tawera Kerr-Barlow à la 52e, choisissent la touche. Le signe d’une certaine sérénité, d’une croyance dans leurs forces et un choix payant : les charges de Georges-Henri Colombe Reazel puis Grégory Alldritt redonnent de l’air aux Jaune et Noir (13-21, 62e).
Trois minutes plus tard, sur une nouvelle pénaltouche témoignant des difficultés croissantes des Saints, Quentin Lespiaucq et Thomas Lavault, entrés à la pause pour donner de l’assise à un alignement en souffrance (4 ballons perdus), sont déterminants sur le groupé pénétrant. Décidément un atout redoutable, comme la mêlée, le maul envoie le talonneur dans l’en-but (13-26, 55e). Cette fois, le match est plié, le bonus offensif dans l’escarcelle avant qu’Ulupano Seuteni n’ajoute un 5e essai (13-31, 70e).
Contrat rempli, donc, dans le sillage d’une défense et d’un pack ultra solides ? Pas tout à fait. Souvenez-vous de la question de la première place. Coupables de beaucoup trop de fautes et d’imprécisions, en particulier dans le jeu courant et pas seulement à 15 contre 15, les Rochelais ne parviennent pas à faire gonfler le score alors que c’est largement à leur portée. De quoi laisser les Toulousains à 10 petits points (+ 63, contre + 53) à un point-average général qui devrait être favorable aux Rouge et Noir en cas de succès bonifié face au Munster.
« Nous avions du mal balle en mains, heureusement on avait la défense. Mais c’est à nous de continuer parce que ce sera encore plus dur en phases finales, le niveau va monter, prévient Uini Atonio, auteur de 50 très bonnes minutes avant de rejoindre les Bleus. Cette équipe attaquait beaucoup, misait sur le rythme. Mais notre conquête est très importante pour nous. On est très lourds devant, donc si on n’avance pas en mêlée, c’est un souci… Les bases de notre jeu reposent sur la touche, la mêlée et la défense, trois aspects qu’on a vus aujourd’hui. Mais on doit améliorer notre attaque au fil des semaines ». « On aurait vraiment pu faire mieux, il y a eu beaucoup de déchet, regrette Jules Favre. On est contents d’avoir gagné mais il y a de la retenue parce qu’on est frustrés de ne pas avoir fait mieux. »

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