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Les procureurs du Parquet national financier ont requis des peines lourdes contre le président de la FFR et l’homme d’affaires président de Montpellier.
Au tribunal correctionnel de Paris,
Au huitième jour du procès qui agite le monde du rugby français, les réquisitions sont tombées, ce mardi au tribunal correctionnel de Paris, pour Bernard Laporte (président de la FFR), Mohed Altrad (président de Montpellier), Claude Atcher (ancien DG de France 2023) et Serge Simon (ancien vice-président de la FFR), soupçonnés de trafic d’influence, corruption et prise illégale d’intérêt, après une longue enquête du Parquet national financier (PNF). Trois ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis contre Bernard Laporte, président de la FFR, et Mohed Altrad, l’homme d’affaires président du club de Montpellier (lire les peines requises ci-dessous).
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Devant l’assistance la plus importante depuis le début du procès, les procureurs François-Xavier Dulin et Céline Guillet avaient auparavant livré leur réquisitoire. Cette dernière est d’abord longuement revenue sur toute cette affaire, en soulignant que «l’article du Journal du dimanche (à l’origine de l’affaire) aurait pu passer inaperçu si les faits n’avaient pas été stupéfiants». Elle a rappelé que le ministère des Sports avait, dès décembre 2017, été alerté pour «une question d’éthique», insistant sur les devoirs et les obligations de la FFR.
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«Notre rôle a été caricaturé, nous serions là uniquement pour piéger. Notre souci est la manifestation de la vérité mais pas de piéger des personnes qui ont fait le choix de mentir», a-t-elle asséné. «Non ils n’ont pas été traités comme des voyous, mais comme des personnes mises en cause dans une affaire de probité», a poursuivi Mme Guillet. Ajoutant : «Nous avons trouvé déplaisant la position de la FFR durant toute cette affaire.»
François-Xavier Dulin, connu pour son intransigeance, a ensuite livré un réquisitoire – assez technique – contre les quatre personnes mises en cause. Après avoir insisté sur la volonté de Bernard Laporte d’avoir la mainmise sur le rugby français dans son ensemble, il s’est attardé sur le rôle de Mohed Altrad. «On va nous dire que AIA (Altrad Investment Authority), ce n’est pas M. Altrad. Mais pas du tout, M. Altrad est fier de ce qu’il a construit, de son groupe. Il s’identifie à son entreprise. (…) Qui est-ce qui commande à Montpellier ? C’est M. Altrad !» Et d’égrainer, durant de longues minutes, la liste des griefs de trafic d’influence et de corruption d’agent public entre Bernard Laporte et «son ami» Mohed Altrad.
Le président de la FFR aurait, selon lui, perdu «toute impartialité et toute indépendance», multipliant les «prises illégales d’intérêt». L’affaire de la commission d’appel de la FFR est ensuite évoquée et, selon le procureur du PNF, il s’agit de l’élément «le plus grave de cette affaire. On atteint la quintessence du trafic d’influence» face à des «interventions inadmissibles dans des institutions qui doivent être indépendantes».
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Serge Simon est lui soupçonné de prise illégale d’intérêts. Il lui est reproché d’avoir donné instruction à Joël Dumé, alors patron de l’arbitrage, d’envoyer Romain Poite pour diriger le match entre Montpellier-Racing 92, alors que cette rencontre avait été reportée par la Ligue. «Il est intervenu dans un rôle qui ne le concernait pas en tant que vice-président de la FFR», lui reproche François-Xavier Dulin. Les faits – recel d’abus de confiance, travail dissimulé, abus de biens sociaux – reprochés à Bernard Laporte, ainsi qu’à Claude Atcher et Benoît Rover (gérants de Score XV) pourraient paraître comme «purement comptables et techniques. Mais ces faits sont significatifs de personnes qui préfèrent les petits arrangements» pour une somme estimée par le parquet à 73.529 euros.
Après plus de trois heures, le procureur du PNF a prononcé ses réquisitions. «Cette procédure n’est pas une anecdote, pas une vendetta, pas une diffamation», a souligné François-Xavier Dulin, qui a cité Daniel Herrero sur la complexité du rugby avec ses nombreuses règles. La date du délibéré sera connue mercredi, après les dernières plaidoiries de la défense.
Les peines requises
Bernard Laporte : 3 ans de prison dont deux années assorties du sursis, 50.000 euros d’amende et deux ans d’interdiction de gérer une société commerciale, deux ans d’exercer toutes fonctions en lien avec le rugby, avec application immédiate.
Mohed Altrad : 3 années de prison dont deux années assorties du sursis, 200.000 euros d’amende, deux ans d’interdiction de gérer une société commerciale. Interdiction d’exercer toute fonction en lien avec le rugby. «Des peines à la mesure de la gravité des faits», a expliqué le procureur.
Serge Simon : un an de prison dont six mois assortis de sursis, 10.000 euros d’amende. Un an d’interdiction d’exercer toute activité en lien avec le rugby.
Claude Atcher : 2 ans de prison, une année avec sursis, amende de 50.000 euros, trois ans d’interdiction d’exercer toute activité commerciale, un an d’interdiction d’exercer toute activité en lien avec le rugby.
Benoît Rover : un an d’emprisonnement, six mois avec sursis, trois ans d’interdiction de gérer une société commerciale, un an d’interdiction d’exercer toute activité en lien avec le rugby.
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Pyrrhon
le
Son affairisme et son cynisme auront donc fini par lui valoir des sanctions…
Geneviève Meunier-dumont
le
Si TROIS ans ont été requis c’ est pour que le tribunal n’ en donne que deux dont un avec sursis … carnet vierge !
PiR2
le
J’ajoute que je trouve déplacée voire scandaleuse la remarque du juge disant Nous vivons trouvé déplaisant l’attitude des prévenus..
A elle seule elle pourrait être un motif de cassation!
L’Afrique du Sud a logiquement dominé l’Argentine samedi, lors de la 5e journée du Rugby Championship.
Suite de la troisième journée de Top 14 ce samedi après-midi, avec les victoires de La Rochelle, Montpellier, du Stade français et du Racing 92.
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Favoritisme dans le rugby : trois ans de prison requis contre Laporte et Altrad
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