Fabien Galthié veut garder le même niveau d'exigence de ses hommes pour le prochain Tournoi des 6 Nations qui débute le 5 février en Italie. À moins de neuf mois de la Coupe du monde, le sélectionneur du XV de France a précisé sa vision de la "repossession" en lieu et place de la dépossession…
Cette saison, êtes-vous davantage les chassés que les chasseurs ?
C’est vrai que la question est souvent posée. Comme nous arrivons avec le trophée et le Grand chelem, notre statut a évolué. Mais c’est ce que nous cherchons depuis le début de notre mission il y a trois ans. On a posé les fondamentaux avec une vision claire : gagner des matchs très vite, gagner des titres et devenir une nation majeure du rugby mondial. Nous avons réussi à le faire en trois ans et trente matchs disputés. Nous sommes revenus dans le top 3 mondial et notre ambition est toujours la même. Pour cette quatrième saison, on ne veut pas changer.
Jonathan Danty et Gabin Villière n’ont pas été sélectionnés alors qu'ils pourront reprendre avant la fin du Tournoi. Qu'est-ce qui a motivé votre choix ?
Ils ne sont pas opérationnels. Les 42 joueurs présents à Capbreton s’entraînent normalement et sont à 100% physiquement, ce qui n’est pas le cas de Jonathan, qui n’est pas prêt, et Gabin, qui est en phase de reprise mais qui ne pourra pas être 100% prêt pour cette préparation. En échange avec Gabin et ses entraîneurs, nous avons décidé de ne pas le sélectionner pour le laisser se remettre en forme à Toulon pour qu’il se répare.
Vous avez gagné avec une stratégie basée sur la dépossession. Allez-vous accentuer cette stratégie ou davantage porter le ballon ?
Effectivement, nous avons gagné une série de matchs avec des temps-forts et des temps faibles sur lesquels nous devons progresser. Nous avons joué trente matchs mais notre équipe est toujours en phase de développement, elle n’a pas encore atteint son meilleur niveau. En 2023 nous allons jouer dix-sept matchs, c’est-à-dire la moitié des trois saisons. Cette période va nous mener à un niveau supérieur à celui de novembre. J’ai envie de parler du mot repossession plus que de dépossession, c’est-à-dire jouer juste.
À quel moment on utilise l’espace, à quel moment on joue au pied, identifier les espaces libres dans le second rideau voire dans l’en-but. Mais il faut penser à ce qu’il se passe après, l’action ne s’arrête pas quand le ballon est déposé dans les zones recherchées. Il faut constamment être prêt à le récupérer. En employant le mot repossession cela change la vision du rugby.
Vous allez vous déplacer en Irlande et en Angleterre, voyez-vous ces déplacements comme de vrais tests en cette année de Mondial ?
Ce sont deux matchs exceptionnels, dans des stades magnifiques, face aux meilleurs adversaires du monde. L’Irlande est devant nous et chacun connaît le niveau et la qualité de cette équipe anglaise, surtout quand elle joue à Twickenham. On va vivre ces matchs en pensant d’abord à bien se préparer. On vit ces rencontres comme des morceaux de vie. C’est une immersion totale et un plongeon dans cette ambiance unique. Comme je dis souvent aux joueurs : "bienvenue dans le sublime et le merveilleux".
Ce sont des adversaires sublimes, les entraîneurs sont des pointures, et nous, avec nos armes, on va se mesurer à eux en étant en capacité de les dominer et de remporter ses test-matchs. À chaque fois qu’on sort d’un match, nous ne sommes plus les mêmes. C’est comme cela qu’on va vivre ces deux déplacements. Je rajouterai également l’Italie. Il ne va pas falloir se tromper sur le potentiel de cette équipe. Nous resterons d’ailleurs à Rome pour remonter à Dublin le jeudi. On a trois premières semaines qui sont géniales à vivre entre Capbreton, Rome et Dublin.
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