On l’a un peu oublié, leur dernier match ayant eu lieu le 4 décembre et une nouvelle coupure étant prévue du 30 janvier au 5 mars, mais les Espoirs du Stade Rochelais sont en plein milieu de leur saison. Dimanche, à 15 heures, ils disputeront la première journée de la phase retour à domicile contre le Racing 92. À l’aller, « nous avions été très malchanceux (défaite 23-15, NDLTR) mais je pense honnêtement que nous étions meilleurs ce jour-là. Nous avons grandi depuis, mais j’imagine qu’eux…
On l’a un peu oublié, leur dernier match ayant eu lieu le 4 décembre et une nouvelle coupure étant prévue du 30 janvier au 5 mars, mais les Espoirs du Stade Rochelais sont en plein milieu de leur saison. Dimanche, à 15 heures, ils disputeront la première journée de la phase retour à domicile contre le Racing 92. À l’aller, « nous avions été très malchanceux (défaite 23-15, NDLTR) mais je pense honnêtement que nous étions meilleurs ce jour-là. Nous avons grandi depuis, mais j’imagine qu’eux aussi », dit le centre Ike Anagu.
La trêve a été mise à profit : « On a un peu managé ça comme une sélection, car des joueurs sont au contact de différents staffs, celui des pros mais aussi de ceux de différentes sélections. On essaie de garder un œil sur tout le monde, de tout partager pour garder la main, indique le manager Sébastien Morel. On a réussi à trouver des compromis avec les pros, beaucoup ont pu s’entraîner avec eux en début de semaine. De notre côté on a mis en place des stimulations à différentes intensités, avec pas mal de travail, que ce soit en vidéo, en réunion, sur le terrain. »
« Nous sommes plus relax, on a eu du temps pour nous reposer, mais aussi pour analyser notre première partie de saison, faire un peu d’introspection, travailler physiquement, reprend Anagu. On se sent vraiment bien, en confiance, nous sommes prêts pour faire une bonne performance contre le Racing. » Le problème, c’est que malgré la coupure, le groupe déplore toujours de nombreux blessés devant. Trois piliers sont victimes d’une accromio de l’épaule : les gauchers Alexandre Kaddouri et Henri Grondin et le droitier Cola Nail, qui a du mal à se rétablir.
« C’est difficile car il y a des sélections, Louis (Penverne) qui va certainement être en U20, « Sandro » (Aleksandre Kuntelia) avec la Géorgie, sachant que notre planification dépend aussi de ce qui se passe au-dessus, réagit Sébastien Morel. Quand on a 10 mecs qui partent pendant 5 ou 6 semaines, ça a un impact. On essaie de trouver des solutions pour être efficaces le week-end, sachant qu’on reçoit deux fois avant quatre semaines d’arrêt. On manquera de liant alors qu’on était sur une bonne dynamique. Mais on n’est pas fataliste, il y a du bon dedans. »
Fataliste, Ike Anagu ne l’est pas du tout. Né à Waterford, dans le sud de l’Irlande le 2 mars 2003, avant de partir en Afrique du Sud à l’âge de 8 ans, le polyvalent trois-quarts rêve un jour de porter le maillot du XV du Trèfle. Or, après une première sélection avec les U20, il est appelé pour préparer le Tournoi des Six Nations des moins de 20 ans. « Déjà, c’était bien de rejouer dans une équipe anglophone, sourit-il. C’est une grande expérience, une de plus après avoir commencé en Afrique du Sud et être arrivé en France. Ça va encore me permettre de grandir. Mon bagage se construit au sein de trois des meilleures nations mondiales… »
Pour l’anecdote, quand le directeur sportif Robert Mohr l’a contacté via un appel en visio, Ike Anagu avait un drapeau irlandais accroché au mur. « J’ai toujours voulu jouer pour l’Irlande, quel que soit le sport que je jouais, même si j’ai grandi en Afrique du Sud. J’aimais regarder l’Irlande. Ronan O’Gara était l’un de mes héros ! C’est un grand honneur d’être convoqué. » Ce pourrait être à l’aile, lui qui joue au centre à La Rochelle. « En tant que manager du centre de formation, je suis content, même si j’ai moins de joueurs en tant que manager des Espoirs, plaisante Sébastien Morel. C’est top pour eux de voir d’autres projets. Au centre, on le fait travailler au niveau des mains et des trajectoires de course, mais il est capable de couvrir de l’espace aussi. Après être arrivé en première année, la saison dernière, son leadership naturel est revenu, il nous fait avancer, ça lui donne de la confiance pour la suite. »
Et qu’en pense son héros ? « J’ai beaucoup discuté avec lui, il a une histoire assez surprenante ; c’est un super garçon qui a beaucoup de qualités. C’est bien qu’un jeune ait des rêves. Les siens, c’est d’être JIFF (joueur issu des filières de formation, NDLR) et de jouer pour l’Irlande, sait Ronan O’Gara. C’est intéressant car c’est une menace pour moi : s’il veut jouer pour l’Irlande, il doit partir. Mais le plus important, c’est lui, je ne vais pas essayer de le manipuler contre ses rêves. S’il veut jouer pour l’Irlande, go, avec plaisir ! »