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Il faudra 20.000 agents de sécurité et vigiles pour la Coupe du monde de rugby cet automne et pour les JO en 2024. Mais les entreprises du secteur sont inquiètes car le métier n’attire plus. On en parle ce vendredi sur France Bleu Occitanie avec le pdg de la société toulousaine France Gardiennage.
C’est le casse-tête pour les entreprises du domaine de la surveillance. Elles ont du mal à recruter et les besoins vont être énormes en 2023 et 2024. On en parle ce vendredi sur France Bleu Occitanie avec une des entreprises de gardiennage de la région toulousaine. Le groupe Cybelia, basé au Palays, emploie un peu plus de 1.800 personnes au sein notamment de la société France Gardiennage. Pour son pdg, Yves Chidaine, la situation est critique.
France Bleu : On débute une période où vos entreprises vont être très sollicitées ?
Yves Chidaine : Effectivement, il y a des gros événements qui arrivent. D’abord la Coupe du monde de rugby qui commence au mois de septembre et ensuite les Jeux Olympiques 2024. Entre ces deux événements, il nous faudra un quart d’effectif en plus, ce qui n’est pas gagné.
Et vous, en ce moment, vous arrivez à trouver suffisamment de personnels ?
On a des besoins qui sont déjà cadrés d’avance, sur lesquels on répond à 75% par du personnel interne, 75 à 80%. Et tout ce qui est exceptionnel ou dans des lieux à part, nous utilisons des confrères, de la sous-traitance pour combler le reste. On n’arrive pas à recruter, en tout cas à un instant T, suffisamment de gens pour répondre à 100% de la demande.
La Nouvelle éco, du lundi au vendredi à 7h17 sur France Bleu Occitanie est à réécouter ici .
Qu’est-ce qui explique cette pénurie ?
Pour être agent de sécurité il faut avoir une carte professionnelle délivrée par un organisme qui s’appelle le CNAPS  (conseil national des activités privées de sécurité). C’est un organisme émanant du ministère de l’Intérieur. Et à ce jour, on estime que la moitié des agents de sécurité, il y en a à peu près 150 .000 en France, détenteurs d’une carte, ne sont plus dans le métier de la sécurité ; c’est-à-dire qu’ils sont partis ailleurs vu la difficulté et l’ambiance économique actuelle. Les agents de sécurité sont allés voir si l’herbe est plus verte à côté.
Et on peut le dire, c’est aussi un secteur qui rémunère mal ?
Alors effectivement, pour vous donner une idée aujourd’hui, une heure d’agent de sécurité en journée, c’est moins de 20 euros de l’heure. Lorsque vous allez par exemple chez votre garagiste, vous payez entre 60 et 80 euros de l’heure. C’est lié à la pression de nos donneurs d’ordre qui sont des administrations, des collectivités locales et des entreprises d’importance nationale, voire internationale. On a une pression très forte sur les prix. Donc du coup, on a beaucoup d’agents de sécurité qui sont au Smic ou pas loin.
Il faudra environ 20.000 nouveaux agents de sécurité rien que pour les Jeux Olympiques. L’État a créé un nouveau diplôme d’agent de sécurité spécial pour les JO et la Coupe du monde de rugby. Il nécessite 100 heures de formation, contre 170 normalement, donc avec des personnels qui ne pourront pas vraiment rester dans le métier.
Mhamed Bekouch, délégué CGT dans la branche sureté, estime que les patrons vont embaucher un peu n’importe comment à cause des besoins. Et cela au dépend de la sureté de tous. “Ils vont déplacer des gens un peu partout en France pour pouvoir assurer les effectifs obligatoires dont ils auront besoin. Parce qu’à l’heure actuelle, on ne voit pas le mouvement de formation se faire. Je pense qu’ils ne pourront pas répondre à tout le monde. Et on risque de se retrouver certainement avec des gens qui ne seront pas opérationnels, mais qui présenteront bien on va dire. On pense qu’ils vont certainement recruter des gens qui seront peut-être opérationnels. Si la personne n’est pas formée ou habilitée à gérer ce genre de situation, on peut courir à la catastrophe.”
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