Cette fois, le sujet n’est pas la pertinence du jeu de dépossession qui a fait la gloire récente du XV de France. Contre Lyon, la Section a eu le ballon (53 % de possession) et a pris ses aises dans le camp de la meute lyonnaise, longtemps apparue les dents ébréchées (60 % d’occupation). 107 ballons portés, 502 mètres parcourus ballon en main, 3 franchissements, des incursions dans les 22 mètres adverses et deux intenses séquences devant…
Cette fois, le sujet n’est pas la pertinence du jeu de dépossession qui a fait la gloire récente du XV de France. Contre Lyon, la Section a eu le ballon (53 % de possession) et a pris ses aises dans le camp de la meute lyonnaise, longtemps apparue les dents ébréchées (60 % d’occupation). 107 ballons portés, 502 mètres parcourus ballon en main, 3 franchissements, des incursions dans les 22 mètres adverses et deux intenses séquences devant la ligne du LOU. Pour un bilan décevant : à la 33e les Palois ont été repoussés ; à la 47e, le ballon a été perdu sur un départ au ras de Jordan Joseph avant un retour à l’avantage. À l’arrivée aucun essai. Pour la deuxième fois de rang en Top 14…
Un air de tournant du match. Alors que Pau faisait la course en tête profitant de son meilleur sens de la discipline (9 pénalités concédées contre 10) et de la précision de Zack Henry (12-7 à la 65e), Mathias Colombet a surgi sur un lancement de jeu lyonnais, interceptant une passe de Pelissié. Mais l’ailier polyvalent a été repris à l’entrée des 22 mètres et dans la précipitation a laissé filer une munition précieuse. Une potentielle balle de match s’effaçait.
Après l’avertissement sur cette interception de Colombet, Lyon s’est remobilisé, mettant enfin à profit ce qui ressemblait des tribunes à une supériorité physique manifeste, corroborée par la statistique des plaquages cassés : 25 pour le Lou contre 16 pour la Section. Voire des passes après contact : 10 offloads pour le Lou, 6 pour la Section. Sans oublier les blessures subies par les Palois : Eliott Roudil et Beka Gorgadze n’ont ainsi pas terminé la partie. Lyon qui avait inscrit le premier essai à la 29e après un lancement de jeu en mêlée suivi d’une sautée subtile de Pélissié pour Tuisova, inarrêtable pour Gailleton et Joseph (29e ; 3-7) a fini par s’énerver vraiment. Et mieux jouer les coups en cessant de s’enfermer dans un jeu aérien outrancier. D’abord pour faire le break en s’appuyant sur des convictions profondes : pénaltouche plutôt que tentative de pénalité pour revenir dans les eaux du bonus défensif, maul porté gagnant et essai de Liam Coltman (12-14 ; 71e). Ensuite à 15 contre 14 avec un carton jaune infligé à Hewat, les Lyonnais ont enfoncé le clou sur une nouvelle pénaltouche : maul puis séquence de pilonnage et après des relais de Kpoku et Regard, Tavite Veredamu a porté le coup fatal synonyme de bonus offensif d’un côté et de perte de bonus défensif de l’autre. Après la sirène, Thibault Daubagna a eu l’occasion de sauver ce point mais son plongeon côté fermé derrière le maul de la dernière chance n’a pas résisté au retour de Berdeu (12-21 ; 80e+2).
Selon le statisticien Opta, Reece Hewat, l’infatigable flanker palois, a raté contre Lyon son premier plaquage de la saison. De mauvais augure. À l’arrivée, si Hewat n’a pas pour une fois pas été parfait, ce sont les Palois qui collectivement ont failli avec 25 plaquages ratés (79 % de réussite). Forcément problématique. Lyon sans être génial a tourné à 90 % de réussite.
Avec Pau, le tableau est souvent contrasté. La preuve une nouvelle fois avec la partie en conquête. Le Hameau peut être fier de la partition de la mêlée face à l’armada lyonnaise : 100 % sur ses introductions, trois pénalités concédées sur celles du Lou certes mais des séquences bien négociées à l’image de l’effort pour offrir une pénalité à Zack Henry juste avant la mi-temps. En revanche avec 4 ballons perdus en touche et un contre bien trop gentil, l’alignement est retombé dans ses travers. L’inconstance n’épargne personne.
Quatrième match d’affilée sans victoire en Top 14, 3e défaite de la saison au Hameau, deuxième match de rang sans marquer d’essai ni de point au classement : ce 15e round n’aura pas été le tremplin espéré. Dans le camp palois, l’heure n’était pas à la dramatisation, rappelant que la saison était encore longue : 12 journées à disputer et 60 points à prendre. Travail, conviction, travail, certitudes à renforcer, travail, dévouement. En attendant, Brive qui a gagné contre Toulon – prochain adversaire à Mayol (16e journée ; 28 janvier) occupe certes toujours la treizième place de barragiste mais n’a plus que deux points de retard sur une Section Paloise, scotchée à la douzième place décrochée l’année de l’arrivée de Sébastien Piqueronies.
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