En cette moitié de saison 2022-2023, La Rochelle doit composer avec un souci d’autant plus étonnant qu’il est nouveau. Championne d’Europe après avoir mis le Leinster dans les cordes puis marqué un essai décisif juste avant la sirène de la finale de Champions Cup (via le désormais Toulousain Arthur Retière, qui fait son retour ce samedi soir face à ses anciens coéquipiers), elle n’arrive plus aujourd’hui à bien conclure ses matchs. À première vue, pourtant, avec huit deuxièmes mi-temps où les Maritimes…
En cette moitié de saison 2022-2023, La Rochelle doit composer avec un souci d’autant plus étonnant qu’il est nouveau. Championne d’Europe après avoir mis le Leinster dans les cordes puis marqué un essai décisif juste avant la sirène de la finale de Champions Cup (via le désormais Toulousain Arthur Retière, qui fait son retour ce samedi soir face à ses anciens coéquipiers), elle n’arrive plus aujourd’hui à bien conclure ses matchs. À première vue, pourtant, avec huit deuxièmes mi-temps où les Maritimes ont inscrit plus de points que l’adversaire, contre sept « perdues » et une terminée à égalité, contre une équipe de l’USAP réduite à 14 avant la pause, le bilan est pour l’instant équilibré.
Sauf que si le déplacement à Lyon, le 10 septembre, avait été une alerte avec deux essais encaissés en trois minutes en toute fin de rencontre – de quoi menacer la première victoire jaune et noir à l’extérieur (21-23) –, la tendance est réelle depuis quelques semaines. Contre Pau, à Deflandre, les Stadistes ont concédé un 7-21 (pour une défaite 21-38) avant de subir à Brive un essai en toute fin de match qui aurait pu leur coûter cher si Thomas Laranjeira avait réussi dans la foulée une pénalité trop facilement offerte.
Plus significatifs, ils n’ont ensuite pas marqué le moindre point en seconde période à Paris (27-14), avant de laisser Northampton franchir deux fois leur en-but alors qu’ils menaient 46-0 puis l’Ulster revenir à 29-36 alors que les Nord-Irlandais étaient menés 29 à 0 à la pause. Enfin, de retour en Top 14, l’UBB s’est imposée à Deflandre (8-12) après un premier acte dominé par le club à la caravelle (3-0) avant que les Catalans, à 14, ne contrôlent la fin de la rencontre (10-29). « Je ne peux pas l’expliquer, souffle Uini Atonio. Parfois, on fait 40, 45 minutes à fond et puis on se relâche. Devant l’UBB, on n’en a même pas fait 40, on en a fait 0… »
Certains y ont vu l’illustration d’un groupe moins homogène que prévu, avec des « décideurs » pas au même niveau que les titulaires. Sauf que lors des dernières rencontres du Stade Rochelais, ce sont souvent des cadres qui ont commis des fautes bêtes permettant à l’adversaire de reprendre du poil de la bête et de camper devant leur ligne. À Dublin, face à l’Ulster, Grégory Alldritt, Brice Dulin et Jonathan Danty étaient de ceux-là. À Perpignan, Will Skelton, Rémi Bourdeau puis Atonio ont commis des bourdes qui ont même valu au pilier droit de prendre un carton jaune.
L’hypothèse physique ne tient pas non plus, selon l’international. En début d’année 2022, un lourd travail de préparation destiné à finir fort la saison avait entraîné des baisses de régime en fin de rencontres. Cette fois, l’effondrement maritime intervient beaucoup plus tôt, de quoi ne pas lier les deux. « On essaye de faire des matchs complets. À Perpignan, on a marqué à la fin, ça montre que le caractère de l’équipe est là jusqu’à la 80e », tempère Uini Atonio.
Il n’empêche, les chutes de tension les plus spectaculaires ont eu lieu quand les Jaune et Noir avaient fait forte impression en première période, en particulier face à l’Ulster et contre l’USAP. De quoi accréditer, plutôt, la thèse d’un relâchement psychologique. D’où l’importance de travailler cette thématique avec Éric Blondeau, le nouveau préparateur mental de l’équipe. « C’est une de ses missions, oui. On met plus ça sur le compte de la concentration, on voit que les mecs ont du mal à se connecter entre eux, convient Romain Carmignani, l’entraîneur des avants. Autour de la 50e, il y a un peu de flottement mais c’est perfectible. On cherche la qualité, on met des standards plus haut, on stimule les mecs. Je ne pense pas que les autres équipes arrivent à être tout le temps constantes sur 80 minutes. Les leaders doivent montrer l’exemple, le reste de l’équipe doit répondre en fonction. »
Notamment face à un premier de la classe toulousain qui a marqué une moyenne de 15 points en seconde période depuis le mois de septembre. « On en parle entre nous, on travaille énormément dessus. À l’entraînement, on essaie de maintenir l’intensité, de ne pas baisser la garde, appuie Jules Favre. Que ce soit au niveau des contacts, des attitudes, des choix. Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’on manque un peu de prise d’initiatives en deuxième mi-temps, qu’on se repose sur nos lauriers parce qu’on attaque fort. Mais on sait que Toulouse finit très bien ses matchs. Il va vraiment falloir commencer à jouer 80 minutes… »