C’est un épisode de plus dans la série. Ne nous demandez pas la saison, on a arrêté de compter. Le 19 décembre, le Biarritz Olympique, par l’intermédiaire de Jean-Baptiste Aldigé, a reçu un courrier d’Enedis que « Sud Ouest » a pu consulter. Il est signé du directeur territorial Pyrénées-Atlantiques. Ce dernier indique au président du directoire du club de Pro D2 que son entreprise va être « dans l’obligation de procéder à la coupure (du stade Aguilera) sauf si un contrat…
C’est un épisode de plus dans la série. Ne nous demandez pas la saison, on a arrêté de compter. Le 19 décembre, le Biarritz Olympique, par l’intermédiaire de Jean-Baptiste Aldigé, a reçu un courrier d’Enedis que « Sud Ouest » a pu consulter. Il est signé du directeur territorial Pyrénées-Atlantiques. Ce dernier indique au président du directoire du club de Pro D2 que son entreprise va être « dans l’obligation de procéder à la coupure (du stade Aguilera) sauf si un contrat de fourniture d’électricité est conclu avant le 31 décembre 2022. »
Rappel des faits. Depuis mars 2021, Maider Arosteguy a indiqué sa volonté de cesser de payer gaz, eau et électricité de l’infrastructure. La maire de Biarritz se réfère au bail emphytéotique et à un rapport de la chambre régionale des comptes pour justifier sa décision. Elle a depuis joint l’acte à la parole, sur fond de rapports exécrables entretenus avec les présidents Louis-Vincent Gave et Jean-Baptiste Aldigé.
Le 22 juillet dernier, la commune de Biarritz a résilié le contrat de fourniture d’électricité, faisant suite au courrier recommandé du 14 juin adressé aux dirigeants du club pour les prévenir officiellement. Depuis ? Le club n’a pas souscrit de nouveau contrat. Il est ainsi redevable d’une facture de 77 699,34 euros à Enedis. « Votre société consomme de l’énergie électrique aux frais d’Enedis et, in fine, aux frais des usagers du réseau public de distribution d’électricité, indique la missive. Nous vous demandons d’honorer (la facture) dans les plus brefs délais, faute de quoi, elle passera en recouvrement amiable puis contentieux. »
Joint au téléphone, Jean-Baptiste Aldigé ne compte pas souscrire un nouveau contrat. « Je ne peux pas, justifie-t-il. On a validé un budget de fonctionnement au 1er juin. Ce budget est équilibré, avec des charges et des dépenses. De nouveaux éléments interviennent depuis : l’eau, l’électricité et l’entretien de la pelouse sont à notre charge. Ils font que nous allons être en porte-à-faux avec le budget présenté à la DNACG (direction nationale d’aide et de contrôle de gestion) et à la Ligue. Notre responsabilité, en tant que personne morale, est de ne pas souscrire ce contrat de prestation car nous n’aurons pas les produits nécessaires en face pour l’honorer. » Si la résiliation du contrat est postérieure à la présentation du budget, le président de 38 ans ne pouvait ignorer le passage à l’acte de l’édile dans l’anticipation de son budget (10,2 M€), tant elle l’avait répété par le passé.
Le BO pourrait puiser dans ses fonds propres. Il n’est pas à 160 000 euros près, en tenant compte des impayés et des cinq mois suivants pour aller au bout de la saison. Le problème est ailleurs. Jean-Baptiste Aldigé refuse de s’acquitter de frais jusqu’ici à la charge de la commune. « Je ne conteste pas que c’est à moi de payer, dit-il. La mairie de Biarritz les a toujours pris à sa charge. Dans tous les autres clubs, c’est la même chose. Ils sont réglés directement par la mairie, ou sous forme d’une subvention aux clubs qui en assument la charge ensuite. »
En cas de mise en application de la menace, le stade Aguilera serait plongé dans le noir pour la réception de Montauban, jeudi 5 janvier prochain à 21 heures. Le diffuseur Canal+ n’apprécierait guère, pas plus que la Ligue nationale de rugby, mise au courant de l’imbroglio. Ce jeudi soir, elle n’avait pas donné suite à nos appels. L’option d’un stade de repli existe. Là encore, elle n’intéresse pas Jean-Baptiste Aldigé, qui serait dans l’obligation de financer la location d’une infrastructure et ne pourrait pas répondre aux besoins de ses partenaires. Sauf inflexion des positions, le forfait est donc sérieusement envisagé. Jusqu’au prochain rebondissement.