C’est suffisamment rare depuis le début de la saison pour être souligné. Grégory Patat s’est trompé. L’erreur est intervenue ce jeudi au stade Jean-Dauger, quelques minutes après la fin de la séance d’entraînement. Par manque de lucidité ? La faute à un trop-plein d’enthousiasme ? « Ce match à Pau est un derby », a affirmé le manager bayonnais. Alors… Non. Il n’y a qu’un seul derby pour l’Aviron. Il n’aura pas lieu cette année. L’entraîneur étaye son propos. « Il y a un environnement qu’il faut prendre en compte, il y a quelque chose de spécial qui se passe autour de nous, et il faut le respecter. Le stade du…
C’est suffisamment rare depuis le début de la saison pour être souligné. Grégory Patat s’est trompé. L’erreur est intervenue ce jeudi au stade Jean-Dauger, quelques minutes après la fin de la séance d’entraînement. Par manque de lucidité ? La faute à un trop-plein d’enthousiasme ? « Ce match à Pau est un derby », a affirmé le manager bayonnais. Alors… Non. Il n’y a qu’un seul derby pour l’Aviron. Il n’aura pas lieu cette année. L’entraîneur étaye son propos. « Il y a un environnement qu’il faut prendre en compte, il y a quelque chose de spécial qui se passe autour de nous, et il faut le respecter. Le stade du Hameau sera à guichets fermés. Je n’ai pas l’habitude d’aller sur les réseaux sociaux mais j’y ai vu beaucoup de “chambrage” entre les supporters. Il y a une vraie volonté de s’imposer sur le territoire et de préserver une identité. Aux joueurs de prendre conscience, sur le terrain, de cet environnement. »
À défaut du tampon du derby que les supporters lui refuseront, accordons au Gersois la notion de suprématie départementale. Pour l’instant, Bayonne est devant. Au classement (7e vs 12e), comme dans le contenu de jeu et la régularité affichés depuis la reprise estivale. Ce vendredi soir, tout peut s’inverser. La Section n’est qu’à quatre unités de son lointain voisin (25 et 29 points). Et elle va beaucoup mieux depuis deux mois. Elle a signé trois victoires consécutives après cinq revers de rang. Et le quatrième succès n’était pas loin, début décembre à Castres.
Du côté de l’Aviron, le sans-faute réalisé à Jean-Dauger (six victoires) et le joli coup opéré à Clermont (20-25) permettent d’aborder sereinement la fin d’année, malgré deux lourds revers consécutifs dans l’anonymat d’un Challenge européen au désintérêt croissant (39-7 aux Scarlets, 7-45 face à Trévise). « On a soldé cette compétition dès le lundi pour vite basculer vers le championnat, raconte le technicien bayonnais. J’ai vu la concentration des joueurs cette semaine : je n’ai pas de doute sur un éventuel effet de ces résultats européen sur notre parcours en Top 14. Il n’y a pas de peur à avoir. »
L’Aviron ne s’était jamais imposé à Clermont depuis l’après-guerre. Fin de la série début novembre. L’Aviron ne s’est jamais imposé à Pau depuis l’après-guerre. Fin de la série ? Guillaume Rouet ne raisonne pas si loin. Son dernier passage au Hameau suffit à raviver un traumatisme. « J’espère que ceux qui étaient là il y a deux ans n’ont pas oublié », glisse le demi de mêlée. Les bleu et blanc s’étaient inclinés sans bonus (43-33), au terme d’un match entre concurrents directs à l’arbitrage douloureux. Moins de deux mois plus tard, ils terminaient à égalité de points avec la Section mais filaient en barrage à Biarritz (un derby) pour avoir perdu les deux manches contre Pau.
« Ça avait été un tournant de notre saison, rappelle le numéro 9, titulaire ce vendredi. On savait très bien que si on gagnait là-bas, le maintien était assuré. On connaît la suite de cette saison malheureuse pour nous, donc j’espère que ça sera une source de motivation en plus pour ceux qui étaient présents. » Le capitaine Denis Marchois pourrait lui aussi trouver un supplément d’âme personnel, après deux saisons cauchemardesques à Pau (2019-2021). « À Pau, on m’a dit que je ne savais pas jouer au rugby », racontait-il à « Sud Ouest » en octobre 2021.
Il est depuis longtemps passé à autre chose mais n’a pas pu s’empêcher de sourire à une question sur ces retrouvailles. « Je me demandais quand elle allait arrive ! Ça me fait plaisir de rejouer au Hameau. Je vais avoir à cœur de faire un bon match, une belle performance et de montrer une belle image. » Son ami et rival d’un soir Martin Puech n’apprend rien. Le troisième ligne palois a eu droit à son coup de téléphone cette semaine. Et au joyeux anniversaire de Denis Marchois.
Au-delà de la simple rivalité légèrement exacerbée, l’Aviron a une vraie carte à jouer. À trois points seulement de la troisième place, le groupe pourrait s’ouvrir de nouvelles perspectives en deuxième partie de saison en cas de résultats probants à Pau, puis face à Toulon le 31 décembre à Jean-Dauger. On n’en est pas encore là, mais ce n’est plus un tabou.
« On y va avec nos ambitions et notre savoir-faire, pose Grégory Patat. Mais c’est vrai qu’à la lecture du calendrier, si on est amené à “performer” comptablement, ça nous libérerait la suite du championnat, on ne va pas se le cacher. Ça voudrait dire qu’on serait encore proche des six premières places. Avec un résultat favorable contre Pau, on créerait aussi un écart comptable intéressant avec cette équipe. L’horizon serait toujours bleu à l’Aviron mais la route serait propre et dégagée. » Là, il ne se trompe pas.

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