Depuis sa prolongation, annoncée début décembre dans nos colonnes, Jack Maddocks a voulu rendre l’expérience sectionniste plus immersive encore… Voire exclusive, dans la mesure où cette extension de bail (jusqu’en 2025) s’accompagne d’une hiérarchisation très nette des priorités de l’international australien (7 sélections).
À l’heure de parapher son deuxième contrat palois, l’arrière-ailier ne s’est jamais demandé s’il suscitait l’intérêt de la concurrence, ni même si ses dernières performances favorisaient un retour…
À l’heure de parapher son deuxième contrat palois, l’arrière-ailier ne s’est jamais demandé s’il suscitait l’intérêt de la concurrence, ni même si ses dernières performances favorisaient un retour en sélection. « Une décision simple », en somme. « Lorsque nous avons commencé à discuter avec mon agent, j’étais très clair sur le fait que j’étais heureux ici. Par conséquent, je n’étais pas forcément intéressé pour aller voir ailleurs. »
En dépit de l’échéance mondiale qui se présente dans un an, l’épanouissement se conjugue au présent, et en Béarnais, pour le natif de Sydney (25 ans). « Les Wallabies ne sont plus un objectif prioritaire (1). Je ne pense pas à la sélection, et reste focus sur la Section où je joue mon meilleur rugby. Selon moi, c’est la meilleure chose à faire. Après, si ça arrive… la Coupe du monde reste la plus belle des compétitions. Mais je pense que c’est une très bonne chose de ne pas avoir à penser à ça. »
Un constat qui découle d’une nouvelle perception du rugby. « Ce statut de chouchou du Hameau ? Il n’est pas vraiment important pour moi, alors qu’il l’aurait été en Australie. Quand tu évolues en Super Rugby, ton objectif est forcément de jouer pour les Wallabies. Tes performances individuelles sont donc plus importantes que sur le plan collectif. Quand tu perds mais que tu fais un bon match, tu t’en contentes, alors qu’ici, c’est le contraire. Si je joue mon pire rugby mais qu’on gagne, je serai super heureux, ce qui n’est pas forcément le cas là-bas. Je n’ai plus besoin de jouir d’un statut particulier. Parce que la seule chose qui importe, c’est que l’équipe gagne. Ce n’est plus une question d’individualités, la finalité est d’y aller ensemble. »
Cette évolution vers une vision plus collective du bonheur émane aussi et surtout d’un sentiment de reconnaissance, après une première saison quasi-blanche (2). « J’éprouve énormément de gratitude envers la Section. Je me sens donc redevable. L’année dernière aurait pu être beaucoup plus difficile qu’elle ne l’a été. J’avais l’impression d’être un fardeau, de laisser tomber tout le monde, mais personne ne me l’a fait sentir. Le club m’a toujours soutenu, s’est montré très patient. Si je n’avais pas été heureux, je ne serais pas resté. Pour moi, tout tourne autour de l’humain. »
Du sentiment de culpabilité à cette revanche éclatante, il n’y a qu’un pas, neuf matchs, et cinq essais inscrits en Top 14, cette saison. « C’est génial de sentir les gens heureux pour moi, qu’ils me disent que l’équipe est super et que je contribue à ça. Notamment parce que je me sentais responsable et très mal à l’aise vis-à-vis de ma situation l’an passé. Même si elle n’était pas de mon ressort, j’avais l’impression d’abandonner tout le monde… »
Un état d’esprit relégué au rang de mauvais souvenir, dans la mesure où une telle expérience fait forcément grandir. « Mon nouvel environnement fait que je m’enlève pas mal de pression sur le terrain. J’ai beaucoup appris sur moi, vraiment… Je suis notamment moins dur avec moi-même. À l’époque, après un mauvais match, je ressassais ça pendant 4 ou 5 jours. Désormais, je vois le rugby comme quelque chose que j’adore, et que je sois bon ou mauvais, je rentre chez moi heureux de par l’expérience que je vis ici avec ma copine. Je crois que ça fait de moi un meilleur joueur. » Et accessoirement, un vrai français. « Plus tu te mêles aux gens, plus tu apprends de leur culture, de leur façon de vivre, et plus tu te sens chez toi… » « Obviously (évidemment) » : « On essaie d’être le plus français possible, on boit un peu de vin rouge, on fait de longs dîners, et plein d’autres trucs comme ça (rires). Ça rend l’expérience plus agréable. » Et le bonheur plus complet. 
(1) La sélection australienne ne peut solliciter que trois joueurs évoluant hors du pays.
(2) En raison d’une succession de blessures, et d’une calcification d’un hématome à la cuisse notamment, Jack Maddocks n’a disputé que 4 matchs lors de sa première saison paloise.

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,