Dix victoires, zéro défaite : les Bleus ont conclu 2022 en dominant les Japonais, dimanche à Toulouse. Ils en sont à treize succès depuis novembre 2021. Le Tournoi des VI nations et le Mondial-2023 à domicile s’annoncent sous les meilleurs auspices.
FRANCE – JAPON 35-17 (21-3). Toulouse (Stadium). Arbitre : M. Brace (Irl). Pour la France, 4 essais de Penaud (7e, 60e), Ollivon (36e), Jelonch (73e), 3 transformations de Ramos (36e, 60e, 73e), 3 pénalités de Ramos (13e, 17e, 31e). Pour le Japon, 2 essais de Saito (42e), Fifita (63e), 2 transformations de Lee, 1 pénalité de Lee (21e).
FRANCE : Ramos – Penaud, Fickou (Macalou, 16e), Danty, Moefana – (o) Ntamack (Jalibert, 57e), (m) Lucu (Couilloud, 70e) – Ollivon (cap.), Alldritt, Jelonch – Taofifenua (Chalureau, 59e), Woki (Verhaeghe, 74e) – Atonio (Falatea, 46e), Marchand (Mauvaka, 59e), Wardi (Priso, 61e).
JAPON : Yamanaka (Nakao, 75e) – Riley, Nakano, Nakamura (Matsushima, 53e), Fifita – (o) Lee, (m) Saito (Nagare, 51e) – Labuschagne, Himeno (Tatafu, 51e), Leitch – Cornelsen, Dearns (Van der Walt, 75e) – Gu (Takeuchi, 75e), Sakate (cap., Horikoshi, 75e), Inagaki (Millar, 55e).
Le XV de France termine son année invaincu après avoir signé à Toulouse contre le Japon, adversaire le plus abordable de ses tests d’automne, une treizième victoire (35-17) de suite qui conforte son statut de prétendant au titre suprême l’an prochain (8 septembre – 28 octobre) dans l’Hexagone.
Les Bleus ont, cette fois, ménagé les nerfs de leurs supporters. Après avoir renversé l’Australie (30-29) à Saint-Denis et l’Afrique du Sud (30-26) à Marseille dans les dernières minutes, ils ont tué le suspense beaucoup plus tôt face aux « Brave Blossoms ». Deux essais de deux des grands hommes de novembre, l’ailier Damian Penaud et le troisième ligne Charles Ollivon, capitaine du jour en l’absence d’Antoine Dupont – suspendu pour une durée de quatre semaines –, les ont mis à l’abri dès la mi-temps (21-3). À la conclusion de deux mouvements initiés par Matthieu Jalibert, encore une fois auteur d’une belle entrée à l’ouverture, Penaud et Anthony Jelonch ont aplati à deux reprises au cours d’une deuxième période plus débridée sous un soleil revenu.
Avec prudence et humilité, les Français avaient assuré dans la semaine se méfier sérieusement des Japonais, qui avaient accroché les Néo-Zélandais (31-38) à Tokyo, fin octobre, avant de prendre une claque en Angleterre (52-13), la semaine passée. Ils gardaient également à l’esprit leurs deux succès compliqués (42-23 et 20-15) en terrain nippon, en juillet, devant une équipe très joueuse et disaient aborder leur triptyque automnal comme une phase finale de Coupe du monde.
L’intensité proposée ce dimanche n’était pas tout à fait celle d’une potentielle finale mondiale, mais les joueurs de Fabien Galthié ont rassuré quant à leur capacité à enchaîner les parties avec un effectif inchangé. Ou presque : ils se présentaient, sous le crachin haut-garonnais, sans le pilier Cyril Baille ni le deuxième ligne Thibaud Flament, victimes du rude combat mené face aux Sud-Africains.
La sortie précoce (16e) de Gaël Fickou, touché à une cheville et remplacé par le troisième ligne polyvalent Sekou Macalou, une nouvelle fois positionné à l’aile, a laissé craindre de nouvelles défections en série. Mais les impacts adverses n’avaient rien à voir avec ceux des Springboks et les clubs du Top 14 retrouveront dans la semaine des internationaux sans doute moins amochés qu’après le match précédent.
Fabien Galthié (sélectionneur) : « C’était un match pas facile, face à une équipe qui était très présente dans les zones d’affrontement et qui met de la vitesse dans son jeu. On a toujours eu une certaine marge de points mais le Japon nous a quand même causé des soucis. Je souhaite que l’on puisse rouler sur toutes les équipes, mais c’est normal que nos adversaires nous posent des problèmes. On a parfois tendance à surjouer, et c’est un axe de progression que de faire durer un peu plus longtemps nos temps forts. (…) Cette belle tournée est le fruit du travail du staff, des joueurs et, si je vais plus loin, celui des clubs qui soutiennent la dynamique qu’il y a autour de cette équipe. C’est important de rester compétitif. Chaque fois que l’on termine une compétition, on se projette sur la suivante. On enchaîne sur ce chemin qui nous est proposé. L’objectif est d’arriver le plus fort possible à la Coupe du monde. Cette échéance, elle est là et on va essayer d’y arriver avec le plus gros potentiel possible. L’objectif était d’enchaîner les victoires, un ranking dans les trois meilleurs, et on est en phase avec ce que l’on s’était dit. »
Charles Ollivon (troisième ligne et capitaine) : « On a gagné le bras de fer mais le Japon a offert une très belle opposition, il y a une force collective dans cette équipe. C’était peut-être un peu moins physique que contre l’Afrique du Sud mais je peux vous garantir que ça pique quand même ! (…) C’était un vrai match de niveau international. On a rempli l’objectif de trois victoires, et c’est bien. Il faut continuer à travailler pour se donner les moyens d’atteindre nos buts. »
Gregory Alldritt (troisième ligne) : « Depuis le début du mandat de Fabien (Galthié), l’objectif est de gagner, et on a gagné les trois matches (de l’automne). On ne pouvait pas faire mieux au niveau des résultats. On avait à cœur de mettre beaucoup de rigueur, d’être précis, de garder le même niveau d’exigence. Auparavant, on était une équipe qui pouvait sortir des matches moyens face à des équipes comme la Géorgie ou l’Italie. C’est un match qu’on a bien construit, on a su prendre les points quand ils se sont présentés et creuser un petit écart. Et à la fin, on était un peu plus libre pour jouer. On grandit à chaque fois qu’on gagne. »
Anthony Jelonch (troisième ligne) : « Les Japonais nous ont mis à mal sur leurs déplacements, ils ont fait un gros match. Mais nous avons réussi à garder le cap et à ne jamais douter, c’est le principal. Nous sommes très contents de notre année. On est sur treize victoires consécutives, mais on sait que le plus dur reste à venir. On reste froid dans la tête et il va falloir qu’on redouble d’efforts pour continuer à gagner encore et encore. Je ne m’y attendais pas, mais je suis très content d’avoir marqué un essai chez moi, devant ce public toulousain toujours au top. »
Jonathan Danty (trois-quarts centre) : « La préparation du match a été difficile car on jouait une équipe qui n’était pas du même standing que l’Australie et l’Afrique du Sud. Malgré tout, ce match-là avait son importance. Soit on validait ce qu’on avait fait avant, soit on passait à côté. Et comme on l’a vu avec la victoire de la Géorgie au Pays de Galles, il y a toujours des surprises pendant les tournées de novembre. On ne voulait pas en faire partie. La Coupe du monde est encore loin. On a encore beaucoup à apprendre de cette tournée, notamment des deux premiers matches. »
Jamie Joseph (sélectionneur du Japon) : « Je tiens d’abord à dire que ça a été un grand match de rugby. Nos joueurs avaient vraiment l’envie de bien faire. Ils ont corrigé les erreurs de la semaine dernière (défaite en Angleterre 52-13) et mis beaucoup de pression. Mais nous sommes tombés contre une très bonne équipe de France, qui a maîtrisé son rugby devant un superbe public. Affronter des équipes du plus haut niveau mondial comme celle-là est un territoire nouveau pour nous. Il faut s’y habituer rapidement, c’est exactement ce qu’il nous faut pour préparer la Coupe du monde l’an prochain. »
© Rossel & Cie – 2022
Conditions générales d’utilisation – Conditions générales de vente – Politique de cookies – Politique de Protection Vie privée – Mention légales – Gérer les cookies