Publié le 11/11/2022 à 11h30
Jean-Paul Cohade
Au moment de s’écrouler dans l’en-but pour l’essai qui allait offrir le nul au RCAV face à Cahors (20-20), samedi 5 novembre, Nicolas Lanen a ressenti « du soulagement et de la satisfaction de terminer avec un bon résultat chez le leader ».
Cette réalisation, le 3e ligne l’a signée au bout d’un match en nocturne, au terme aussi d’une longue journée, pour celui qui est infirmier en psychiatrie à l’hôpital d’Aurillac.
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« Concrètement, si je peux jouer, c’est grâce à mes collègues du service Broussais. C’est un boulot qui est compliqué pour les sports collectifs. Souvent, quand je travaille le week-end, il faut qu’un collègue me remplace le dimanche quand on joue à l’extérieur. Ou alors à domicile je travaille le matin, dès 6h30, et à 14 heures je vais au stade »
Pour le match à Cahors, j’avais travaillé le matin, et fait une sieste dans le car. Jusqu’à présent, j’ai toujours pu me libérer grâce à mes collègues, pourtant ce n’est pas toujours facile pour eux, certains ont des enfants…
Nicolas Lanen (3e ligne d’Arpajon, et infirmier à l’hôpital d’Aurillac)
Si aujourd’hui, Lanen a trouvé son équilibre entre rugby et vie pro, il avait d’abord rêvé faire du rugby son métier. Né et formé à Mende, comme ses cousins Thibaud (ASM) et Clément (Massy), le 3e ligne a été le premier à tenter sa chance pour voir plus haut. Ouvrant d’une certaine manière la voie aux jumeaux, que l’ASM voulait recruter à chaque fois qu’ils venaient le voir jouer.
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Cadet puis Crabos à l’ASM, il n’est pas conservé à 18 ans, l’année où la FFR supprima la catégorie Reichel. En cause : un gabarit à l’époque plus adapté pour jouer derrière, dans l’optique du monde pro.« En 3e ligne, il aurait fallu que je sois plus massif, que je fasse 100 kg. Clermont m’avait testé au centre, mais j’avais trop de lacunes techniques. J’avais d’autres opportunités, mais c’était un chemin compliqué pour jouer en Espoirs. En Fédérale 2, je croise aujourd’hui des ex-coéquipiers qui, professionnellement, sont plus limités. Moi, quand j’ai eu le concours d’infirmier à Rodez, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui, je n’ai pas de regrets ».
C’est d’ailleurs le travail qui l’avait conduit dans le Cantal. À l’époque, le 3e ligne sortait alors d’une saison au Lévézou mais était « un peu dégoûté du rugby », au point de couper durant un an. Jusqu’à ce nouveau départ avec Arpajon en 2018.
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« J’ai un boulot qui me plaît, j’ai pu faire ma vie à Aurillac. Et en Fédérale 2, c’est compétitif et je prends du plaisir. C’est un ensemble qui me convient ». Ce n’est pas le RCAV qui s’en plaindra, qui pourra compter sur le 3e ligne, dimanche 13 novembre, pour la réception de Causse Vézère. Une nouvelle occasion de prolonger la bonne dynamique confirmée dans le Lot. « Clairement, un match comme Cahors, ça peut nous faire entrevoir une possibilité de qualification en phase finale. Après, il ne faut pas qu’on oublie qu’un promu (Riom) est venu gagner chez nous », prévient Nicolas Lanen, qui voit dans la manière qu’à Arpajon de se déplacer un bon signal sur les capacités du RCAV.
On est dans une bonne situation où il faut qu’on enchaîne les performances pour y voir clair, parce que le tableau est tellement serré que sur un match tu peux perdre trois places
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« Ce qui me rassure, c’est que sur l’ensemble des matches joués à l’extérieur, on fait deux nuls et on perd au maximum de deux points, et encore on peut gagner à Belvès et Decazeville. Si on gagne à domicile, et qu’on continue à se déplacer comme ça, ça peut passer. Mais il ne faut pas lâcher ». Ça commence dimanche, contre les Corréziens de Larche.
Jean-Paul Cohade
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