À la Coupe du monde de rugby, qui se déroule jusqu’au 12 novembre en Nouvelle-Zélande, les joueuses sont équipées de protège-dents connectés. World Rugby souhaite mesurer et étudier les chocs que subissent les joueuses, pour une meilleure prévention des risques, notamment sur les commotions.
Mieux comprendre l’origine des chocs pour un sport plus sûr et une meilleure protection des joueuses de rugby. Voici l’objectif affiché par World Rugby, l’institution qui gère le rugby mondial et qui organise la Coupe du monde féminine depuis le 8 octobre et jusqu’au 12 novembre, en Nouvelle-Zélande. Pour cela, des protège-dents connectés ont été distribués à toutes les équipes participantes, pour une étude d’une ampleur inédite.
Le principe de l’étude lancée en partenariat avec l’université néo-zélandaise d’Otago et la société Prevent Biometrics est d’enregistrer les mouvements de la tête, ses rotations et tous les chocs reçus, via de petits capteurs appelés accéléromètres intégrés dans les protège-dents. L’objectif est clair : rendre la pratique du rugby plus sûre, explique Alan Gilpin, le directeur général de World Rugby : “On va enregistrer tous les impacts, tous les chocs, que ce soit pour le porteur de balle ou la joueuse qui réalise un plaquage. Cela permettra de savoir quel type de choc entraîne quel type de blessure“, et donc éventuellement modifier, adapter les règles du rugby.
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L’étude implique aussi actuellement 700 joueurs et joueuses amateurs en Nouvelle-Zélande, mais également quelques clubs de rugby professionnels, parmi lesquels l’équipe de Top 14 de Clermont. Durant cinq mois, les joueurs volontaires de l’ASM ont porté, à l’entraînement et durant des matchs, un protège-dents connecté fourni par World Rugby. Cela a permis d’enregistrer en temps réel tous les contacts encaissés par les joueurs, mais aussi leur intensité. Des données immédiatement transmises à l’institution mondiale et mis en corrélation avec les vidéos des matchs et des différents entraînements pour bien comprendre la nature des chocs.
Le médecin du club, Rémi Gaulmin, attend maintenant les résultats avec impatience pour changer, si nécessaire, certains exercices à l’entraînement. “En tant que médecin, on a besoin de données objectives, c’est cela qui nous manque le plus. Quand on veut mettre des choses en place pour la prévention, il nous faut la caractérisation précise du problème pour ne pas avancer un peu au doigt mouillé, selon notre ressenti. Notre objectif est de réduire les risques au maximum et le but serait de voir, par exemple, quelles phases d’entraînement peuvent être les plus accidentogènes et donc les adapter pour éviter les blessures“, explique Rémi Gaulmin. Avant d’ajouter : “Pouvoir montrer des choses précises, objectives au joueur permet aussi une meilleure compréhension et adhésion de sa part.
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Le club de Clermont veut aller plus vite et plus loin dans la prévention des commotions. Il vient de lancer cette saison, en partenariat avec le CHU de Clermont-Ferrand et le laboratoire de biologie Abbott une grande expérimentation pour un meilleur diagnostic des commotions cérébrales.
L’étude repose cette fois-ci sur des biomarqueurs. “Très simplement, on fait des prises de sang et on sait qu’il y a de petites enzymes qui augmentent en taux dans la circulation sanguine quand on a pris un choc à la tête“, explique encore Rémi Gaulmin. “Ces deux biomarqueurs – GFAP et UCHL1 – sont très prometteurs, à la fois pour diagnostiquer de manière certaine la commotion et à la fois pour traiter le joueur commotionné.
En clair, cela permettra à terme, si l’expérience est concluante, de déceler de manière assez simple toutes les commotions, et ce, même si le joueur minimise les effets ou ne se rend pas compte. Surtout, cela donnera la possibilité de baliser son parcours avant de pouvoir rejouer, en contrôlant l’évolution de la commotion grâce aux biomarqueurs et la “décroissance de l’enzyme dans le sang“, jusqu’au rétablissement total et donc l’autorisation de rejouer au rugby. “On aurait là quelque chose de vraiment objectif à présenter aux joueurs”, conclut le médecin.
Quant à World Rugby, l’organisme espère pouvoir dévoiler les premiers résultats de son étude d’ici la fin de l’année.
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