Stade Montois – Oyonnax, 16 septembre, 21e minute : probablement vexé par le slalom de 50 mètres de son compatriote Joe Ravouvou quelques instants plus tôt, Wame Naituvi lance un contre éclair en bord de touche et trouve Christophe Loustalot au relais. La superbe « chistera » du demi de mêlée montois envoie son partenaire îlien à l’essai et le Stade sur orbite, pour un succès probant contre l’ogre annoncé du championnat (26-15). Presque trois semaines plus tard, son manager Patrick Milhet en rit encore. « Il s’appelle Loustalot, il est de Mauléon et il est né avec une chistera dans les mains. À la première échographie de sa mère, ils n’ont pas vu un bébé recroquevillé mais une chistera dans…
Stade Montois – Oyonnax, 16 septembre, 21e minute : probablement vexé par le slalom de 50 mètres de son compatriote Joe Ravouvou quelques instants plus tôt, Wame Naituvi lance un contre éclair en bord de touche et trouve Christophe Loustalot au relais. La superbe « chistera » du demi de mêlée montois envoie son partenaire îlien à l’essai et le Stade sur orbite, pour un succès probant contre l’ogre annoncé du championnat (26-15). Presque trois semaines plus tard, son manager Patrick Milhet en rit encore. « Il s’appelle Loustalot, il est de Mauléon et il est né avec une chistera dans les mains. À la première échographie de sa mère, ils n’ont pas vu un bébé recroquevillé mais une chistera dans le ventre ! »
La plaisanterie fait davantage référence à la passion du Souletin d’origine pour la pelote basque qu’à sa maîtrise du geste technique rugbystique. Bien que celui-ci fût parfaitement réalisé. « Heureusement que le ballon ne tombe pas par terre, je serai passé pour un con, sourit l’intéressé. Je n’ai pas du tout l’habitude d’en faire, cela va assez vite, je vois Wame me doubler et je la tente. Mais sur le coup, j’ai pris un bon tampon… » Privé du match à Montauban pour une commotion aux côtes, il a suivi depuis les tribunes de Sapiac la claque infligée par l’USM (43-19). La plus lourde défaite des jaune et noir coïncide donc avec l’indisponibilité de son n°9 titulaire, de retour pour la réception de Soyaux-Angoulême, ce vendredi (19 h 30) à Boniface.
Simple hasard ? Pas sûr, au vu des performances de Christophe Loustalot durant ce premier bloc malgré tout réussi, pour sa septième saison dans la préfecture des Landes. Barré l’an dernier par Gauthier Doubrère et surtout Léo Coly, pas épargné non plus par les blessures, il se contentait de bouts de matchs (447 minutes en 15 rencontres, dont 4 titularisations). En quatre journées disputées, il a déjà été titulaire à trois reprises, en dépit de la concurrence du prometteur Martin Doan et de l’expérimenté James Hart. Une petite revanche, après une saison 2021-2022 exceptionnelle mais un peu galère à titre personnel.
De son propre aveu, l’ancien n°9 de Bayonne (2013-2015) et Grenoble (2015-2016), avec qui il a connu le Top 14 (53 rencontres), ne s’attendait pas à « matcher » autant, après les vilaines douleurs aux tendons d’Achille et la double opération de l’an passé. « Franchement, je touche du bois, mais c’est ce qui m’est arrivé de mieux. J’avais fait tous les protocoles et rien n’avait marché. C’était très dur psychologiquement de ne pas jouer, en plus des douleurs. J’en ai parlé à la maison, si c’était pour que je continue à avoir mal et que je ne prenne pas de plaisir… »
La première opération en mars étant une réussite, il prend la décision de se refaire opérer en juin, après les phases finales, tout en promettant à Patrick Milhet d’être opérationnel pour le dernier match amical contre Pau. Pari tenu, avec une bonne prestation à la clé. Depuis, le jeune trentenaire, papa de Lola (4 ans) et Gauthier (21 mois), a retrouvé les sensations de ses jeunes années. La maturité en plus. « Peu importe ce qui arrivera maintenant, j’ai fait ce qu’il fallait, assure le Basque, qui sera en fin de contrat en juin prochain. Je ne regarde pas derrière, je me projette, je veux enchaîner, garder du rythme. Et par rapport à ce que j’ai vécu, juste être bien physiquement et dans la tronche. »
« Il ne me surprend pas, on le connaît, confie l’entraîneur des trois-quarts Rémi Talès, avec qui il a parfois été associé à la charnière durant leurs années communes sous la tunique jaune et noir (2018-2020). Là où je suis content, c’est qu’à force de travail, il a évolué dans sa façon de jouer : mettre de la vitesse, coller au ballon. Il a fait un super début de saison. Et quand tu joues et que tu es bon, tu restes. »
« L’an dernier, il a été mis en concurrence, mais est-ce qu’il a été mis dans de bonnes conditions ? Peut-être pas, reconnaît Patrick Milhet. Là, il est attelé à Willie (Du Plessis), c’est important qu’un 9 soit avec un excellent 10 pour s’affirmer. Il a un rôle important par le poste qu’il tient, pour trier les ballons, gérer les temps forts et faibles. C’est aussi un très bon buteur. Il est important dans le vestiaire. »
Le Mauléonnais, lui, se considère comme « un joueur comme un autre » dans le groupe. « Il y a deux ans, j’avais pris les devants avec d’autres, on avait un peu assumé quand ça n’allait pas très bien. Mais pour ces postes de leaders de combat et de vestiaire, il faut avoir de la légitimité. Quand tout le monde reste à sa place et respecte ce qu’il a à faire sur le terrain, avec en dehors un peu de respect entre nous et de la déconne, ça roule ! » Pour la « déconne », justement, Loustalot est rarement le dernier. « En soirée, il est très bon… s’il arrive à terminer la soirée et qu’il ne rentre pas avant », se marre Patrick Milhet. « Il déconne, mais il râle surtout beaucoup, taquine Rémi Talès. Et quand il sort, il se contrôle, sinon il s’enflamme. Et là, il y a tout Mauléon qui resurgit ! »
« C’est vrai que ma dernière prestation à la soirée de Montauban n’était pas bonne. Comme l’équipe, un peu, rigole « Lousti ». Je n’ai pas suivi le rythme, je n’ai pas tenu 80 minutes. Quand les enfants se réveillent à 7 heures, il faut s’en occuper ! Mais lors des prochaines bringues, j’essayerai d’être meilleur. » Dès ce vendredi soir ? Peut-être. Mais avant de penser à la troisième mi-temps, il y en aura deux autres à assurer…